▪ Après la crise boursière, la crise de liquidité et plus largement la crise économique, nous entrons dans une nouvelle ère, avec la crise de la décision.
Notre ancien Premier ministre, François Fillon, le reconnaissait d’ailleurs lui-même cette semaine lors d’une interview : « il n’y a plus d’endroit où prendre une décision en Europe ». Le propos est pertinent, mais inquiétant (sans positionnement partisan) quand il est tenu par quelqu’un qui a été au pouvoir pendant cinq ans et rodé aux mécanismes européens.
▪ Une crise politique
Je le répète depuis bientôt trois ans. Nos dirigeants n’ont pas pris la mesure de ce qui les entoure, et nous amènent droit dans le mur. Droite ou gauche, même combat.
Le système a fabriqué des hommes politiques incapables de décider, et c’est bien là le noeud de toutes les crises. Les sommets européens s’enchaînent, comme les téléconférences et les élections.
Même l’électeur est touché par cette incapacité à se prendre en main. En France, quelques semaines à peine après son élection, François Hollande n’était pas certain d’avoir la majorité du parlement pendant qu’en Grèce, les néo-nazis claquent les communistes à la télé.
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J’EN AI MARRE !!!
J’en ai ASSEZ d’entendre parler des déficits de la zone euro… de la monnaie papier contre l’or… des Triple A ou Triple Z… des problèmes des PIIGS… et autres théories économiques ENNUYEUSES sur lesquelles vous n’avez AUCUN contrôle.
La vérité, c’est que si vous voulez faire des gains dans les marchés actuels, rien de tout ça n’a d’importance !
Il suffit d’aller chercher les opportunités ailleurs : je vais vous montrer comment…
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Bref, nous vivons la politique en version grand écart…
▪ Merkel veut accélérer le mouvement
Angela Merkel a donné le ton cette semaine avec une déclaration qui fera date. Elle prône en effet désormais une Europe à deux vitesses, qui permettrait enfin d’accélérer l’harmonisation budgétaire des pays majeurs. Mais c’est aussi une façon élégante de faire comprendre à ses partenaires que l’Allemagne ne rasera plus gratis.
Le choix est clair : soit vous respectez les règles et lâchez du lest sur la souveraineté nationale, soit vous serez relégués en deuxième division. Définitivement, la zone euro à 27 est déjà un souvenir.
▪ Quand les banques centrales s’en mêlent… ou pas
Au-delà de la politique, ce sont les banques centrales qui ont animé les derniers jours, avec tout d’abord la BCE.
Mario Draghi a justement pris ses distances avec le monde politique en affirmant que ce n’était pas à la BCE d’inciter les gouvernements à l’action. Comprenez : « nous on gagne du temps, pour le reste voyez avec vos élus ».
Sa conférence n’a pas apporté grand-chose de neuf, et il s’est appliqué à doucher les attentes de nouvelles mesures d’assouplissement.
Pourtant, le recours à ces mesures ne fait aucun doute dans les mois qui viennent, mais Draghi a préféré mettre la pression sur les différents acteurs, trop habitués à ses injections massives.
▪ La Fed hésitante
Jeudi, lors de son intervention devant le comité économique américain, Ben Bernanke a, lui aussi, douché les attentes des marchés sur de nouvelles mesures d’assouplissement.
Toutefois, il a reconnu que l’activité reste modérée et a même émis des doutes sur la capacité de la croissance à générer de nouveaux emplois. Après quelques trimestres d’embellie, la croissance a affiché un taux de 1,9% en rythme annuel, contre 3% le trimestre précédent. Et le taux de chômage a légèrement progressé.
Comme pour la Banque centrale européenne, il fait peu de doutes, malgré la rhétorique, que de nouvelles mesures seront décidés lors des prochains comités monétaires.
▪ L’euro s’offre une pause
Vous l’aurez compris, le bateau continue de couler normalement, et les seules décisions prises permettent tout juste de limiter la casse.
Sur le marché des changes, l’euro s’est offert une petite pause technique. Si ce rebond est dû principalement à un léger retour de l’appétit pour le risque en début de semaine, notamment grâce à un début de plan de sauvetage espagnol, on peut également noter la menace de Fitch sur la notation américaine qui a pu peser un peu sur le billet vert.
Mais ce rebond est sans doute très provisoire, et il s’amenuise déjà à l’heure où j’écris ces lignes.
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises le 08/06/2012.
1 commentaire
Bonjour
D’après les évènements que j’ai pu comprendre ( Je comprends mal tous les rouages du fondamentale), nous n’en n’avons plus pour longtemps avec toutes ces indécisions. L’Allemagne va quitter l’euro dans 3 à 6 mois. Elle est en train de prendre contact avec d’autres pays pour son commerce et elle va nous laisser tomber. Quoi que je ferais de même. La Finlande est dans le même état d’esprit. Je ne suis pas trop d’accord pour dire que la droite et la gauche vont jeu égale. On va voir dans peu de temps mais Merkel ne veut plus entendre parler de Hollande c’est pour mieux aller voir du coté de Cameron. Se ne serait pas arrivé s’il n’y avait eu Hollande qui a voulu tout remettre sur la table pour finalement ne faire que machine arrière.
A suivre donc
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