En un an, les choses ont bien changé – à commencer par les possibilités et les modalités des voyages internationaux. Armez-vous de patience…
Aller d’un point A à un point B n’est pas toujours aussi simple que ça en a l’air.
Cette semaine, les tests Covid-19 nous ont mis des bâtons dans les routes.
Nous étions en route pour le Nicaragua – en partie pour affaires, en partie pour le plaisir. Pour entrer dans le pays, il faut prouver qu’on n’a pas le coronavirus. Nous avions été testé à deux reprises – dont un test rapide. Nous pensions que cela apaiserait les craintes du gouvernement nicaraguayen.
Peut-être que cela aurait été le cas – mais nous n’y sommes jamais arrivé pour le vérifier.
Que du liquide
La compagnie aérienne – Avianca –nous a arrêté net. Ils ont dit qu’ils n’avaient pas trace de nos résultats de test.
Nous avions quelques heures avant que l’avion décolle, si bien que nous nous sommes précipité dans une clinique proche de l’aéroport de Miami et qui promettait des résultats rapides.
Le centre de test était en drive-in, dans une ancienne banque possédant des guichets extérieurs. Nous étions en taxi, mais le chauffeur s’est montré patient. Il est allé se garer à l’ombre tandis que, assis sur une chaise en métal, nous soumettions à l’écouvillon nasal.
« Ça fait 200 $ », nous a dit le testeur. « La machine pour la carte bancaire ne fonctionne pas, on ne prend que du liquide. »
Cela nous a semblé louche… mais après tout, qu’en savions-nous ? Ils portaient tous des blouses chirurgicales. Si ça se trouve, ils étaient à la tête d’un trafic d’organes florissants, sous leur façade de tests Covid-19.
Toute l’opération a pris moins de cinq minutes. Ensuite, nous sommes revenu à l’aéroport, où nous avons attendu les résultats par e-mail.
Pas trace de virus…
Une heure plus tard environ, les résultats sont arrivés – et, comme précédemment, il n’y avait pas trace du virus tant redouté.
Nous avons envoyé les résultats à Avianca afin d’avoir l’autorisation de voyager. Hélas, quelque chose a mal tourné ; aucune réponse n’a suivi.
Il n’a servi à rien de parlementer avec les agents au comptoir. Ils nous ont simplement annoncé que nous n’étions pas « sur la liste ». L’avion pour Managua – s’il est parti – a décollé sans nous.
Nous étions donc coincé à Miami avec du temps à perdre. Nous nous sommes posé des questions… en nous remémorant « l’âge d’or » que vivaient les Etats-Unis jusqu’en 2001…
Les Etats-Unis étaient au sommet… numero uno quel que soit le critère employé ou presque.
Nous pouvions aller n’importe où ou presque, n’importe quand ou presque. Il n’y avait pas de fouille au corps dans les aéroports… pas de vérification de votre température… pas de masques… et pas de tests Covid-19.
Nous nous rappelons être parti pour un voyage autour du monde avec seulement 24 heures pour nous préparer… et 6 $ (et une carte bancaire) en poche.
Nous étions confiant dans le fait que nous n’aurions pas de problème pour obtenir de l’argent… des repas… un logement… et des transports. Nous avions raison : nous avons pu aller à Paris… Bombay… Melbourne…
Et partout, les Américains étaient bien accueillis. Les gens souriaient. Les gens de la compagnie aérienne souriaient. Les hôtesses souriaient en servant des boissons. Les réceptionnistes souriaient. Les serveurs souriaient.
C’est en souriant qu’on s’entendait avec les autres ; on se sentait bien et on mettait les autres à l’aise.
Terminé, les sourires
De nos jours, plus personne ne sourit nulle part.
Tout le monde se promène le visage protégé… certains avec des masques bizarres… d’autres avec des filtres de puissance industrielle… et d’autres encore avec des masques chirurgicaux standards.
Certains doublent même la protection, pour s’assurer qu’aucun sourire ne s’échappe. Il y en a même qui ajoutent des visières en plastique, un niveau de protection supplémentaire contre un monde extérieur dangereux.
Les restaurants ont toutes les chances d’être fermés. Les vols sont annulés. Les plans sont mis en suspens… les mariages sont retardés… les réunions remises à plus tard…
Et voyez comme il est facile d’être expulsé de « la liste » !
De constantes distractions
Nous vous écrivons depuis le bar-restaurant de l’aéroport, le Margaritaville – le seul qui soit ouvert dans cette partie de l’aéroport.
Pas étonnant que les gens ne réfléchissent pas aussi clairement qu’avant – avec tant de distractions, il est stupéfiant qu’ils réussissent à réfléchir tout court !
Les enceintes braillent de la musique assourdissante et sans âme. Trois écrans télévisés – chacun présentant une sorte différente de sottises – tentent d’attirer notre attention.
Le plus grand, directement devant nous, semble coincé sur des images sportives sans fin… Un autre paraît diffuser une série en espagnol, une telenovela. Et Dieu sait ce qu’il se passe sur le troisième écran.
Est-ce qu’on peut penser plus d’une seconde parmi toutes ces distractions ? Peut-on mener une vraie conversation ? Ecrire un poème – ou même un haïku ? Comprendre la fausse monnaie ?
Avec ces distractions et ces interruptions constantes… ce flux incessant de fake news et de commentaires insipides… faut-il s’étonner que nous ayons tous du mal à réfléchir correctement ?
Il y a un an, au moins… les gens pouvaient encore se sourire.
A présent, ce plaisir simple a lui aussi… disparu.