L’inflation est nuisible, mais c’est désormais le seul recours à disposition des autorités pour éviter la catastrophe.
Le seul véritable actif qu’ont les gens à leur disposition, c’est leur temps. Mais en 2018, il fallait environ deux fois plus d’heures de travail au citoyen américain moyen pour s’acheter une maison ou une voiture moyenne par rapport aux années 1970.
Mais comme nous l’avons vu hier, l’inflation de la Fed a gonflé les prix des actifs des riches ; elle n’a pas ajouté une seule seconde au temps du travailleur… ni augmenté la richesse de l’économie.
L’inflation n’est qu’une ruse… une tromperie. Imaginez que les autorités envoient un chèque d’un million de dollars à tout le monde.
Nous serions tous riches, pas vrai ? Bien sûr que non. Les prix grimperaient. Et nous serions bien vite de retour à la case départ.
Mais entre le moment où nous avons encaissé notre chèque… et celui où les prix ont augmenté en conséquence… nous nous sentirions riches.
Nous dépenserions comme si nous l’étions. Les commerçants et les fabricants augmenteraient la production pour répondre à la nouvelle demande. Cela ressemblerait donc à un véritable boom… pendant un temps.
Tel est le prétendu « effet richesse » sur lequel pariaient les autorités. Si une hausse des prix des actions pousse les gens à se sentir plus riches, ils iront dépenser leur argent !
Sauf qu’une entreprise ne peut pas vraiment faire de gains en vendant des biens et des services à des gens qui ne peuvent pas vraiment se les permettre. Avant longtemps, les consommateurs, les entreprises et les investisseurs réaliseraient qu’ils ont trop dépensé, trop construit, trop engagé.
Ils devraient alors réduire l’allure… produisant un krach égal et opposé au boom factice qui l’a précédé.
On achète des produits avec des produits
Chaque boom basé sur de l’inflation plutôt que sur des revenus réels est condamné à échouer.
Comme le disait l’économiste Jean-Baptiste Say, on achète des produits avec des produits, non avec de l’argent.
Il voulait dire par là que la richesse réelle est la capacité à fournir des biens et des services aux autres – soit, en fin de compte, une mesure de votre temps et de votre productivité. Le temps ne peut être augmenté. Seule la productivité peut être améliorée… mais c’est un processus long et exigeant.
Et peu importe que l’on distribue des morceaux de papiers imprimés. Au lieu de stimuler la croissance et la productivité, l’inflation fait tout le contraire. Elle fausse, masque et censure l’information essentielle sur les prix dont les gens ont besoin pour prendre des décisions.
Le résultat est toujours négatif – des bulles, des crises… et une baisse des taux de croissance. Si l’on lisse la croissance US – en se basant sur la moyenne mobile à 10 ans – des deux dernières décennies, on s’aperçoit qu’elle atteint tout juste la moitié de celle des deux décennies précédentes.
Cela nous ramène au vieux dicton de Richard Russell : l’inflation ou la mort. La croissance du PIB réel décline. Une récession se prépare. Le seul moyen pour les autorités de maintenir cette expansion inflationniste, c’est encore plus d’inflation.
Où est-ce que cela nous mène ?