Et si le principal moteur des décisions de la Fed… c’était l’Europe ? A la veille de la réunion de Jackson Hole, retour sur les liens entre Union européenne et USA.
L’Europe est à mon avis centrale, cruciale, pour la politique monétaire américaine. C’est la politique irresponsable de Draghi qui pousse les taux mondiaux à la baisse.
Les rendements des Bunds entraînent une baisse encore plus importante de tous les rendements de dette souveraine, et les banques centrales ont du mal à trouver les politiques optimales.
Et puis il y a la question du change : Trump interprète les baisses de taux et les QE comme des manipulations monétaires.
Les dernières initiatives du Finlandais Ollie Rehn, qui promet des stimulations fortes, risquent d’inciter Jerome Powell à abandonner toute politique de normalisation des taux d’intérêt, quelles que soient les données économiques aux Etats-Unis.
Désaccords dans les rangs
Aux USA tout le monde n’est pas d’accord pour baisser les taux.
Cette semaine, nous avons entendu Eric Rosengren, président de la Fed de Boston, et Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco. Au cours de deux entretiens, ils ont déclaré que l’économie américaine était forte et qu’il n’y avait pas de récession à l’horizon.
Daly a déclaré qu’il n’y avait aucun signe de récession aux Etats-Unis.
Rosengren a quant à lui affirmé lundi : « Ce n’est pas parce que les autres pays sont faibles que les Etats-Unis devraient être laxistes. »
C’est la BCE qui, en préemptant les futures baisses de taux et les prochaines mesures non-conventionnelles, met la Fed en difficulté.
Attendez-vous à des représailles.
Prochaine guerre commerciale, l’Europe ?
Trump soulèvera la question des tarifs douaniers. Il va menacer de viser l’Allemagne, la France et l’ensemble de l’Union européenne.
Le plein emploi n’a rien à voir avec les politiques de taux d’intérêt actuellement menées en Europe et ailleurs.
L’Allemagne affiche un taux d’emploi record, tandis que le Japon et la Suisse maintiennent également des taux de chômage très bas.
En Nouvelle-Zélande, le chômage a presque atteint son point le plus bas, mais la banque centrale locale a récemment abaissé son taux à un jour de 50 points de base, à 1%.
Dans le monde de la folie monétaire de la BCE, les indicateurs économiques sont secondaires. Même après la démission du Premier ministre Giuseppe Conte, le BTP italien à 10 ans a perdu huit points de base.
Selon certains spécialistes américains, Mario Draghi traîne le monde financier vers l’abîme.
Powell va-t-il plonger plus loin dans l’aventure avec son discours de Jackson Hole ?
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]