Le système est surendetté et le risque bancaire augmente ; en fin de compte, c’est votre argent qui sera utilisé en cas de crise majeure.
Dans le nouveau système créé par les autorités financières et politiques, on a retiré le pouvoir aux épargnants, aux classes moyennes, pour le confier aux élites.
Par le nouveau crédit, par les nouvelles pratiques bancaires dans lesquelles les banques ne sont plus limitées par les dépôts, on remplace le besoin d’épargne par la création de signes quasi-monétaires, par des promesses.
Par la magie de ce que l’on appelle la confiance – mais qui est en réalité l’ignorance qui fonde la naïveté – on a créé un nouveau système social et politique.
Car le risque bancaire existe toujours : les banques peuvent devenir insolvables, elles peuvent ne pas être en mesure de faire face à leurs obligations… et alors c’est la crise ou plutôt le risque de crise, comme ce fut le cas en 2007.
A l’époque, elles avaient trop prêté ; attirées par l’appât du gain, elles ont fait des prêts pourris… exactement comme elles le font maintenant ! Et que s’est-il passé ? Eh bien, c’est la banque centrale, votre banque centrale, le gouvernement, le Trésor public qui les ont sauvées.
Ce qui signifie que c’est vous, sous la forme collective, qui les avez sauvées. Ah les braves gens !
On vous a retiré votre pouvoir en tant qu’épargnant, on vous l’a confisqué, mais on vous fait cracher au bassinet en tant que collectivité pour sauver ceux qui vous ont volé vos pouvoirs.
Ils ont ruiné votre épargne, ils l’ont rendue inutile en produisant du crédit qui lui fait concurrence – et, ce faisant, ils ont empoché des profits énormes, pris des risques… qu’ils vous font payer !
L’engrenage est enclenché
Ils continuent d’ailleurs de vous les faire payer, car tout ce beau monde complice qui vit du commerce du faux argent et de la fausse monnaie est surendetté, archi-surendetté : il ne peut donc plus supporter des taux d’intérêts élevés. Il faut sans cesse baisser le prix du crédit, il lui faut des taux de plus en plus bas à perpétuité – tout comme sa masse de dette qui est elle-même à perpétuité car irremboursable.
Donc ce beau monde de connivence vous impose des taux d’intérêt toujours en baisse, puis voisins de zéro, puis zéro, puis négatifs. Cela débouchera inéluctablement, comme deux et deux font quatre, sur le blocage de vos comptes bancaires pour éviter que vous retiriez votre argent… puis sur la criminalisation du cash pour éviter que vous soyez tenté d’échapper à l’amputation de votre argent.
Les taux négatifs sur les emprunts des gouvernements et des grandes sociétés sont de moindres maux en comparaison des prélèvements à venir. Il y a des gens qui le savent et ils préfèrent perdre un peu sûrement maintenant plutôt que perdre beaucoup, plus tard ; ils achètent une assurance.
Les taux négatifs sont des précurseurs ; ce sont des balises sur le processus en cours – lequel est irréversible car plus on crée de dette, plus il y a besoin de taux bas et de taux négatifs, et plus il y a besoin d’amputer vos avoirs, vos vrais avoirs, ceux que vous, vous avez gagnés.
Les partisans de l’école autrichienne diraient que l’on bouffe le fonds d’épargne.
Des escrocs intellectuels
Les taux négatifs sont la conséquence non pas d’un excès d’épargne, contrairement à ce que disent les escrocs intellectuels comme Ben Bernanke, Larry Summers et leurs complices, mais la conséquence du surendettement mondial.
En voici la séquence : le surendettement crée un boulet, il asphyxie les économies et ralentit la croissance spontanée ; pour tenter de soutenir cette croissance spontanée anémique, il faut produire encore plus de dettes, et pour produire encore plus de dettes il faut en baisser le prix, le coût, la charge.
Les banquiers centraux, les gourous, les médias, tout ce beau monde vous mystifie. Ils produisent des récits inversés sur les causalités.
C’est le grand secret de la soi-disant transparence : on est transparent pour mieux vous tromper. On crée de fausses évidences, c’est un procédé bien connu des publicitaires.
Le surendettement oblige à créer toujours plus de liquidités pour masquer l’insolvabilité, et ces liquidités brûlent les doigts. Elles constituent un mistigri dont il faut se débarrasser. Pour cela, il faut venir sur les marchés financiers – tantôt actions, tantôt obligations – et souffler dans la bulle que constitue leur prix.
Pour se maintenir en vie, pour ne pas être détruites, ces liquidités cherchent un refuge, le plus sûr possible : les fonds d’Etat et les très grandes entreprises. Ces liquidités achètent une assurance ; elles préfèrent perdre quelques pourcents par les taux négatifs plutôt que risquer d’être amputées de 60% lors de la future inéluctable grande lessive boursière !
Peut-être n’avez-vous pas compris – cela viendra avec l’expérience – que les marchés sont des lieux de destruction et de spoliation. Ils rendent tout ce qui est fixe variable, ils rendent tout ce qui est non supportable à long terme biodégradable.
Le marché du capital est « soutenu » artificiellement. Il est bloqué, il a un cliquet, il a un parachute : le put de la création monétaire. Lorsque ce put sera intenable, le capital fictif, le capital papier sera mis à sa vraie valeur – valeur qui, à ce jour, est 60% plus bas !
Les taux négatifs ne sont pas une donnée économique ou financière, ils sont politiques.
Ils sont le résultat d’un rapport de forces historique qui a détruit la valeur de l’acte d’épargner, qui a détruit le pouvoir des épargnants et des classes moyennes au profit des banquiers, des gouvernements, des ploutocrates et de toute la clique qui leur cire les pompes.