Tout, dans l’économie américaine, est fragilisé – depuis les entreprises jusqu’aux étudiants. Et désormais, l’heure de la crise est arrivée. Il va falloir un bon coussin de sécurité…
La stratégie du « Inquiet, moi ? Jamais ! » règne désormais partout, disions-nous hier… mais est-ce vraiment durable, en ce temps de coronavirus ?
Au lieu de faire le dur travail consistant à développer de nouveaux produits et services, les PDG se sont rendu compte qu’ils pouvaient faire grimper le cours de leurs actions simplement en empruntant de grosses sommes à des taux très bas, et en utilisant l’argent pour racheter leurs propres actions. Ils ont désormais une montagne de dettes et des cours qui chutent.
Au lieu de faire le dur travail consistant à dénicher les entreprises qui gagnaient vraiment de l’argent, les investisseurs ont réalisé qu’ils pouvaient simplement acheter un ETF.
Ou bien, s’ils se sentaient vraiment en veine, ils pouvaient simplement acheter une grande entreprise dont le nom commence par A – Apple, Alphabet, Amazon – pour se retrouver sur le podium des performances d’investissement.
Enfin, au lieu de faire le dur travail consistant à trouver un bon emploi, les jeunes – tout frais sortis de l’université avec 120 000 $ de dette étudiante et un diplôme de communication – ont réalisé qu’ils pouvaient joindre les deux bouts grâce aux petits boulots de la gig economy… assis devant un latte avec leur ordinateur portable, à rêver d’une nouvelle appli révolutionnaire qu’ils pourraient introduire en Bourse l’année suivante.
Et voilà que le gars à la table d’à côté tousse. La femme derrière le comptoir éternue. Les petits boulots sont soudain nettement moins attirants.
Mais que peut-il faire ? Il n’a pas de congé maladie. Il n’a pas d’épargne. Et il y a la prochaine mensualité sur la Subaru à payer…
Les PDG… les ménages… les investisseurs – tous ont été fragilisés. Et désormais, tous comptent sur la cavalerie pour arriver juste à temps.
Tremblants et surendettés
Mais attendez… la Fed a elle aussi fragilisé son propre système immunitaire. Elle a « dépensé » ses baisses de taux pour protéger les spéculateurs de leurs propres erreurs. A présent, il ne lui reste presque plus de taux à réduire.
Quant au gouvernement fédéral… en temps de vaches grasses, il aurait dû accumuler des excédents (épargne) de façon à avoir une marge de manœuvre en cas de revers. A la place, il a augmenté les dépenses et accumulé des déficits à 1 000 Mds$.
Idem pour l’équipe Trump. Ils ont promis de « rendre sa grandeur à l’Amérique » – mais ils ont gâché leur chance (s’ils en ont jamais eu). Au lieu d’équilibrer le budget et d’assainir le marigot, Trump a doublé le rythme des dépenses par rapport à Obama… et a approfondi la partie la plus boueuse du marigot du Deep State – le Pentagone.
Et maintenant ?
Les électeurs américains sont confrontés à un choix misérable, parmi des coquilles creuses dans les deux partis politiques en présence. Aucun des deux n’a de plan ou d’idée au-delà de ce qui a causé leur mauvaise santé à l’origine.
Les ménages, les entreprises et le gouvernement sont surendettés et ont du mal à joindre les deux bouts – avec peu de réserves pour surmonter une véritable crise.
Quant à l’économie, la fausse monnaie l’a mise dans un tel état qu’elle tremble et frémit… grince et gémit comme une fragile nonagénaire… à l’approche d’un microbe minuscule.
Les secours arriveront-ils à temps ? Nous n’en savons rien. Mais nous sommes prêt à parier que beaucoup de gens souhaiteront avoir un coussin de sécurité un peu plus épais, au cas où…