Dans un système monétaire honnête, les gens gagnent de l’argent en fournissant des biens et des services (souvent du travail) à d’autres. Ainsi, plus ils gagnent, plus ils produisent de choses.
Le secret, cher lecteur, réside en l’argent lui-même. Le véritable argent provient de la production, et non des planches à billet du gouvernement fédéral.
Comme nous le répétons sans cesse, lorsque l’argent disparaît, tout disparaît. Aujourd’hui, nous allons tenter de comprendre pourquoi.
La dette fédérale américaine représentait 32% du PIB sous Jimmy Carter. Aujourd’hui, elle représente 125% du PIB. Et alors ?
La valeur totale du marché boursier (Wilshire 5000) représentait environ 40% du PIB pendant les années Carter. Aujourd’hui, elle va presque atteindre les 200%. Et alors ?
Mais il ne suffit pas de regarder les chiffres. Les données n’ont pas de sens si elles ne sont pas mises dans leur contexte. Ce que nous recherchons, ce sont des modèles et des analogies.
Si vous dites que le ratio actuel capitalisation boursière/PIB est de 191%, ce chiffre n’a pas de sens… jusqu’à ce que vous y ajoutiez un contexte. Et c’est là que l’on identifie un modèle.
« C’est comme en 1999… ou en 2021… »
Vous pouvez alors supposer qu’il s’est peut-être passé des choses à l’époque qui sont similaires à ce qu’il se passe aujourd’hui. Et au moins, vous pouvez faire une prévision plausible de ce qui se passera par la suite.
Vous avez un modèle.
En voici un autre. Un garçon rencontre une fille. Le garçon tombe amoureux. Le garçon et la fille se marient. Ils ont d’autres garçons et d’autres filles.
Combien de fois cela s’est-il produit ? Des milliards de fois.
Aujourd’hui, un garçon rencontre une fille. Ils tombent amoureux. Se marieront-ils et auront-ils des enfants ?
Nous n’en savons rien, mais nous ne parierions pas contre cela.
Et les actions ?
Au cours des 100 dernières années, l’action type s’est vendue entre 12 et 15 fois les bénéfices de l’entreprise. Pourquoi pas 30 fois ? Ou seulement 2 fois ? Et pourquoi Buffett pense-t-il que le marché boursier ne devrait valoir qu’environ 100% du PIB… et non 200% ?
Et la dette totale ? Elle ne représentait en moyenne qu’environ 30% du PIB pendant les années Carter. Aujourd’hui, elle est trois fois plus élevée. Y a-t-il un mal à cela ?
Les choses naturelles ont des limites naturelles. Tomika Itooka est la personne en vie la plus âgée du monde. Elle n’a que 116 ans. Elle n’a pas 300 ans.
Les indicateurs financiers, tels que la dette et les prix du marché, ont eux aussi leurs limites. Parce qu’ils n’existent pas seulement dans un monde de chiffres. Ils font partie d’un système, qui ressemble davantage à un être vivant qu’à une notation théorique et numérique.
En fin de compte, la dette, le PIB et les prix représentent tous des choses réelles. Et ces choses réelles sont pesées, mesurées, évaluées… en argent.
Pour faire court, dans un système monétaire honnête, les gens gagnent de l’argent en fournissant des biens et des services (souvent, du travail) aux autres. Ainsi, plus ils gagnent, plus ils produisent de « choses ».
Les prix ont tendance à être stables. Il n’y a pas d’inflation, ni des prix à la consommation, ni du marché boursier. Ni de la dette. C’est pourquoi les niveaux de prix en 1913 n’étaient pas très différents de ce qu’ils étaient 100 ans plus tôt.
Mais attendez. Les gens peuvent aussi emprunter de l’argent dans un système monétaire honnête. Ne peuvent-ils pas prêter trop ? La dette ne peut-elle pas devenir incontrôlable ?
C’est peu probable, car l’argent emprunté provient de l’épargne. Et l’épargne doit être gagnée avant de pouvoir être prêtée. Le crédit représente donc des biens ou des services qui existent déjà.
Dans un système malhonnête, en revanche, les autorités fédérales « impriment » davantage d’argent et le prêtent à des taux d’intérêt artificiellement bas. Aucun bien ou service supplémentaire n’est ajouté. Les prix augmentent alors avec l’accroissement de la masse monétaire. Les personnes qui possèdent des actifs s’enrichissent à mesure que les prix des actifs augmentent. Les personnes qui ne possèdent pas d’actifs – la classe ouvrière au sens large – s’appauvrissent car les biens qu’elles achètent deviennent plus chers. Et l’ensemble du système est faussé et affaibli par de faux signaux monétaires.
Le système monétaire américain était relativement honnête. Il est ensuite devenu progressivement plus malhonnête en trois étapes majeures : la création de la Fed en 1913, l’introduction de faux dollars basés sur le crédit en 1971, puis la manipulation active des taux d’intérêt par la Fed après 1987.
Aujourd’hui, les très riches sont plus riches que jamais. La dette approche les 100 000 milliards de dollars. Les actions n’ont jamais été aussi chères. Et nous attendons que les comptes soient faits. Depuis 1913, le dollar a déjà perdu 98% de sa valeur.
Dans les années à venir, il perdra le reste.