La liberté d’expression est une bonne chose lorsqu’une nation est jeune et prospère. Il en va tout autrement lorsque la dette s’élève à 35 000 milliards de dollars… et que le rapport entre les travailleurs et les personnes à charge se dégrade. Que faire alors ?
« Le désir d’or n’est pas pour l’or, mais pour la liberté et le profit. » – Ralph Waldo Emerson.
L’or raconte son histoire. Reuters rapporte :
« Le prix de l’or a augmenté d’environ 1% jeudi, alimenté par les fortes attentes d’une réduction des taux de la Réserve fédérale en septembre, les investisseurs se concentrant sur les données de l’inflation américaine pour obtenir plus d’informations sur l’ampleur potentielle de la réduction. L’or a augmenté de 0,9% pour atteindre 2 524,45 dollars l’once. »
A première vue, il s’agit d’un moment étrange pour réduire les taux. Les actions sont à leur apogée – elles n’ont jamais eu autant de valeur (nominale). A près de deux fois le PIB, la capitalisation boursière totale est en train de nous signaler qu’il faut vendre. Les prix de l’immobilier s’envolent également. La dette totale des Etats-Unis s’élève à 99 000 milliards de dollars, soit soixante fois plus qu’au moment où le pays a adopté son système de monnaie axée sur le crédit.
A tous points de vue, l’économie souffre d’un excès de crédit… et non d’un manque de crédit.
Mais au fond, la Fed a une bonne raison de baisser ses taux. Avec autant de dettes, elle a besoin d’inflation. Elle veut de l’inflation. Elle doit avoir de l’inflation pour alléger le fardeau de la dette. Sinon, l’économie qui n’est qu’une bulle se dégonflera et mourra.
Depuis 1971, le dollar a perdu 98% de sa valeur, mesurée en or. La grande question est maintenant de savoir comment et quand il perdra le reste de sa valeur. Mais prenons un peu de recul pour avoir une vision plus large de la situation. Quel est le « reste de l’histoire » que l’or racontera ?
La liberté d’expression, par exemple, se porte bien lorsqu’une nation est jeune et prospère. Il en va tout autrement lorsque la dette s’élève à 35 000 milliards de dollars… et que le rapport entre les travailleurs et les personnes dépendantes de l’argent de l’Etat se dégrade. Que faire alors ?
Des journalistes, des inspecteurs en désarmement de l’ONU, des écrivains, des activistes, l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray, l’ancien membre du Congrès Tulsi Gabbard et bien d’autres rapportent qu’ils sont arrêtés dans les aéroports, surveillés par le FBI, ou encore ajoutés à des listes de « terroristes ». Pourquoi ?
Pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, les jeunes ne s’attendent pas à être plus riches que leurs parents. Les taux de croissance du PIB s’effondrent. Le rapport entre les travailleurs et les retraités, qui était de 41 pour 1 en 1945, n’est plus que de 2,8 pour 1. Mais c’est pire que cela.
Les Etats-Unis comptent aujourd’hui 167 millions de personnes qui ne travaillent pas. Et devinez combien travaillent ? 167 millions, ce qui équivaut presque exactement à un travailleur pour chaque non-travailleur. Le service de la dette américaine coûte déjà plus cher à la nation que la défense… et coûtera bientôt plus cher que les paiements de Sécurité sociale.
Les promesses ne pourront pas être tenues. Les prestations et les services devront être réduits. Comment les élites pourront-elles faire taire les critiques et maintenir les masses dans le droit chemin ?
Inévitablement, elles se tourneront vers le « pouvoir de la force » – fermetures d’usines, censure, sanctions et bombes.
Voici les dernières nouvelles du Wall Street Journal :
« L’arrestation par la France du PDG de Telegram, Pavel Durov, a fait de l’entrepreneur d’origine russe une cause célèbre pour la liberté d’expression.
Les procureurs de Paris affirment que M. Durov a été arrêté dans le cadre d’une enquête sur des activités criminelles sur la plateforme, notamment la pornographie enfantine, le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et le refus de coopérer avec les forces de l’ordre. Si ces faits sont avérés, il s’agit d’infractions graves.
Mais beaucoup soupçonnent qu’il s’agit simplement d’un prétexte, car l’Europe impose également des contrôles sur d’autres plateformes médiatiques. »
Elon Musk devrait peut-être se méfier lui aussi. Thierry Breton, commissaire européen, a menacé Musk juste avant son interview en direct avec Donald Trump. Le WSJ rapporte :
« ’L’amplification de contenus préjudiciables en lien avec certains événements, y compris la diffusion en direct’ pourrait ‘générer des effets préjudiciables sur le discours civique et la sécurité publique’, a-t-il averti. Il a ajouté que les régulateurs ‘n’hésiteront pas à utiliser pleinement leur boîte à outils […] si cela s’avère nécessaire pour protéger les citoyens de l’UE contre de graves préjudices’. »
Le WSJ commente avec sérieux :
« La confiance dans les gouvernements est en baisse dans les démocraties du monde entier, et les dirigeants ne s’aident pas eux-mêmes, ni leurs pays, lorsqu’ils brouillent les frontières entre une conduite criminelle et un discours qu’ils jugent offensant. »
Mais les aspects mégapolitiques de la situation nous conduisent à interpréter les choses de façon différente. La répression des idées et des opinions contestataires aide en réalité les dirigeants à garder le contrôle. Face à des amendes ou à des peines de prison, les personnes intelligentes se taisent.
Apparemment, la France a l’intention de faire subir à Durov le traitement Assange. Julian Assange s’est caché ou a été emprisonné pendant les 14 dernières années, avant d’être renvoyé récemment en Australie dans le cadre d’un accord de plaidoyer. Son crime ? En tant que fondateur de WikiLeaks, Assange a donné aux lanceurs d’alerte une plateforme pour s’exprimer.
Quelle sera la suite ?
Nous n’en savons rien. Mais nous pensons que l’histoire racontée par l’or ressemblera davantage à 1984 qu’à La Mélodie du bonheur. Un livre qui ne manquera pas de faire tourner les pages.