Zelensky s’apprête à signer un accord cédant 50% des terres rares ukrainiennes aux Etats-Unis pour rembourser la dette du pays. Qu’est-ce que cela implique pour l’Europe ?
Pour reprendre une expression classique, cela ressemble à un coup de Jarnac, puisque la rencontre Trump/Macron de mardi à la Maison-Blanche semblait s’être déroulée dans un esprit de saine coopération, avec à la clé un sacré rapprochement des points de vue.
A la veille de s’envoler pour Washington, notre président déclarait : « Pas question de valider un processus de paix américano-russe sans l’aval des Européens et de Zelensky. »
Au retour de Washington, magnifique double salto arrière avec demi-vrille (180°) donnant lieu à cette déclaration : « J’ai échangé avec le Premier ministre Keir Starmer puis avec le président Zelensky, et nous sommes déterminés à travailler pour une paix solide et durable en Ukraine. »
Le président ukrainien en sursis (son mandat officiel est échu depuis mai 2024) est convoqué à Washington pour signer un accord de cession de 50% des terres rares qui resteront en la possession de l’Ukraine, afin de payer sa dette aux Etats-Unis.
Pour l’Europe, coupable aux dires de Donald Trump de ne pas avoir fait appliquer les accords de Minsk (qui peut le contester ?) et d’avoir provoqué puis prolongé une guerre (sachant que c’est bien Vladimir Poutine qui a déclenché les hostilités) qui n’aurait pas dû avoir lieu, l’Ukraine, les Etats-Unis et la Russie vont lui présenter l’addition… et elle va être salée !
Les Européens vont-ils laisser Donald Trump charger la mule sans réagir ?
Il fait comme si l’OTAN, instrumentalisé par Biden, et Anthony Blinken n’y étaient pour rien, sans parler de la destruction de NordStream qui a coulé nos économies et enrichi les producteurs de GNL américains. A qui veut-il faire gober ça ?
Faute de présenter la facture de NordStream à leur « allié », les Européens devraient alors budgéter 500 Mds$ pour la reconstruction de l’Ukraine, 200 Mds$ pour assurer sa propre défense pour compenser le désengagement américain de l’OTAN.
Puis une somme non-définie pour garantir la protection de l’Ukraine (hommes et matériel), sachant que les Etats-Unis – c’est Trump qui l’a déclaré ce mercredi – « n’y enverront pas un seul soldat, ni un seul dollar… mais peut-être encore quelques armes, si Kiev a les moyens de se les payer » (avec les 3,5 Mds€ que Von der Leyen vient d’accorder à Kiev ?).
L’Europe se retrouve humiliée par Trump, coulée économiquement, discréditée diplomatiquement et mise à l’amende. Qui imaginait, à part quelques mauvais esprits, puis ceux qui accumulent de l’or depuis janvier 2022 (l’once cotait 1 800 $), que la guerre en Ukraine se solderait par un fiasco aussi intégral ?
2 commentaires
Quand les dirigeants européens comprendront-ils que la guerre contre la Russie pour une prétendue démocratie en Ukraine est un suicide européen ? La Russie c’est l’Europe, et l’inverse. Et si l’Europe non contente de faire la guerre à la Russie se met à dos en plus les USA, l’Europe va bien évidemment à la catastrophe économique.
Allez, je lance un gros pavé dans la mare : l’Europe devrait rejoindre les BRICS.
Apaisement de la Russie, adhésion à un bloc déjà énorme économiquement et qui le deviendrait encore plus, et affaiblissement des USA qui ne sont définitivement plus nos amis (comme s’il était permis d’en douter).
Evidemment, il faudrait passer outre les questions éthiques de s’allier avec le monstre qu’est Poutine, mais la politique se soucie-t-elle de ce genre de détails ?
Puisque Trump vient d’annoncer que l’EU a été créée pour arnaquer les USA (le terme qu’il a employé est plus cru), eh bien donnons-lui raison.
Je sais ce serait une hérésie… Mais puisqu’il est si prompt à casser toutes les alliances et à en forger de nouvelles avec des personnes peu recommandables, pourquoi ne pas lui couper l’herbe sous le pied après tout…