Vive « l’espace budgétaire » ! Il permet toutes les largesses électorales – quel que soit le parti aux commandes. Dommage qu’il ne vienne pas sans effets secondaires…
Selon Yahoo Finance :
« Elizabeth Warren a des plans pour tout – et certains sont chers. Alors que Warren se détache dans la course à la présidentielle côté démocrate, Yahoo Finance a calculé le coût de ses plans.
Dans son ensemble, le programme de la sénatrice du Massachusetts exigerait 4 200 Mds$ par an de nouvelles dépenses fédérales, et une quantité équivalente de nouveaux impôts, si elle payait tout sans émettre de nouvelle dette. Le gouvernement fédéral dépense actuellement quelque 4 400 Mds$ par an, de sorte que les plans de Warren doubleraient quasiment les dépenses fédérales. »
Comment Mme Warren paierait-elle toutes ces nouvelles dépenses ? Pour l’instant, elle a proposé un nouvel impôt sur la fortune… et une surtaxe de 7% sur les revenus des entreprises dépassant les 100 M$.
Evidemment, même si elle devenait présidente des Etats-Unis, Mme Warren ne pourrait pas décréter unilatéralement que tous ses fabuleux plans font désormais loi. Même si elle le pouvait, elle réaliserait rapidement qu’il lui faut un nouveau plan pour gérer les dommages économiques causés par les anciens plans.
Tout de même, durant une présidence Warren, les déficits et la dette augmenteraient quasi-certainement. Ses conseillers lui affirment qu’elle a « l’espace budgétaire » nécessaire pour augmenter les dépenses ; elle tenterait sans le moindre doute sa chance.
Inutile de nous acharner sur la sénatrice. Donald Trump s’est déjà engouffré dans « l’espace budgétaire » – augmentant les dépenses et la dette plus rapidement que tout autre président ces 50 dernières années.
Lorsque la prochaine crise arrivera, lui et Mme Warren feront la même chose. Suivant les conseils de Prix Nobel et de charlatans, ils empliront complètement l’espace et se répandront même sur le trottoir.
L’idiot du village
Tout de même, Mme Warren nous est utile… comme un idiot est utile à un village… pour remettre les choses en perspective. Aussi épouvantable que soient les choses… elles pourraient être pires encore !
Tel est le genre de pensées qui se faufile dans notre cerveau en cette fin octobre. Les saisons ne s’arrêtent pas. A cette époque de l’année, avant de s’améliorer, elles empirent.
En Irlande, les températures ne dépassent plus les 10°C. De la pluie… des nuages… du brouillard… Les feuilles dorées tombent des arbres. La brume s’accroche à la rivière Blackwater comme un vieil homme s’attarde devant son thé du matin…
Nous maintenons une bonne flambée dans la cheminée, et la bouilloire est toujours prête. C’est une saison délicieuse, après tout. Mais bientôt, la météo empirera.
Les nouvelles financières apportent elles aussi de plus en plus de nuages. Selon Reuters :
« Un déclin prononcé de la croissance économique mondiale reste plus probable qu’une reprise synchronisée, alors même que plusieurs banques centrales mettent en place des vagues d’assouplissement quantitatif, selon des économistes interrogés par Reuters ces dernières semaines.
Si un répit dans les tensions commerciales croissantes entre la Chine et les Etats-Unis a fait remonter les actions proches de leurs sommets, 17 000 Mds$ d’obligations – un chiffre record – ont des rendements négatifs, tandis qu’un signal essentiel de récession aux Etats-Unis reste au rouge.
La Chine croît à son rythme le plus lent en un quart de siècle. Le secteur manufacturier allemand s’est réduit pour le 10ème mois consécutif. Aux Etats-Unis, la croissance des investissements (le facteur qui crée la future prospérité) est désormais négative, après un bref boom suite à la baisse d’impôts.
[…] La construction commerciale [aux Etats-Unis] est 20% inférieure à son sommet de février 2018. La production industrielle, qui augmentait de 4% en 2018, stagne désormais ; le taux de croissance est de zéro. »
Des foules en colère
Qui s’en soucie ?
Aux Etats-Unis, le processus d’enquête pour destitution continue de dominer l’actualité. En Europe, c’est le Brexit qui fait les gros titres. Pour autant que nous puissions en juger, ce sont principalement des distractions.
Mais qui distraient de quoi ?
Il est très probable que la vie et les moyens de subsistance de la personne moyenne ne seront guère affectés – que ce soit par le Brexit ou par un impeachment de Donald Trump.
Alimentation, vêtements, transport, logement, emploi, mariage, amitiés… Aucune des choses qui comptent vraiment ne changera beaucoup.
Maintenant, supposez que vous perdiez votre emploi ? Ou que la valeur de vos actions – actions, obligations, immobilier – soit divisée par deux ?
Supposez que votre argent en liquide – si vous pouvez en obtenir – perd sa valeur au rythme de 50%… que le taux d’intérêt pour votre crédit immobilier est de 40%… et que la valeur de vos allocations retraite baisse plus rapidement que les ajustements à l’indice d’inflation des prix à la consommation…
… Que l’armée soit intervenue dans les grandes villes… tandis que des foules en colère attaquent les banques… les boutiques de luxe… et les maisons des riches…
Idiots et incompétents
Peu importe qui sera président des Etats-Unis à ce moment-là. Après tout, la Maison Blanche a déjà connu quantité d’idiots et d’incompétents ; la société civile américaine a perduré, apparemment sans dommages.
La Grande-Bretagne était un endroit raisonnablement agréable avant de rejoindre l’Union européenne… et elle s’en tirera probablement une fois qu’elle l’aura quittée.
Tout de même, de temps en temps, les êtres humains peuvent faire un beau gâchis. Il suffit de fausse monnaie… de fausses connaissances… de faux plans… de fausses guerres… et de sottises mondiales synchronisées.
Voici notre conseil du jour, cher lecteur : nettoyez la cheminée, accumulez du bois, achetez de l’or.