Alors que Trump déploie un plan ambitieux pour l’intelligence artificielle et renforce la puissance américaine, l’Europe semble engluée dans sa bureaucratie et ses projets peu visionnaires.
Trump vient de se réinstaller dans le bureau ovale, et il n’a pas chômé pour son premier jour comme 47e président des Etats-Unis : il a signé 42 décrets et mémorandums, procédé à 115 nominations, promulgué plus de 200 mesures exécutives – dont certaines consistent à invalider les décrets de l’administration Biden, notamment dans les domaines de l’environnement et de la promotion de la DEI (diversité, équité et inclusion).
Ah oui, il a également privé de leur habilitation 51 agents du renseignement, soupçonnés d’avoir participé à la désinformation des citoyens américains, de la presse et de la justice concernant l’ordinateur de Hunter Biden, camouflé en complot russe une interférence majeure dans la campagne (et qui ne provenait pas des Russes pour le coup !), ce qui avait assuré la victoire de Joe Biden en novembre 2020, au lieu de lui valoir d’être entendu par la justice.
C’est probablement la crainte de voir certains membres de sa famille inquiétée, même 4 ans et 3 mois après les faits, qui l’a conduit à « pardonner » tous les membres de sa famille, les mettant provisoirement à l’abri d’investigations du Congrès sur leur collusion avec des oligarques ukrainiens, après le coup d’Etat du Maïdan.
Ce fut son dernier acte en tant que 46e Président, et nous ne serions pas complets si nous ne mentionnions pas le « pardon » accordé à Anthony Fauci, le « Mr Santé » des Etats-Unis durant deux décennies, qui n’est pour l’instant pas encore inculpé (l’administration démocrate ayant tout fait pour lui épargner des démêlés avec la justice, notamment pour ses mensonges sous serment).
Pardonner par avance un innocent, cela ne manque pas de sel, mais cela illustre le principe « mieux vaut prévenir que guérir », ce qui est de circonstance pour ce personnage.
Trump a déroulé une longue liste de griefs contre la plupart des leaders démocrates depuis son investiture, les accusant de bien des maux, mais malgré tout ce qu’il reproche à l’équipe qui l’a précédée, il a affirmé depuis la colline du Capitole que « les Etats-Unis n’ont jamais été aussi puissants ».
Au moins, il reconnaît implicitement que si Joe Biden n’a pas su empêcher une « invasion migratoire » et l’a même favorisée, cela n’a pas lourdement impacté l’économie, ni plombé la croissance (3%, c’est même inespéré), ni freiné la montée en puissance des géants du cloud, puis de l’intelligence artificielle.
Difficile de nier que même sous l’administration Biden (ou quiconque maîtrisait son oreillette ou son prompteur), les Etats-Unis étaient jugés extrêmement attractifs, avec la captation de près de la moitié des flux de capitaux mondiaux en 2023.
Trump a cependant décidé de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne l’IA avec la présentation d’un gigantesque plan d’investissement de 500 Mds$ baptisé « stargate », et qui prévoit la construction de 20 nouveaux data centers géants aux Etats-Unis durant son mandat.
Face à la capacité de se transformer des USA en quelques heures comme nous l’avons vu lundi, face à sa volonté de puissance, qu’elle soit théâtralisée comme avec Trump ou exercée avec brutalité mais sous couvert d’incarnation du « camp du bien » comme avec Obama (qui validera l’éclosion de nombreux conflits) ou Joe Biden (rôle trouble en Ukraine, promesse publique de pouvoir stopper Nordstream), l’Europe n’oppose qu’un projet de « mobilisation de l’épargne inemployée », estimée à 300 Mds€, et de l’utiliser pour renforcer sa défense, ses entreprises innovantes et les aider à monter en puissance dans le domaine de l’IA.
Mais en un décret, les Etats-Unis viennent de prendre trois longueurs d’avance, alors que l’UE part quasiment de zéro, n’a aucun « champion » de l’IA… et la « mobilisation » de l’épargne ressemble plutôt à une confiscation, tandis que le projet américain est conçu sur la base du volontariat et de l’efficience des marchés de capitaux.
Tout l’inverse d’une vision technocratique de la gestion de l’épargne à l’européenne (qui a distribué des dizaines de milliards d’euros au profit de l’Ukraine sans consulter les citoyens, et sans en tirer la moindre promesse de retour sur investissement), avec zéro agenda stratégique et zéro leadership de Bruxelles, par opposition au volontarisme de la Maison-Blanche qui s’est assuré la pleine coopération de Wall Street et des leaders de la tech.
Mais il ne faut pas non plus s’aveugler sur cette « réussite » américaine car le succès est acheté à crédit depuis 2009… mais reconnaissons qu’en grande partie – et même si ce pays souffre également d’une administration obèse qui s’est encore empâtée sous Biden – les Etats-Unis savent s’endetter utile, contrairement à l’Europe, qui non seulement ne sait pas mobiliser ses meilleurs talents mais passe son temps à embaucher des gens dont le rôle est de les réglementer, les contrôler, les censurer et surtout les ponctionner.
En résumé, nous avons mis sur pied un système de « ponctionnaires » toujours plus avides et omniprésents, l’inverse d’une Amérique de visionnaires comme le symbolise la visite d’Elon Musk à la Maison-Blanche.
3 commentaires
Ponctionnaire: quel brillant caractérisant lexical pour notre technocratie européenne d’une nullité absolue et qui se maintient sur la fatalité résignée des peuples. Pour l’avoir éprouvé au cours d’une affaire successorale internationale, je ne peux qu’entériner pleinement cette épithète, ajoutant qu’elle est l’apanage d’une médiocrité dirigeante sans vue, sans vision, sans esprit, sans dynamisme. Quand on ne sait pas créer, on ne pense qu’à spolier et dérober le bien privé, conséquence d’un néant abyssal de notre technocratie dirigeante qui n’œuvre qu’au service de ses commanditaires économiques privés. Fonctionnaires et ponctionnaires, voici notre Europe admirable!
En France plus besoin d’appareil de chauffage ou de climatiseur, le gouvernement a trouvé la solution en ce qui concerne la température planétaire : taxer.
Bravo les « ponctionnaires, » c’est une trouvaille ! Les dirigeants européens, la France en tête, se dirigent sur une double mauvaise voie à l’international: Continuer la guerre civile européenne contre la Russie de Poutine pour une prétendue démocratie en Ukraine, et envisager aussi une guerre politico-économique contre les USA de Trump ! Deux fronts. Alors que déjà la guerre contre la Russie a généré une récession européenne considérable. Si on y ajoute une guerre contre les USA de Trump où va-t-on ? A plat ventre devant les USA de Biden ce n’était déjà pas une réussite, mais l’Europe contre les USA de Trump et la Russie ce sera très laid. Qu’est ce qui va nous rester ? La Chine ?