** "Dans les économies en pleine expansion du nord est de l’Asie, la ruée vers la sécurité énergétique a généré une formidable percée dans le marché — un contrat à long terme d’exportation de GNL entre Woodside et l’imposant CPC Corporation de Taiwan, qui pourrait participer à hauteur de 45 milliards de dollars", indiquait hier Nigel Wilson dans le journal The Australian.
– Quelqu’un a dit sécurité énergétique ? L’OPEP ne semble pas encline à utiliser le pétrole comme une arme, selon les souhaits d’Hugo Chavez qui aimerait en faire un instrument contondant permettant d’humilier et punir les Etats-Unis. Mais de toute façon, à quoi bon ? Le pétrole est déjà une arme, ne serait-ce que par l’endroit où il se trouve… et la manière dont il parvient à ceux qui le veulent le plus.
– Un graphique de l’OCDE (établi à partir des données de l’AIE) montre les principales voies d’échanges pétroliers dans le monde : pour les importateurs asiatiques de brut du Golfe Persique, le pétrole doit traverser le détroit d’Hormuz et les détroits de Malacca avant d’atteindre le Japon, la Corée, Taiwan et la Chine.
– Dans un monde normal, ce ne serait pas un problème. Mais nous ne vivons pas dans un monde normal. Nous vivons dans un monde où la demande en énergie va bientôt exploser les limites de l’offre. Et nous vivons dans un monde où le marché de l’énergie constitue l’un des plus grands enjeux géopolitiques.
– Il est essentiel de mettre les capitaux énergétiques de l’Australie sous cette perspective. L’Australie est relativement proche de l’Asie. Et le pays possède un portefeuille d’actifs énergétiques qui devraient prendre de la valeur à mesure que le pétrole se raréfie. Le GNL est en tête de liste. Le charbon thermique le suit de près. Et il se peut que — lorsque la réalité géopolitique aura rattrapé la politique locale –, l’uranium soit aussi de la partie.
– Et le minerai de fer ? Les pièces du puzzle sont elles enfin réunies pour que puisse avoir lieu une expansion structurelle du secteur du minerai de fer australien ? Nous pensons que la réponse est oui. Mais la nouvelle tombée fin de semaine dernière, annonçant que la Chine a "gelé" tous les prêts bancaires jusqu’à la fin de l’année, laisse supposer que le boom spectaculaire de la Chine est sujet au même genre d’inconstance que celle qui caractérise tout développement économique galopante.
– Cela signifie qu’à long terme, la montée de l’Extrême-Orient en tant que moteur de la croissance mondiale est quasi-certaine. A court terme, les juniors du secteur du minerai de fer à l’Ouest de l’Australie pourraient être sérieusement ballottées. Accrochez-vous !
** Puisqu’on parle de la Chine, ses malheurs avec le dollar sont de plus en plus prononcés. "Nous n’avons jamais eu à affronter une telle pression", a déclaré Wen Jiabao aux journalistes. Il parlait de la grande inquiétude concernant le déclin du dollar US, devise que la Chine possède en grande quantité (environ 1,4 milliers de milliards de dollars). "Nous nous inquiétons de savoir comment nous allons pouvoir protéger nos réserves".
– Et en effet, il y a de quoi s’inquiéter. C’est d’ailleurs un souci pour beaucoup de gens. Existe-t-il une réponse ? Ce n’est pas aussi simple que de se tourner tout bonnement vers autre chose.
– Vous ne pouvez pas déplacer autant d’argent si rapidement (en vendant des dollars) sans occasionner ce qui, justement, vous inquiète : une chute encore plus importante.
– Pourtant, les ronds-de-cuir et les bureaucrates du monde entier tentent de vanter le dollar. "Nous assistons en ce moment à une intervention verbale non-coordonnée", affirme Stephen Jen de Morgan Stanley. "C’est utile puisque sans ça, les investisseurs et les spéculateurs auraient pensé que les autorités fermaient les yeux sur ce qui se passe sur le marché des changes", ajoute-t-il.
– Si les gens pensaient réellement que le dollar était sous-évalué, ils en achèteraient, plutôt que de discuter des raisons pour lesquelles il devrait être fort. Mais il n’est pas fort. Et personne n’en achète.
– "Nous ne parlerons bientôt plus du dollar, parce que le dollar perd de la valeur et que son empire s’écroule", a affirmé le volubile Hugo Chavez. Lui et son super copain Mahmoud Ahmadinejad racontaient des histoires de guerre à la presse, concernant leur guérilla pour le cœur de l’OPEP.
– "Naturellement, le krach du dollar va entraîner le krach de l’empire américain", a ajouté Chavez. Il n’a probablement pas tort, mais tout le monde n’est pas d’accord…