Alors que la chloroquine a relancé le débat sur les protocoles et les publications médicales, une prestigieuse revue scientifique s’intéresse à tout autre chose…
Un récent rapport de la revue scientifique The Lancet, « A Future for the World’s Children? » [« Un avenir pour les enfants du monde ? », NDLR.], est une fois de plus une apologie en faveur de l’Etat-nounou. Ne souffrant aucune remise en question, cette publication en devient une véritable parodie.
Ces dernières années, The Lancet a eu la réputation d’approuver certaines des politiques les plus interventionnistes et paternalistes qui soient. Des restrictions publicitaires à la taxation des boissons sucrées, pour The Lancet, il n’existe pas de sujet où l’Etat ne doit pas intervenir pour éduquer ou punir la population… pour son propre bien.
Dans un récent numéro, la revue médicale s’attaque à la publicité pour les enfants, qu’elle considère comme une menace majeure.
Jeune public
Dans ce rapport, le rédacteur en chef du Lancet, Richard Horton, s’adresse aux décideurs politiques dans un communiqué de presse en disant que le marketing pour les cigarettes, les cigarettes électroniques, l’alcool et la malbouffe aggrave les problèmes de santé publique.
Le rapport demande l’ajout d’un protocole facultatif à la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, qui obligerait les gouvernements à réglementer ou à interdire la publicité des boissons sucrées et de l’alcool qui serait susceptible d’être vue auprès d’un jeune public.
Horton explique :
« Nous vivons dans une économie basée sur les énergies fossiles, la consommation et la production, qui crée les conditions qui vont nuire à la santé des enfants. […] Je pense qu’aucun d’entre nous ne souhaite que cela soit le monde que nous sommes en train de créer. »
L’affirmation du Lancet selon laquelle les entreprises commercialisent délibérément des aliments malsains et d’autres vices aux enfants est difficile à saisir. En lisant ce genre de commentaires, les lecteurs pourraient se demander si les compagnies de tabac ne chercheraient pas à glisser leurs cigarettes directement dans les poussettes. Rien de tel ne s’est évidemment produit jusqu’à présent.
Le Lancet condamne également le fait que les enfants soient soumis à la publicité pour l’alcool lors des manifestations sportives. Il explique que lors des spots publicitaires lors d’émissions sportives, il y a régulièrement des publicités pour la bière ou les spiritueux, qui sont vues par des enfants alors que ces produits leur sont interdits.
En substance, les chercheurs affirment que TOUTE publicité susceptible d’être vue par un enfant ne devrait pas contenir de produits dangereux. Ce qui signifie que mise à part quelques rares exceptions, comme les projections dans les salles de cinéma pour les plus de 18 ans, cette interdiction frapperait la quasi-totalité des publicités.
Stop à la condescendance
Il est également absurde que The Lancet s’oppose à la publicité pour les produits à risques réduits tels que les cigarettes électroniques.
En effet, les recherches de ce même journal ont montré que dans certaines régions du monde (comme la Nouvelle-Zélande) la vape a remplacé le tabagisme chez les jeunes, pour un bénéfice sanitaire évident.
De plus, en dehors des nouvelles plateformes et des réseaux sociaux, les publicitaires ne peuvent guère discriminer leurs audiences. Ces interdictions n’auraient pour seul effet que de réduire grandement les revenus des supports publicitaires traditionnels (journaux, affiches, cinéma…), déjà en grande difficulté, au profit des grandes entreprises de l’internet.
Dans l’ensemble, les consommateurs ne devraient pas être traités avec condescendance par des interdictions de publicité. C’est le rôle des parents et des services scolaires d’apprendre aux enfants à faire la part des choses et à devenir des êtres autonomes et responsables. L’idée de donner de tels pouvoirs au gouvernement revient à chercher à maintenir les citoyens dans l’enfance et l’irresponsabilité.
Suivre les conseils du Lancet, c’est avant tout suivre une position idéologique en faveur de la création d’un Etat paternaliste « omniscient », dont l’objectif est de réduire la liberté de choix des consommateurs.