Les autorités américaines sont contraintes de soutenir l’économie réelle – et non plus seulement l’industrie financière, comme auparavant. Malheureusement, elles n’ont qu’un nombre limité d’outils à leur disposition…
Voyez-vous ce qu’il se passe, cher lecteur ?
Nous entrons dans une nouvelle phase. Jusqu’à maintenant, la Réserve fédérale servait de coussin de sécurité à la Bourse. Cela a créé un gigantesque transfert de richesse, passant des individus moyens – ayant peu d’actifs financiers – vers « les riches », qui possèdent la plupart.
Mais c’était une fausse richesse. C’est-à-dire que le marché boursier US pourrait facilement être divisé par deux. En un éclair, quelque 17 500 Mds$ de « richesse » disparaîtraient.
Quelques vendeurs à découvert – qui parient sur une baisse des cours – gagneraient de l’argent. Mais la majeure partie des 17 500 Mds$ disparaîtraient purement et simplement. Pouf ! Envolés.
Parce qu’ils n’ont jamais été réels… ils n’ont jamais été un reflet honnête de la vraie valeur des entreprises américaines.
Coup de mou
Entre le 1er mars et le 1er juin, la Réserve fédérale a ajouté 3 000 Mds$ aux faux billets de Wall Street. Rebondissant sur ce trampoline de fausse monnaie, les prix des actions se sont ré-envolés… et ont atteint des sommets inédits.
Cela en dépit d’une chute du PIB… et de la croissance des revenus par action. En d’autres termes, cette hausse n’avait aucun motif – à part l’afflux de nouvel argent provenant de la Fed.
Mais ensuite, à partir de juin, la Fed a levé le pied. Son bilan – qui mesure la somme d’argent qu’elle envoie à Wall Street – a baissé.
La semaine dernière, les marchés ont eu un coup de mou : si cette baisse se poursuit, la Fed réagira comme elle le fait depuis 30 ans : elle augmentera la dose, mettant toujours plus de fausse monnaie dans l’auge… et engraissant à nouveau les indices boursiers.
(Il y a aussi une autre chose intéressante à propos des marchés… Les indices sont lourdement pondérés en faveur des plus grosses valeurs – celles qui font les gros titres et attirent l’intérêt des traders du type « Robinhood ».
Les quatre plus grandes valeurs, par exemple – Apple, Amazon, Google et Microsoft – valent désormais plus que les PIB de chaque pays au monde, à l’exception des Etats-Unis et de la Chine. Apple vaut plus que l’intégralité de l’indice Russell 2000, qui recouvre les petites et moyennes valeurs US.
La plupart des actions, cependant, restent dans le rouge pour l’année.)
Une reprise factice
A présent… une nouvelle phase commence. Les autorités vont être contraintes de faire pour l’économie réelle ce qu’elles font pour l’industrie financière depuis le début.
Il faut dire qu’elles ne peuvent pas laisser une récession substantielle se produire – surtout pas si elles l’ont elles-mêmes causée. Elles vont devoir réparer la situation.
Et qu’ont-elles à leur disposition ? Exactement la même chose que ce qu’elles ont utilisé pour soutenir Wall Street – la planche à billets.
Cela produira le même résultat : une « reprise » factice.
Mais nous allons plus vite que la musique…
En plus de la chute des actions, apparaissent de nouvelles preuves que la « reprise » de l’économie réelle n’a pas lieu. Pas de « V ». Pas de « U ». On a plus affaire à un « L ».
« Le déficit commercial [des Etats-Unis] s’est agrandi de près de 19% en juillet », rapporte Barron’s. « Mercredi, le Beige Book de la Réserve fédérale a montré que de nombreux licenciements liés à la pandémie deviennent permanents. »
Pourquoi n’y a-t-il pas de reprise rapide ? C’est ce que nous verrons demain.