Donald Trump a été élu pour combattre le Deep State – mais ce dernier est en train de contre-attaquer : qui va l’emporter ?
Nous avons vu la semaine dernière que M. Trump n’a pas grand’chose à voir avec la réussite ou l’échec de l’économie actuelle. Ses réductions d’impôts ont donné un petit coup de pouce en 2018, mais c’est désormais terminé. Tous les indicateurs suggèrent désormais que l’économie américaine va s’enfoncer dans une inévitable récession.
Il n’y a pas à s’en inquiéter. Une récession est une manière normale, naturelle, de débarrasser la forêt de son bois mort. Les mauvaises dettes, les entreprises non-profitables, les entrepreneurs incompétents – tous sont éliminés… afin qu’une nouvelle croissance puisse commencer.
Mais comme vous le savez, les autorités – les malheureuses – ont fait « tout ce qu’il faudra » pour empêcher les étincelles. Elles ont déjà déversé des milliers de milliards de dollars de liquidités… et la Réserve fédérale, à elle seule, devrait injecter 1 000 Mds$ de plus cette année.
A présent, en utilisant la mesure préférée de Warren Buffett – la capitalisation boursière totale (la valeur de toutes les actions combinées) par rapport au PIB – nous voyons qu’il y a plus de combustible que jamais.
A l’époque où les choses étaient plus ou moins normales, dans les années 1950, 1960 et 1970, le ratio actions/PIB variait entre un plus bas de 30% et un sommet de 80% environ.
Ensuite, il a commencé à prendre le mors aux dents. En 1999, il avait atteint un record de 136%. Puis il a rechuté, pour atteindre 56% environ durant le krach de 2008.
Suite à quoi les autorités se sont mises au travail, injectant 24h/24 ; 10 ans plus tard, elles injectent encore. Et devinez quoi ? Le ratio est désormais à 140%, plus haut qu’il n’a jamais été – plus du double de l’ancienne « norme ».
Nous ne savons pas quel feu de camp échappera à ses boy-scouts… quel mégot de cigarette sera jeté par la fenêtre et viendra allumer des aiguilles de pin… mais lorsque l’incendie se déclarera, il sera sans aucune commune mesure.
Le Deep State contre le président
C’était là la discussion de la semaine dernière. Cette semaine, nous nous intéressons au rôle très spécial joué par Donald J. Trump.
Selon le récit populaire, le président s’en est pris au Deep State (les initiés, les compères, les trafiquants et les charlatans qui contrôlent vraiment le gouvernement). A présent, les initiés contre-attaquent.
Voici le New York Times, qui déteste Trump :
« La guerre de Trump contre le ‘Deep State’ se retourne contre lui.
Anonyme, sans visage et sans voix, l’officier de la CIA qui a déclenché la plus grande menace actuelle pour le mandat du président Trump semblait être quasiment l’incarnation du ‘Deep State’, que le président accuse depuis longtemps de tenter de l’abattre.
[…] Le défilé de témoins sur Capitol Hill a culminé cette semaine avec le témoignage spectaculaire de William B. Taylor Jr., un officier militaire et diplomate qui a servi son pays pendant 50 ans. Sans plier sous la pression de la Maison Blanche, il s’est présenté pour accuser le président, qui l’avait envoyé en Ukraine il y a quelques mois, d’abuser de son pouvoir pour faire avancer ses propres intérêts politiques. »
Taylor n’est pas le seul militaire à avoir pris fait et cause pour le Deep State.
James A. Russell écrit :
« Le 23 octobre, 40 amiraux et généraux en retraite ont appelé Trump à se conduire en accord avec les valeurs des forces armées. Cette extraordinaire missive faisait suite à l’appel de McRaven, dans un éditorial du New York Times du 17 octobre ; selon lui, si Trump n’est pas prêt à défendre les principes sacro-saints de la république et de ses institutions, il est temps qu’une ‘nouvelle personne’ vienne occuper le Bureau ovale. »
Même les collègues républicains de M. Trump se sont apparemment retournés contre lui. Voici le sénateur Rand Paul :
« Certaines personnes, je ne vais pas citer le sénateur Graham, mais il y a d’autres sénateurs républicains ici dont l’allégeance va plus au Deep State qu’au président. »
Témoin après témoin… nombre d’entre eux faisant partie des agents les plus profonds du Deep State… se répandent devant le comité de la Chambre des représentants US, disant tout ce qu’ils savent… et peut-être aussi ce qu’ils ne savent pas – pourquoi pas ?
« Assassinat », hurlent les patriotes. « Lynchage », dit le président lui-même.
Mais que se passe-t-il vraiment ? Et qu’est-ce que cela a à voir avec nos points financiers ?
Un braillard ignare
Ah… c’est là qu’entrent en jeu des courants profonds, très profonds. Ce ne sont pas les vagues de la surface – les hausses et les baisses des marchés, ou l’expansion et la contraction des économies – qui font couler un pays. Ce sont plutôt les tendances de long terme nocives qui ne sont jamais corrigées.
Excès de dépenses… dette… fausse monnaie… prix falsifiés… guerres factices – ce sont là les choses qui corrompent les élites, faussent une économie et pervertissent une société. Et c’est pour combattre tout cela que Donald J. Trump avait été élu.
Quelle autre raison plausible y avait-il de choisir un tel braillard ignare ?
Sa seule vertu était de ne pas être comme les autres candidats. C’était un outsider… non un membre reconnu des élites elles-mêmes. Il était spéculateur immobilier, non politicien. Il avait de vraies entreprises – partout dans le monde ; il ne devait rien au Marigot en matière d’argent, de gloire ou de fortune.
Il était exactement ce dont les Etats-Unis avaient besoin – un homme trop riche pour se soucier de ce que disait le New York Times… assez arrogant pour s’en prendre au Deep State… et trop bête pour y réfléchir à deux fois.
Nous verrons demain ce que cela a donné.