Entre plans de relance non-financés et influence délétère des banques centrales, les finances américaines mériteraient un bon sevrage budgétaire pour recouvrer la santé. Hélas, ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour…
Nous imaginions hier une petite discussion entre Donald Trump et ses administrés… où le président américain décrirait la décadence du capitalisme actuel… et le rôle des élites dans ce processus de perversion.
Quel bonheur ce serait de voir Le Donald dénoncer l’un des plus gros spécimens de ce troupeau d’idiots – l’ancien président de la Fed Ben Bernanke.
Dans toute la longue histoire sordide des banques centrales, on ne trouve aucune meilleure illustration de malfaisance et de charlatanisme économique que dans son livre, Mémoires de Crise. Il s’auto-congratule – comme s’il était Horatius défendant le pont – pour avoir eu le « courage » de choisir la solution de facilité.
Charles Le Brun – Horatius Coclès défendant le pont du Sublicius
Au lieu de faire preuve de cran et de laisser les marchés faire ce qu’ils savent faire – corriger les erreurs des autorités – Bernanke a « imprimé » des milliers de milliards de dollars pour empêcher que les spéculateurs reçoivent ce qu’ils méritent.
C’est ainsi qu’il a rendu les riches plus riches… et hâté l’arrivée des barbares, qui se pressent désormais aux portes de la ville, couteaux et fourchettes à la main, prêts à les dévorer.
Bernanke a « imprimé » 3 600 milliards de dollars sur une période de cinq ans – une augmentation sans précédent de la base monétaire américaine. La Fed actuelle, menée par Jerome Powell, a de son côté imprimé une somme presque équivalente en 90 jours seulement.
Et ce n’est qu’un début… La semaine dernière, les Etats-Unis avaient à financer un déficit de 4 000 milliards de dollars. La semaine prochaine, ce déficit pourrait être de 5 000 milliards de dollars ou 6 000 milliards de dollars.
Ni les conservateurs ni les progressistes ne trouvent à y redire. Eux aussi ont le courage de dépenser l’argent des autres. On ne dit rien à personne, on imprime !
Sevrage brutal
Ensuite, après avoir décrit le trou visqueux dans lequel la république est tombée, parlant d’une voix basse et solennelle, suivant consciencieusement le prompteur, le président Trump pourrait enfin remplir le rôle pour lequel il a été élu.
Comme si son cerveau avait soudain pris vie, il pourrait annoncer un programme ayant de vraies chances de « rendre sa grandeur à l’Amérique « .
Il annoncerait qu’il a l’intention de corriger la situation – d’abord en licenciant le président de la Fed, puis en opposant son veto à tous les projets de dépenses pour lesquels aucun financement n’est disponible.
En d’autres termes, si les Etats-Unis voulaient poursuivre leur longue et sombre route vers l’inflation, la faillite et le suicide social, il faudrait passer sur le corps de Donald J. Trump.
Ce qui serait d’ailleurs probablement le cas.
Les marchés boursiers s’effondreraient immédiatement. Le problème des « inégalités » serait résolu en quelques minutes.
Les taux d’intérêt grimperaient. Les mauvaises entreprises feraient faillite. Les mauvais dirigeants perdraient leur emploi. Les rachats d’actions prendraient fin.
Quiconque souhaiterait refinancer une maison ou un prêt d’entreprise aurait de gros problèmes. Ayant désespérément besoin d’argent réel, les entrepreneurs, les hommes d’affaires et les citoyens ordinaires devraient immédiatement se mettre au travail pour le gagner.
Le lendemain, il y aurait un article pleine page dans le New York Times, signé de centaines d’économistes réputés affirmant que le président a perdu la tête et devrait être destitué.
Les élites – le marigot, la presse, les universités, les bureaucrates… les bonnes âmes… les compères… le complexe militaire/industriel/financier/éducatif/carcéral – seraient contre lui.
Le sevrage ne serait pas facile, surtout aussi brutal. Impossible, probablement. Mais pour nous, quel plaisir ! Nous pourrions enfin écrire sur des choses vraies… directes… et honnêtes.
Un monde de fantasmes
En l’état, la presse véhicule beaucoup de messages différents – et tous ou presque sont frauduleux.
L’équipe Trump veut plus de relance. Trump – le plus gros dépensier de l’histoire des Etats-Unis – propose une nouvelle réduction d’impôts non-financée.
Parallèlement, l’équipe concurrente – Joe Biden/Kamala Harris – promet encore plus de chaos financier…
L’offre actuelle des démocrates pour le prochain plan de relance se monte à 3 400 milliards de dollars.
Une proposition de Harris appelée « LIFT the Middle Class » [« Relever la classe moyenne », NDLR] ajouterait 2 800 milliards de dollars à la dette sur les huit prochaines années.
Combinées, les propositions de Biden et Harris pourraient coûter jusqu’à 10 000 milliards de dollars.
Dans ce monde de fantasmes, aucune proposition… aucune idée… aucun programme n’est si outrancier ou si idiot qu’il est inenvisageable.
Bien sûr, pourquoi pas ?