** Le moins que l’on puisse dire, c’est que le week-end de Pâques aura fait du bien aux marchés. Quatre jours (trois, dans le cas des places américaines) de repos, et hop ! Tout le monde en selle pour une hausse spectaculaire. Le CAC 40 enregistrait ce matin une hausse de 3,09%, à 4 673,76 points à l’ouverture, tandis qu’à Londres, on était à 3,19% pour le FTSE. Francfort n’était pas en reste, avec une hausse de 3,03% dans le même temps sur le DAX.
Sur les marchés américains (qui n’étaient pas fermés lundi), même humeur radieuse, même volonté haussière, même élan bullish. Le Dow Jones clôturait hier soir sur une jolie remontée de 1,25%, à 12 548 points. Le Nasdaq fusait pour sa part à 2 326,88 points, soit une hausse de 3,04%… et le S&P 500 s’est adjugé une coquette hausse de 1,53%, à 1 349,88 points.
Bien entendu, les chocolats du week-end n’auront pas été la seule motivation des investisseurs. Quelques résultats d’entreprises positifs sont venus alimenter la hausse — et surtout, JP Morgan a réévalué son offre de rachat de Bear Stearns : de 2 $ par action, on est passé à… 10 $ par titre !
** Il n’en a pas fallu plus pour faire remonter le titre Bear Stearns de 88%, et convaincre tout le monde que la crise du subprime allait s’achever par un miraculeux happy end — d’autant plus que dans le même temps, tel le deus ex machina du théâtre classique, la National Association of Realtors annonçait un miracle pour les ventes de logements anciens, aux Etats-Unis : elles enregistrait leur première hausse depuis sept mois, avec +2,9% en février.
Je me contenterai de dire que tout comme une hirondelle ne fait pas le printemps… un rachat ne fait pas un rebond durable. Et ce ne sont pas les habitants de New York qui viendront me contredire. Dans la Grosse Pomme, la conjoncture vire au noir d’ébène : « les profits de Wall Street réalisés au titre de 2007 devraient avoir chuté de 80% et ne représenter que 3,2 milliards de dollars, le plus bas niveau depuis 1994 », lisait-on ce matin dans La Tribune.
On anticipe 20 000 suppressions de postes environ entre 2008 et 2009 dans le secteur de la finance. « Les salaires versés par les banques et les sociétés de Bourse représentent près de 35% du total des rémunérations versées à New York. La fonte des effectifs à Wall Street pourrait avoir un effet boule de neige dans la mesure où chaque emploi créé dans le secteur financier en induit deux autres dans d’autres secteurs, y compris dans les loisirs », continue le journal.
Hirondelles et boules de neige ne font pas bon ménage…
** Sur les autres marchés, les tendances entamées la semaine dernière se prolongent : baisse du pétrole et de l’or, hausse du dollar. Le billet vert a profité des chiffres de l’immobilier et du rebondissement JP Morgan/Bear Stearns pour repasser sous les 1,55/euro, à 1,5419 en clôture hier, contre 1,5431 avant les fêtes de Pâques.
Le baril de pétrole s’appuie quant à lui sur des stocks élevés, un dollar qui reprend de la vigueur et une anticipation de la baisse de la demande. Le baril d’or noir enregistrait hier sa quatrième journée de baisse consécutive, terminant à 101,56 $ pour le WTI New York.
Et l’or, l’or… eh bien, il est repassé sous les 1 000 $ ; il terminait jeudi (dernière séance d’ouverture avant le long week-end) à 925,75 $ au second fixing de Londres. Une occasion rêvée d’acheter un peu de métal jaune…
Françoise Garteiser