Chaque génération a ses projets et ses guerres stupides. Mais les baby-boomers sont la première à vouloir les faire payer par ceux qui ne sont pas encore nés.
Hier et aujourd’hui, nous laissons les fantômes parler.
Nous ne faisons aucune prédiction, nous ne relions aucun point.
Nous prenons simplement du recul pour nous émerveiller du culot… de la vanité… et de l’égoïsme honteux de tout cela – nous parlons de la prétention des vivants.
Fantômes de l’avenir
Au lieu de rendre nous-même un jugement, nous faisons appel aux morts… et à ceux qui ne sont pas encore nés. Hier, nous avons entendu les fantômes du passé. Aujourd’hui, les spectres de l’avenir nous donnent leur point de vue.
« Merci. Je vais entrer tout de suite dans le vif du sujet : merci beaucoup, bande de crétins.
« Vous êtes censés laisser à vos enfants et petits-enfants un monde plus riche et plus sûr. Vous ne faites ni l’un ni l’autre.
« En 2019, vous aviez accumulé 22 000 Mds$ de dette. Qui allait payer, d’après vous ? Pas vous. Donald Trump avait déjà 72 ans. Le baby-boomer moyen avait la soixantaine, préparant sa retraite, s’attendant à toucher une pension et des allocations santé pendant 20 ans. D’où pensiez-vous que l’argent viendrait ?
« Les autorités enregistraient déjà des déficits à 1 000 Mds$ par an. A ce rythme, la faillite n’était qu’une question de temps. Mais au lieu de freiner, vous avez continué… de sorte que la dette a atteint les 40 000 Mds$ en 2030. » [Notre intervenant a l’avantage de connaître l’avenir].
« Qu’est-ce que vous croyiez ? Que vous aviez plus besoin de cet argent que nous ? Que c’est nous qui devions payer vos guerres idiotes… vos programmes idiots… vos pensions idiotes ? Il ne vous est pas venu à l’esprit que nous pourrions nous aussi avoir nos propres programmes idiots ?
« Vous n’avez jamais réfléchi au fait que nous pourrions avoir nos propres idées ? Vous pensez que vos espoirs et désirs sont d’une importance telle que vous ne pouvez pas imaginer que les futures générations aient leur propre vision ?
« Vous dépensez 800 Mds$ par an en affirmant que c’est pour vous défendre. Contre qui ? Vous construisez tous ces navires… ces avions… vous avez des troupes partout dans le monde… Qu’est-ce que vous croyez faire… rejouer la Deuxième guerre mondiale à l’identique ? Grande nouvelle : aucune redite de la Deuxième guerre mondiale n’est au programme. »
Un désastre financier pour de l’argent que nous n’avons ni emprunté ni dépensé
« Et puis il y a vos autres programmes idiots… lutter contre les drogues… chasser les immigrants… subventionner la pauvreté… encourager ‘l’égalité’… empêcher la planète de surchauffer… payer les gens porteurs de handicaps… offrir des services médicaux aux seniors…
« …Je pourrais continuer encore longtemps la liste des choses pour lesquelles vous avez dépensé de l’argent. Environ un dollar sur trois était emprunté. Qu’est-ce que ça signifie ? Que vous vouliez tout cela… mais que vous n’étiez pas prêt à le payer.
« Vous avez donc pris l’argent chez nous – les futures générations, qui n’étaient pas encore nées… et ne pouvaient même pas donner leur avis – pour payer un tiers de vos dépenses imbéciles.
« Nous preniez-nous pour des abrutis tels que nous serions incapables d’inventer nos propres gabegies ? Pensiez-vous que vous deviez dépenser notre argent à notre place… parce que nous ne serions pas assez intelligents pour le faire nous-mêmes ?
« Et regardez à quoi vous l’avez dépensé. La guerre contre la pauvreté n’a pas eu le moindre effet. La guerre contre les drogues n’a fait qu’augmenter la population carcérale… et rendu les rues plus violentes encore. La guerre contre le terrorisme a radicalisé les musulmans. Et vos finances ridicules ont ouvert la porte à une série de calamités.
« Vous voulez savoir ce qui s’est passé ? C’était prévisible, mais vous ne vous êtes jamais donné la peine de regarder. Vous deviez penser qu’un miracle réglerait tout ça. Sauf qu’il fallait bien que quelqu’un rembourse ces 40 000 Mds$ de dette – devinez qui ? Nous.
« Nous ne les avons ni empruntés ni prêtés, mais nous avons subi un désastre financier après l’autre tandis que les autorités tentaient de les empêcher. »
Le krach de 2019
« Pour commencer, le krach de 2019 a fait paniquer les autorités. Elles ont essayé les mêmes trucs que ceux appliqués en 2000 et 2008. Ils n’ont pas fonctionné (en partie parce que les taux d’intérêt n’avaient jamais été ‘normalisés’). Ensuite, elles sont passées de la relance monétaire (la Fed) à la relance budgétaire (le gouvernement fédéral).
« Le gouvernement Trump a décidé d’une autre baisse d’impôts et d’un grand plan d’infrastructures (encore plus de relance). Le déficit était désormais à 2 000 Mds$. Malgré cela, tout sembla bien se passer pendant quelques temps. Mais à l’époque, l’économie tout entière tournait avec de l’argent factice.
« Plus de la moitié des dépenses fédérales, par exemple, étaient financées par la Fed. Après un temps, nous avons remarqué que les prix commençaient à grimper à mesure que l’argent s’écoulait dans l’économie.
« Au début, cela semblait être une bonne chose. Enfin, ont dit les économistes, nous surmontons la déflation. Le marché boursier a grimpé. Il a enregistré les meilleures performances de la planète en 2023, par exemple.
« Mais tout était bidon. Faussé. Les autorités imprimaient de l’argent et l’injectaient dans l’économie. Au début, nous nous sentions tous plus riches. L’économie a semblé se reprendre. Ensuite, tandis que les prix continuaient de grimper, nous avons réalisé que ce n’était pas différent du Zimbabwe… du Venezuela… ou de l’Argentine.
« C’est là que c’est devenu vraiment difficile. Les gens s’appauvrissaient et perdaient confiance dans le système.
« On était alors à la fin du deuxième mandat de Trump. Les deux partis s’étaient radicalisés, les partisans de Trump d’un côté et les socialistes d’AOC (Alexandria Ocasio-Cortez) de l’autre. Chacun organisait des meetings politiques, et un côté attaquait l’autre. Cela tournait mal, presque à la guerre civile.
« Impossible d’avoir des élections honnêtes dans de telles circonstances. Trump a donc décrété un nouvel état d’urgence. Il a mis en place le système chinois de crédit social. Tout le monde avait une note. Si l’on vous voyait dans une manifestation ou si vous disiez quelque chose contre le gouvernement, vous perdiez des points. Ensuite, ils annulaient votre carte de crédit ou vous privaient de votre emploi.
« Cela peut sembler dur, mais c’est probablement une bonne chose qu’il l’ait fait. Parce que les choses commençaient à échapper à tout contrôle. L’inflation était proche des 40% par an. Vous êtes surpris ? C’est pourtant vous qui avez semé cela… votre génération. »
Les principales victimes
« Les retraités – votre génération – n’allaient pas accepter une réduction des allocations. L’armée de son côté n’allait pas abandonner son assiette au beurre. Résultat : un dysfonctionnement politique et économique. Personne ne pouvait réduire les dépenses parce que le parti opposé refusait.
« Qui étaient les principales victimes ? Vous les entendez en ce moment même. Les jeunes. Même ceux qui n’étaient pas encore nés. Dépression, inflation, loi martiale, émeutes, répression… les jeunes ne trouvaient pas de travail… et ne pouvaient pas assurer leur propre subsistance.
« Nous avons dû vivre chez papa-maman… et oui, nous avons voté pour AOC – au moins, elle promettait d’annuler nos prêts étudiants et de nous donner un revenu. Ensuite, Donald Trump a annulé nos votes parce que c’était une urgence nationale.
« C’était complètement fou. Et c’était de votre faute. Crétins… Nous crachons sur vos tombes. »