En autorisant Kiev à mener des frappes en profondeur contre la Russie, l’Occident franchit une ligne rouge que Vladimir Poutine avait averti de ne pas dépasser.
Tout pourrait avoir basculé — pour le pire — ce dimanche 17 novembre à 20h avec la déclaration de Joe Biden, faite depuis le sommet du G20, annonçant l’autorisation pour Kiev d’effectuer des « frappes en profondeur » sur le territoire russe, en utilisant des missiles américains ATACMS (Army Tactical Missile Systems, d’une portée de 300 km, fabriqués par Lockheed Martin).
Keir Starmer, le Premier ministre britannique, et Emmanuel Macron se sont empressés d’autoriser à leur tour l’usage de Storm Shadow ou Scalp (250 Km de portée) fournis par le Royaume-Uni et la France.
C’est l’ultime ligne rouge fixée par Vladimir Poutine : « Nous utiliserons des armes nucléaires si un missile ennemi de masse ou un drone est lancé en profondeur vers la Russie, ou si ces armes pénètrent sur le territoire russe. »
Si Zelensky passe à l’acte (il envisagerait de déclencher les premières attaques dans les 72 heures, ce qui suppose qu’il disposerait effectivement de missiles ATACMS et du guidage satellite américain), ce sera le début d’un conflit Est-Ouest (en l’occurrence, il faudrait inverser les deux termes), avec des frappes de rétorsion sur des bases militaires ou des usines d’armement occidentales (selon les cibles choisies par Zelensky).
Cela faisait des semaines qu’Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mme Kaja Kallas, Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et vice-présidente désignée de la Commission (reçue – il n’y a pas de hasard – ce 15 novembre à l’Elysée) mettaient la pression sur Joe Biden — et l’Etat profond américain (le Deep State) — pour autoriser ce qui pourrait être le déclencheur de la troisième guerre mondiale. Emmanuel Macron, sans aucun aval du Parlement français (où il n’a plus de majorité) ni du gouvernement (qui risque la censure), a donc engagé la France dans un potentiel conflit nucléaire lors de son escale en Argentine, en justifiant sa décision : « Nous devons tenir nos engagements, permettre aux Ukrainiens de mener cette guerre de résistance. Vladimir Poutine ne veut pas la paix et n’est pas prêt à la négocier. »
Cette dernière affirmation semble constituer un « point de vue personnel », qui est contredit par les dernières déclarations de Poutine (48 heures auparavant) et les dirigeants des BRICS récemment réunis à Kazan — voire une posture… mais qui ouvre la possibilité que les choses tournent très mal pour la France et l’Europe.
Comme disait Einstein : « Je ne sais pas qui gagnera la troisième guerre mondiale, mais ce qui est sûr, c’est que la quatrième se disputera à coup de gourdin et de lance-pierre… s’il reste des survivants. »
Tous les spécialistes s’interrogent sur l’initiateur de la « décision » de Biden : qui est « derrière le rideau » dans le bureau ovale depuis des mois, ou qui « lui a transmis les instructions dans l’oreillette » à son arrivée sur le sol brésilien ?
C’est en tout cas une grave décision, coordonnée avec la Grande-Bretagne et la France, deux pays qui ne peuvent plus échapper aux conséquences d’une attaque contre la Russie.
La raison de cette fuite en avant semble évidente : torpiller le discours pro-paix et la manoeuvre diplomatique de Donald Trump concernant l’arrêt de la guerre en Ukraine. Et peut-être lui léguer un conflit à grande échelle sur le sol européen, auquel il n’aura aucun moyen d’échapper si les hostilités engendrent des centaines de milliers de morts hors des frontières de l’Ukraine (Russie, puis France et Royaume-Uni), non pas en deux ans et demi comme en Ukraine, mais en deux heures et demi… dès qu’un missile de fabrication américaine, française ou britannique aura causé les premiers morts sur le sol russe.
Il reste 64 jours avant l’investiture de Donald Trump, c’est-à-dire une éternité pour qu’un « scénario du désastre » se déroule sur le sol européen.
Les marchés financiers ont voulu croire, jusqu’au jour des Trois sorcières, qu’un tel scénario ne verrait pas le jour… sauf peut-être ce 15 novembre, avec une chute de 2% de Wall Street, mais attribuée à cette « petite phrase » de Powell (et non au facteur géopolitique) : « Il n’y a pas d’urgence à baisser davantage les taux. »
Ce « tournant » belliciste inattendu, juste avant le G20 de Rio de Janeiro, risque d’éclipser tous les autres sujets, notamment l’accord « Mercosur » que Bruxelles souhaite voir aboutir, même au prix de conséquences très dommageables pour nos filières agricoles, et plus précisément avicoles.
Nous étions assez perplexes ce vendredi 15 novembre face au décrochage des indices US, même si Jerome Powell avait quelque peu douché les espoirs d’une nouvelle baisse de 25 points de base du taux directeur prévue pour les 17-18 décembre prochains.
D’où le titre de ma chronique L’Inforruptible du 13 novembre : « Si Powell dit un mot de travers, ça fiche tout par terre… » mais au lieu de Powell, j’aurais dû dire Biden !
Mais pourquoi les investisseurs américains auraient-ils ignoré durant huit semaines — et pas un jour de plus — l’envolée des rendements à raison de 10 points par semaine, soit +80 points sur le « 10 ans » US depuis le 18 septembre dernier ? Le « 10 ans » US s’est tendu jusqu’à 4,51% (pire score depuis fin mai dernier), le jour même où la dette fédérale venait de franchir le cap des 36 000 milliards de dollars… la pire équation pour l’administration Biden, léguée comme une bombe à retardement au président élu.
Si les « marchés » — comprenez BlackRock, Vanguard, State Street, JP Morgan, BNP Paribas et les plus grands fonds souverains — ne « bougent pas » ce lundi, c’est qu’ils assimilent les déclarations de Joe Biden et d’Emmanuel Macron à un coup de bluff (un de plus) pour déstabiliser Poutine.
Nous essayons de nous rassurer — et de vous rassurer — comme nous pouvons.
Mais si Zelensky commet l’irréparable, comme il l’a promis de le faire ce week-end, sous les vivats de la presse « progressiste » anti-Trump/pro-Deep State (comme Libé, le Huffington Post… et Bernard-Henri Lévy, qui « pleure de gratitude » pour l’autorisation des frappes), alors ce sera la fin des marchés financiers tels que nous les avons connus ces 53 dernières années.
Mais cela, ce ne sera rien à côté de ce que nous ne reconnaîtrons plus de notre « monde d’avant », s’il devient un champ de ruines radioactives !
Donc, au moins pour le volet géopolitique, espérons que les marchés aient raison de manifester un tel sang-froid !
Il sera également intéressant de découvrir la réaction officielle de la Chine (qui a les moyens de mettre les USA et l’Europe économiquement à l’arrêt, si la « fantaisie » lui en prenait).
4 commentaires
Entre le 6 Novembre et le 20 Janvier, c’est la période la plus dangereuse que nous traversons.
Je vois bien la clique Obama / Clinton, et tout l’Etat Profond, faire en sorte, par dépit et par objectif, de plomber le mandat de Trump. Si un échange nucléaire a lieu, l’irréparable sera commis, et je ne vois pas qui pourrait arranger la situation après cela.
Macron et Starmer ont le mandat de détruire leurs pays respectifs. Rien de surprenant à leurs déclarations. Zelensky joue sa peau, il ne peut plus rien faire pour inverser le cours des choses.
Que Dieu nous vienne en aide, face à tous ces dingues !
Excellent commentaire. Biden et surtout les Grands Marchands dont il est l’esclave (avec Macron et Van der Layen…) a lâché sa dernière crotte : Tenter d’imposer de manière irréparable la guerre contre la Russie, et placer Trump devant un fait accompli. Qui après cela n’a pas encore compris à quel point l’Occident est mené par une élite de bellicistes décidés à faire s’entretuer les peuples tout en restant bien à l’abri à New York, à Londres, à Bruxelles et Paris. Au moment où tout indique que la population ukrainienne ne veut plus se battre pour une prétendue démocratie qu’elle aurait pu négocier avec la Russie, il reste bien sûr à faire parler les fusées pour mondialiser la guerre.
Certes certes tout le beau monde cité, Obama, Clinton , Macron, etc…sont, peut être, des va t en guerre, mais n’oublions nous pas le fauteur principal, celui qui a commencé son action de « pacification » de 15 jours et s’est cassé les dents depuis si longtemps….
Il est curieux de voir que son nom soit si rarement cité, car Poutine, à l’instar de Netanyaou, risque également sa peau si la paix est instaurée, enfin, par un miracle miraculeux ….
Depuis le début, je pense qu’il n’y a qu’une solution, car de toute manière on n’obligera pas indéfiniment des populations russophones qui ne veulent pas être ukrainisées à rester dans l’Ukraine. L’Est de l’Ukraine redeviendra russe tôt ou tard, autant l’acter. Poutine, si déplaisant soit-il, a tort sur la forme, mais raison sur le fond.
Pour sauver la face des Ukrrainiens (surtout morts), on devrait organiser dans les territoires en cause de nouveaux référendums contrôlés par qui voudra. Le problème est surtout le vote des réfugiés : qui peut voter ? Seulement ceux qui vont rentrer ? Comment s’en assurer ?