Tandis que les Etats-Unis développent leur Green New Deal, Nicolas Hulot sort du bois avec 66 propositions pour la transition énergétique.
On apprend que les démocrates mijotent encore de mauvais coups.
Le sénateur Brian Schatz (Hawaii) devait présenter une nouvelle loi fiscale. Selon lui, cette loi taxerait à 0,1% la vente d’actions, d’obligations et de produits dérivés. Cela s’appliquerait à toutes les transactions aux Etats-Unis. Le sénateur affirme que sa proposition mettrait un frein à la spéculation et au trading de haute fréquence qui crée artificiellement plus de volatilité boursière.
C’est la dernière des nombreuses propositions visant à financer ce que les démocrates appellent le Green New Deal — à étatiser plus encore l’économie américaine, en d’autres termes.
Il ne suffit pas que les soins de santé, l’éducation, la retraite… et des dizaines d’autres secteurs soient largement étatisés… ou que les pertes de l’industrie financières le soient aussi (les profits restent privés — partagés par les élites). Les autorités veulent encore plus de contrôle.
Socialisme soft
Les adeptes de ces solutions choisissent généralement l’Europe comme guide. Ils voient le Danemark, la Suède, la Norvège, et pense que le « socialisme soft » n’est pas si affreux.
Le socialisme prend de nombreuses formes, toutefois. Bernie Sanders et AOC (Alexandria Ocasio-Cortez) pourraient tout aussi bien s’inspirer de l’Allemagne nazie ou de l’Italie mussolinienne. Les deux économies étaient largement étatisées.
Entre les deux — c’est-à-dire entre d’un côté l’Italie et l’Allemagne des années 1940 et la Scandinavie actuelle de l’autre — se trouve la France… tant géographiquement qu’idéologiquement.
C’est donc vers les Français que nous nous tournons aujourd’hui… pour voir où ce Green New Deal pourrait nous mener… et pour nous moquer de l’un de ses principaux partisans.
A cet égard, nous avons beaucoup de chance : nous avons sur place un correspondant fiable… qui en plus est du même sang que nous et partage notre sentiment d’émerveillement et d’amusement vis-à-vis des prétentions et vanités de la vie publique — notre fils Henry.
La France a sa propre version du Green New Deal : la transition énergétique. Les autorités françaises sont à fond… poussant un programme ambitieux qui a pour but d’éliminer le moteur à combustion d’ici 2050.
Pour cela, ils avaient nommé Nicolas Hulot ministre de la Transition écologique et sociale. C’est de lui qui nous allons nous moquer aujourd’hui. Parce qu’après sa démission fracassante il y a quelques mois, M. Hulot fait son grand retour. La semaine dernière, il est descendu de sa montagne avec un plan digne d’un crétin des Alpes.
Les 66 règles de M. Hulot
Jésus Christ n’avait que deux règles.
Moïse en a rapporté 10 avec lui en revenant du Mont Sinaï.
Mike Pompeo a fait 12 demandes à l’Iran, menaçant de déchaîner « les sanctions les plus fortes de l’Histoires » si elles n’étaient pas respectées.
Woodrow Wilson est venu en Europe avec 14 points.
M.Hulot, lui, est arrivé avec pas moins de 66 propositions ! (Seul Martin Luther a fait mieux avec ses 95 thèses). Là, nous nous tournons vers notre correspondant parisien, qui a plus de détails :
« [Ces propositions portent] sur la société, la solidarité, l’environnement.
Et [elles sont] complètement cinglées.
Le projet de M. Hulot concerne à peu près la totalité des aspects de votre vie…
De la ‘mixité’ de votre quartier…
… à votre contrat de travail avec vos employés ou avec votre patron…
… à l’isolation de votre maison…
… au fonctionnement des entreprises que vous côtoyez…
… à la provenance de votre nourriture.
Et le plus drôle, ce sont les punitions…
Vous serez puni si votre demeure n’atteint pas les objectifs d’éco-responsabilité…
… puni si vous continuez à rouler à l’essence ou au diesel…
… puni si vous investissez pour gagner de l’argent au lieu de soutenir la Transition…
… et puni si vous amassez ou conservez un patrimoine.
Mais voyez, M. Hulot ne fait pas cela par méchanceté.
Il aime tant les humains qu’il voudrait bien qu’il en existe drastiquement moins.
Et qu’ils se cantonnent à agir et à vivre de la manière que préfère M. Hulot — c’est-à-dire sans jamais rien faire à part encaisser un RSA et vivre dans des HLM bien isolés ».
Attendez… il y a pire.
M. Hulot ne manque pas d’imagination. Au contraire : il pense savoir exactement à quoi la Terre et l’humanité elle-même devraient ressembler. Et il veut rendre illégale la moindre personne ou chose différente.
La plupart de ses 66 propositions ne sont qu’un appel à augmenter les taxes et les dépenses gouvernementales. Il veut notamment plus de logement « social et très social ». Il veut que les autorités françaises condamnent toute maison ne correspondant pas à ses critères environnementaux.
Il veut également empêcher les employeurs de se débarrasser d’employés médiocres — c’est-à-dire qu’on ne pourrait pas licencier un employé sans l’accord du gouvernement.
Et bien entendu, il veut augmenter l’impôt sur la fortune ainsi que les taxes sur les dividendes des sociétés. Rien de neuf là-dedans ; ce sont les nouveautés qui sont encore plus folles.
Proposition 27
Henry poursuit :
« Prenons la proposition n°27 : ‘adosser la rémunération variable des dirigeants à la performance sociale et environnementale, et pas seulement financière’
On suppose que ça signifie que, légalement, les gérants des entreprises — de votre boulanger à votre banque — auraient un système de primes établi par l’État et non par les sociétés elles-mêmes.
Qu’est-ce que signifie la ‘performance sociale et environnementale ?’
Et à quoi ressembleront les entreprises françaises quand l’État décidera de la rémunération des cadres et dirigeants ? Et pourquoi pas de l’ensemble des employés ?
C’est le sens de ces propositions… M. Hulot veut que les salaires du privé soient par exemple fixés en fonction du SMIC (proposition n°10).
Tout comme il veut ‘réévaluer les classifications pour revaloriser les métiers majoritairement occupés par des femmes’ (proposition n°19). Ou encore ‘plafonner les rémunérations des dirigeants d’entreprise’ (proposition n°34).
Qu’est-ce que ça peut vouloir dire si ce n’est que l’État va fixer les rémunérations du privé pour qu’elles soient ‘équitables’ ?
Mais passons à un autre de ses délires fumeux… Il veut ainsi que l’État décide même des marges bénéficiaires des entreprises !
Proposition n°35 : ‘négocier le partage de la valeur ajoutée au sein des entreprises et avec les sous-traitants’.
C’est délirant… terrifiant…
Ça ne va pas en s’améliorant.
Mais prenons une dernière.
Il veut aussi que la dette qu’on prend pour payer la Transition [énergétique] ne ‘compte pas’.
Proposition n°53 : ‘sortir les investissements verts du calcul du déficit public dans les règles européennes’.
Cela équivaudrait à retirer l’une des seules entraves pratiques à l’endettement infini…
Mais on n’est pas à ça près !
Vos projets… vos affaires… votre argent — ça ne compte pas. Ce qui compte, c’est ce que veut M. Hulot lorsqu’il se perd dans sa rêverie.
Il s’est arrêté à 66 propositions. J’imagine qu’il aurait pu continuer ».
Oui, cher lecteur, nos dirigeants trouvent toujours des nouveautés à vous imposer : plus de taxes. Plus de pénalités. Plus de projets. Plus de choses insensées que vous devez faire parce qu’ils le veulent.
Ils tiennent déjà les rênes en France. Aux Etats-Unis, ils luttent pour prendre le siège du conducteur. Cela n’a guère d’importance : ils semblent tous aller dans la même direction.
A La Chronique, nous essayons d’éviter la politique. Peu nous importe qu’ils décident de s’appeler socialistes ou trumpistes — simplement, nous n’aimons pas que des gens nous dictent notre conduite.
1 commentaire
Lorsque j’ai appris que Nicolas Hulot et consorts avaient sorti de leur besace « 66 propositions pour un pacte social et écologique » j’ai cherché à en savoir plus car le mot « social » m’avait quelque peu alerté. Lorsque j’ai lu les 66 propositions de ce monsieur, honnêtement j’ai cru à un canular. J’ai donc consulté d’autres sites et là, pareil, ce n’était donc pas un canular ! D’ailleurs certains sites avaient eu la décence de ne pas tout lister. Sans doute eux aussi ont cru au canular. Ensuite je me suis demandé si nous n’étions pas le 1er avril. Non plus ! C’était bien réel et il faut donc se résoudre à admettre que le parallèle avec le crétin des Alpes n’est pas usurpé. Pauvre France !