Tous les PIIGS ne sont pas créés égaux : un comparatif du Portugal et de l’Irlande (2/2)
L’Irlande est un cas à part dans la Zone euro – et l’amalgamer aux « PIIGS » au même titre que le Portugal est une erreur.
L’Irlande est un cas à part dans la Zone euro – et l’amalgamer aux « PIIGS » au même titre que le Portugal est une erreur.
Le Portugal et l’Irlande illustrent deux aspects spécifiques de la crise de la Zone euro. A l’heure où l’Europe est fragilisée, retour sur ces deux pays – et leurs circonstances particulières.
▪ Nous assistons depuis le 16 novembre à un véritable festival de prestidigitation. On nous a refait le tour une bonne douzaine de fois depuis le 19 novembre mais le public en redemande ! La main invisible nous montre chaque matin une paire de valets plus trois autres cartes dépareillées sans intérêt. En changeant une seule carte (choisie au hasard par le public), elle retourne chaque soir un carré de roi ou un full des as par les dames qui suscite un tonnerre d’applaudissements.
▪ Nous n’obligeons personne à valider notre théorie des coups tordus. C’est juste que gagner de l’argent en Bourse sur des intervalles de 24 à 48 heures sans adopter des raisonnements machiavéliques s’avère bien difficile.
▪ Eh bien voilà. Après Mario Draghi, c’est Ben Bernanke qui s’est exprimé et a donné aux marchés exactement ce qu’ils voulaient : plus d’argent gratuit, plus de laxisme, plus de monnaie de singe.
De Mory Doré à Philippe Béchade en passant par Simone Wapler (et d’autres !)… nos spécialistes maison sont d’avis que les mois qui nous attendent seront difficiles. Les élections françaises joueront bien entendu un petit rôle… mais c’est surtout des PIIGS qu’il s’agira.
▪ Nous pensions que la BCE garantirait une relative sérénité des marchés obligataires jusqu’aux élections législatives grecques et présidentielles en France. Mais les deux LTRO de mi-décembre et fin février ont apparemment cessé de faire effet bien plus tôt que prévu.
Comme un soldat athénien refusant de mettre le deuxième genou à terre face à une horde de fantassins spartiates, le gouvernement grec rassemble ses dernières forces et dresse son bouclier dans une tentative désespérée de parer les coups qui pleuvent de toute part.
Selon plusieurs études concordantes, les riches et ultra-riches américains (disons les 5% les plus aisés au sein de la population) possèderaient 80% des actions cotées à Wall Street. Ce quasi-monopole de détention présente quelques avantages sympathiques et même assez originaux.
Après des performances spectaculaires la semaine dernière, les marchés ont une fois de plus succombé aux assauts spasmodiques d’un optimisme illusoire, ponctué par des moments épouvantables de dégoût de soi.
▪ Le principal problème, des deux côtés de l’Atlantique, c’est le crédit — ou plutôt, la contraction du crédit. Beaucoup de gens et beaucoup de gouvernements doivent faire face à des dettes qu’ils ne peuvent tout simplement pas rembourser. Toutefois, au lieu de permettre aux inévitables défauts de paiement d’avoir lieu et de suivre leur cours, les gouvernements et les banques centrales occidentales bricolent inlassablement des renflouements ad hoc.
Pour beaucoup de commentateurs s’exprimant sur le sujet depuis 48 heures, tenter d’endiguer la débâcle des dettes souveraines des PIIGS avec quelques dizaines de milliards d’euros (distillés au compte-gouttes) reviendrait à dresser quelques malheureux sacs de sable devant un tsunami comparable à celui du 11 mars dernier au Japon.
En Asie, les investisseurs appuient tous sur le bouton "vendre". Les indices ont chuté à Bombay, Tokyo, Sydney et à travers le Moyen-Orient. Les gens s’inquiètent de la situation en Grèce et dans l’Emirat de Dubaï. Ces deux nations sont gravement endettées. Elles souffrent toutes deux d’une crise de solvabilité… et cherchent à retarder le jour du Jugement Dernier, celui où les dettes doivent être remboursées et les promesses tenues
Les investisseurs ne mettront pas longtemps à comprendre qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre les finances grecques et celles des Etats-Unis. Elles ont toutes deux la même quantité de dette et un déficit de la même taille, par rapport au PIB. La grande différence, c’est que les Etats-Unis contrôlent la devise dans laquelle leur dette est calibrée. Ce n’est pas le cas de la Grèce. Ni de la Californie. Tant la Grèce que la Californie empruntent à long terme, à peu près au même taux… 6% environ. Les prêteurs savent que lorsqu’ils seront au pied du mur, les deux gouvernements n’auront que deux choix, et non trois
2010 sera l’année où la solvabilité de l’Etat providence sera sur le devant de la scène. Les gens commencent lentement à comprendre que l’énorme dette sociale des Etats doit être payée par quelqu’un. Et si l’économie n’est pas en pleine croissance, il est difficile de "partager les richesses". Il faut plutôt "les emprunter à droite et à gauche". Et on s’endette
Vous avez entendu parler des "BRIC". Ce sont ces économies qui se développent à un rythme galopant : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Nous avons désormais les "PIIGS" : Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne (Spain, en anglais). Ce sont les pays européens dont les finances nationales sont le plus en détresse. Les trois agences de notation, Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, n’y sont pas allées de main morte sur les PIIGS cette année