Du Nasdaq aux GAFAM, les technos prennent toute la place sur les marchés – et cela n’est pas sans rappeler la situation pré-krach des dot-com, en l’an 2000…
Sur les marchés, des anomalies indiquent que nous sommes dans une situation critique, avons-nous conclu hier. Aujourd’hui, nous examinons ces anomalies – et ce qu’elles indiquent.
Commençons par le Nasdaq 100, riche en technologiques : il a peu varié depuis deux mois – depuis le 2 septembre exactement, alors que depuis le début de l’année, l’indice a gagné près de 33%.
Retour en l’an 2000 ?
Savita Subramanian, stratège actions américaines à la Bank of America, incite à la réflexion. Elle fait remarquer que les réactions du marché aux publications de résultats sont atypiques : les titres des sociétés qui annoncent des résultats qui dépassent les attentes ne sont pas récompensés en Bourse. Ils sont distribués.
Elle note ainsi dans un rapport intermédiaire :
« La précédente réaction des prix aux résultats des entreprises rappelle l’éclatement de la bulle technologique en 2000, lorsque le marché s’est effondré.
A cette époque, nous avons vécu la seule saison de reporting de l’histoire moderne au cours de laquelle la plupart des actions se sont comportées de manière contradictoire avec les résultats : celles qui ont dépassé les attentes n’ont pas été récompensées en Bourse. Mais celles qui ont déçu n’ont pas été punies non plus. »
Selon Subramanian, quelque chose de similaire à 2000 se passe actuellement.
Si la remarque de la stratège de Bank of America est judicieuse, le secteur des technologiques apparaît particulièrement dangereux. Il a été suracheté depuis de nombreux mois aussi bien par les investisseurs directs que par les ETF et les investisseurs passifs.
Immense pari sur les « Big Five »
Une grande partie de l’argent qui entre dans les ETF est investie dans les actions des leaders du secteur : Apple, Amazon, Microsoft, Google et Facebook.
En termes de capitalisation boursière, les « Big Five » représentent désormais près de 25% du S&P 500.
C’est ce que l’on peut appeler une concentration dangereuse !
Je vous rappelle que la capitalisation boursière du secteur technologique aux Etats-Unis représente maintenant plus de… 46% du PIB, contre 35% au moment de la crise des technologiques en 2000.
Les investissements des plus gros ETF dans les Big Five, la situation des ETF me fait irrésistiblement penser au scandale d’IOS, de Bernard Cornfeld, que bien sûr tout le monde a oublié !
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]