Pendant que l’Ukraine relance une offensive en territoire russe et que les conflits s’intensifient au Proche-Orient, les médias occidentaux persistent à nous vendre une guerre qui n’existe pas encore : celle entre l’Europe et la Russie.
L’Ukraine, afin de bien torpiller les pourparlers de paix russo-américains, se lance dans une seconde tentative d’invasion de la Russie (offensive de blindés sur Belgorod, après Koursk en août dernier), les hostilités ont repris au Proche-Orient (guerre civile larvée en Syrie, bombardements meurtriers sur la bande de Gaza, Yémen qui défie les forces navales US dans le détroit de Bab El Mandeb, et Washington promet en retour de déchaîner les enfers).
L’actualité géopolitique sentait le soufre, la fureur et le fracas des armes, ce mercredi. Mais en avez-vous seulement entendu parler ?
En revanche, la guerre entre l’Europe et la Russie – qui n’existe pas, mais à laquelle il faut nous préparer –, cela tourne en boucle dans nos médias. Les Français guettent fébrilement leur boîte à lettre, dans l’attente de découvrir leur « manuel de survie ». Peut-être y trouveront la réponse à cette angoissante question : en cas de flash nucléaire, faut-il mieux boire son café debout ou assis ? Les « masques de papier », dont le port était obligatoire de 2020 à 2022, seront-ils aussi efficaces contre les particules radioactives que contre le COVD-19 ?
Les marchés, eux, sont bien décidés à ne se soucier ni du contexte géopolitique ni de la « propagande de la peur ». Et ils excellent dans l’art de se convaincre que, guerre ou pas guerre, les choses tourneront inéluctablement dans le sens qui leur convient.
Les deux piliers de leur optimisme sont la promesse de liquidités abondantes, ou « argent magique », et l’espoir qu’il restera durablement bon marché.
En ce qui concerne le premier pilier, ils saluent la décision du Bundestag de faire sauter le verrou de l’endettement allemand (et la fameuse règle-plafond des 0,35% de déficit du budget annuel), lequel permettra la mise en oeuvre d’un plan d’investissements massifs de 500 Mds€. Le futur gouvernement Merz semble avoir aplani ce mardi les dernières difficultés « politiciennes » avec les représentants de l’opposition, mais une enquête révèle que les Allemands dans leur large majorité restent attachés à l’orthodoxie monétaire (en vigueur depuis la chute du mur de Berlin).
Nul ne sait sur quoi débouchera le hiatus entre un chancelier Merz, que l’on découvre dépensier et belliciste (il affirmait dans un discours enflammé lundi que la Russie est déjà en guerre avec l’Allemagne), et son opinion publique, qui est majoritairement pacifiste et pro-rigueur monétaire.
Quant aux marchés, ils ne conçoivent que le plan allemand à 500 Mds€ puisse être remis en cause, ni le plan de réarmement à 800 Mds€ de Bruxelles, ni le plan d’épargne patriotique (encore un emprunt de plus de 100 Mds€) dont Bercy, Matignon et les « institutionnels » (banquiers et assureurs) doivent justement débattre ce jeudi 20 mars.
En ce qui concerne le second pilier, soit « l’argent pas cher », l’espoir renaît avec les dernières révisions et commentaires de la Fed ce 19 mars, plus « dovish » que prévu.
Jerome Powell a rappelé en conférence de presse que la Réserve fédérale demeurait « data dependent » et que les dernières données économiques suggèrent que l’économie US s’affaiblit un peu, mais que ni récession (le mot n’a jamais été prononcé) ni surchauffe inflationniste ne pointent à l’horizon. Une sorte de « Goldilocks » à l’eau tiède (par rapport au scénario idéal de croissance soutenu sur fond d’inflation maîtrisée de 2024), mais qui autorise l’espoir de baisses de taux plus agressives si la situation se dégradait.
Et c’est bien ce qu’elle semble faire en cette fin de premier trimestre 2025…
La Fed réduit ses objectifs de croissance du PIB à 1,7% contre 2,1% (-20%), elle revoit ses prévisions de chômage à la hausse de 4,3% à 4,4% (bon d’accord, c’est insignifiant), elle relève ses prévisions d’inflation PCE de +0,2% (de 2,5% à 2,7%) et de 0,3% en données core (de 2,5% à 2,8%).
Elle met l’inflation à venir sur le compte des « droits de douane » (impact limité toutefois), mais le scénario à deux baisses de taux d’ici fin 2025 reste sur la table.
Mais Wall Street retient surtout que les « risques de ralentissement économiques » feraient pencher vers une troisième baisse.
Saluons l’exercice de communication réussi de la Fed, lequel consistait à ne pas stresser les marchés (le VIX a chuté de 8% à Wall Street, qui a repris 1,2%) et à détourner leur attention des champs de bataille redevenus, hélas, chaotiques et mortifères ce mercredi.
1 commentaire
Une certaine « élite » européenne (Macron, Von der Leyen notamment) veut qu’une guerre avec la Russie, qui n’existe pas, devienne une réalité. Une guerre qui satisfait leur ego et dont ils ne seront évidemment pas les victimes, mais les peuples totalement. Les peuples doivent voter autrement et refuser de marcher au pas. C’est très possible. Surtout en France : Il sera très difficile de faire marcher contre la Russie les populations musulmanes, noires, chinoises ou vietnamiennes, afghanes, sri-lankaises… pour lesquelles cette guerre n’a absolument aucun sens. L’immigration est devenue un obstacle au pouvoir de quelques furieux.