La Fed a commencé à manipuler les cours des actions il y a une trentaine d’années. Depuis lors, chacun des ménages appartenant au 1% des plus riches a gagné environ 32 millions de dollars de richesse.
La Fed a agi. Les investisseurs ont réagi.
MarketWatch rapporte :
« Les actions américaines se sont envolées jeudi, le Dow Jones dépassant pour la première fois la barre des 42 000 et le S&P 500 atteignant également une clôture record, un jour après que le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a utilisé à plusieurs variantes du mot ‘recalibrer’ pour décrire la décision de procéder à une réduction importante de 50 points de base des taux d’intérêt, pour lancer un nouveau cycle d’assouplissement. »
Qu’est-ce que cela signifie ? Avons-nous été trompés par l’effondrement du marché boursier en janvier 2022 ? Sommes-nous en fait toujours dans le grand marché haussier de 1982 ?
Vous vous souviendrez qu’en janvier 2022, l’inflation était galopante et les actions baissaient. Il ne s’agissait pas seulement d’une nouvelle correction, mais d’un changement fondamental de direction, d’une nouvelle tendance primaire.
« Le boom est terminé, écrivions-nous alors. A partir de maintenant, la tendance principale est à la baisse. En effet, la Fed ne peut plus alimenter le marché comme elle le faisait auparavant. Toute hausse du marché boursier sera dès à présent probablement compensée par l’inflation. »
En chiffres ronds, le récent sommet a placé le marché boursier à environ 20% au-dessus de son pic de 2022. Et les prix à la consommation sont également supérieurs d’environ 20%. Les investisseurs n’ont donc pas vraiment enregistré de gains.
En termes d’or, ils continuent de perdre de l’argent. Alors que les actions ont augmenté hier, l’or a également augmenté et est maintenant à un prix 25% plus élevé depuis le début de cette année.
En janvier 2022, le ratio Dow/Or – indiquant le nombre d’onces d’or nécessaires pour acheter les trente actions du Dow – s’élevait à 20. Aujourd’hui, il n’est plus que de 16. Comme prévu, l’inflation a sapé les gains du marché boursier.
Selon toute vraisemblance, la Fed continuera à réduire ses taux d’intérêt. Les prix des actions pourraient encore augmenter, car les pressions inflationnistes vont s’intensifier. C’est ce que le marché obligataire semblait dire hier. Même si la Fed réduit activement ses taux, les rendements des obligations du Trésor à long terme ont augmenté. Le rendement de l’obligation à 30 ans est désormais supérieur à 4%.
Quant à la suite des événements…
Nous pourrions assister à de nouveaux sommets étincelants pour le Dow Jones. Et il pourrait s’avérer que le pic de janvier 2022 n’était pas l’Everest de la tendance primaire, mais simplement un autre pic dans l’Himalaya de la Fed.
Mais pour l’instant, nous nous en tenons à notre hypothèse : janvier 2022 a marqué un tournant. Et la tendance primaire est à la baisse.
Quoi qu’il en soit, cela ne change pas grand-chose pour nous. Ce n’est pas le moment d’investir à fond dans le marché boursier. Le ratio Dow/Or a été divisé par plus de deux depuis le début du siècle. En termes d’or, le Dow Jones ne vaut plus que 40% de son sommet de 1999. Et, pour autant que nous le sachions, les actions continuent de baisser.
Pendant ce temps, les commentateurs expliquent que la réduction des taux de la Fed va « stimuler » l’économie. Elle contribuera à garantir un « atterrissage en douceur », ont-ils déclaré. Elle « stimulera l’emploi », ont-ils ajouté.
Mais depuis le début du siècle, l’économie américaine a bénéficié de plus de mesures de relance qu’au cours des XIXe et XXe siècles réunis. La dette américaine, qui ne mesure que partiellement les efforts de relance, est passée de 5 000 milliards de dollars à 35 000 milliards de dollars, soit une multiplication par 7.
L’économie s’est-elle développée plus rapidement ? Non.
Les gens sont-ils devenus plus riches ? Eh bien, certains, oui.
Le seul effet valable des taux d’intérêt artificiellement bas et de la planche à billets a été d’augmenter les prix des actifs financiers, et d’enrichir ceux qui les possèdent.
La Fed a commencé à manipuler les cours des actions il y a une trentaine d’années. Depuis lors, chacun des ménages du 1% supérieur a gagné environ 32 millions de dollars de richesse. Pour les gens se situant plus bas dans l’échelle, soit les 90% de ménages qui ne possèdent pas d’actifs financiers, le gain de richesse a été relativement négligeable.
Cette injustice – sans parler de l’effet de frein de la Fed sur l’économie – pourrait être facilement corrigée. Laissez les acheteurs et les vendeurs de crédit fixer leurs propres taux. Et n’autorisez pas la Fed à « imprimer » de l’argent pour le prêter au gouvernement fédéral.
Le problème est résolu. Si le gouvernement fédéral persiste à dépenser au-delà de ses moyens, il devra emprunter l’argent, honnêtement, aux épargnants.
L’un ou l’autre des candidats va-t-il suggérer une telle chose ? Bien sûr que non. Mais nous verrons ce qu’ils proposent la semaine prochaine.