Donald Trump fait beaucoup de bruit, se vante de beaucoup de choses, brasse beaucoup d’air… mais derrière, il n’y a pas grand’chose.
Il apparaît maintenant très clairement, à la lueur de l’expérience des derniers mois, que la plupart des grands chantiers ouverts par Trump sont des simulacres.
La démarche consiste à crier fort, à pousser les exigences très loin comme s’il s’agissait de véritables changements des règles du jeu… puis, en définitive, la montagne de tweets accouche d’une souris.
Les changements sont cosmétiques et surtout dans les formes, puisque l’on a quitté la diplomatie pour les combats de rue.
Même l’unilatéralisme de Trump est un simulacre : en pratique, on vivait dans l’unilatéralisme américain depuis très longtemps. Simplement, on sauvait les apparences avec la complicité des vassaux.
La proie et l’ombre
L’objectif est moins d’engranger des succès décisifs, des victoires qui changent tout, que de pouvoir clamer haut et fort un mini-succès présenté comme une victoire écrasante.
Les contenus obtenus sont dérisoires.
La plupart expriment des changements qui étaient en cours du fait de la crise et de la rupture de l’ère de la concertation – rupture qui a eu lieu dès 2011 lorsque la reprise après la crise de 2008 a avorté. On est alors entré dans l’ère du chacun pour soi.
Mon sentiment est que les interlocuteurs de Trump ont décodé sa façon de faire et lui laissent le bénéfice des rodomontades ; ils jouent la proie et ils laissent à Trump le bénéfice de l’ombre.
On le traite comme on le fait d’un enfant turbulent en attendant qu’il s’en aille.
La petite souris de la guerre commerciale
Si vous analysez toutes les initiatives comme je viens de le faire rapidement, en survol, vous constatez que j’ai raison.
Une grosse voix… un petit bâton… et pour finir, un accord cosmétique.
La justesse de mon interprétation ne sera vérifiée que lorsque la montagne de la guerre commerciale aura accouché de sa petite souris, ce qui sera bientôt fait.
En attendant, gardons cette idée à l’esprit dans l’attente de sa confirmation.
Ce qui gouverne, ce ne sont pas les hommes. Ce qui se gouverne seul, de dysfonctionnements en dysfonctionnements, c’est le Système.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]