L’Europe est fragile – pire encore, elle est vassale. Donald Trump exploitera la moindre faiblesse, et le « couple » franco-allemand n’y survivra pas.
Donald Trump est un butor, mais il a le sens des réalités.
Il sait que la construction européenne non seulement ne rend pas l’Europe plus forte, mais qu’elle la rend plus faible et plus vulnérable. Il a compris ce que De Gaulle lui-même disait – à savoir qu’un ensemble sans chef, sans unité, est condamné à obéir.
L’absence d’homogénéité, les divergences et surtout les spécialisations économiques différentes font qu’il est facile d’enfoncer un coin et de faire éclater le colosse aux pieds d’argile européen.
L’ensemble européen est plus faible que chacun des grands pays qui le composent !
C’est ce que Trump a assimilé, et il en tire parti en attaquant le mercantilisme allemand.
Il sait que c’est le point faible du leader européen, il sait qu’Angela Merkel, la chancelière allemande, fera tout pour empêcher que son industrie soit sanctionnée et donc qu’elle fera payer… les Français.
Poignard dans le dos
Déjà, elle a planté le poignard dans le dos de Macron en prenant ses distances vis-à-vis de ses envies de politique étrangère autonome et de ses prises de distance avec l’OTAN. Tout cela pour s’attirer les bonnes grâces de Trump et bénéficier d’une certaine mansuétude en matière de commerce extérieur.
Merkel est en passe de livrer son « partenaire » français en otage à Trump – et pourquoi pas notre agriculture en prime.
Merkel se trompe si elle croit pouvoir remonter la pente plus tard. Nous payons le prix de décennies de servilité et de lâcheté. Si Trump est réélu, ce ne sera que le début car son projet géopolitique, sous cet aspect, est cohérent : utiliser les angles militaires et la puissance pour faire payer ceux qui se croient partenaires alors qu’ils ne sont que vassaux.
L’Europe va payer le prix des mensonges et des illusions qui ont présidé à sa naissance. Vassale elle est et serve elle deviendra !
Ce n’est pas seulement la prospérité qui est en jeu, c’est la liberté et la dignité. Nous boirons la coupe jusqu’à la lie.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]