Comment la Bourse va-t-elle évoluer au cours des 20 prochaines années ? La Fed va-t-elle réussir à faire revenir l’été sur les cours… ou bien faut-il sortir parkas et bonnets financiers ?
Les caprices de la Bourse nous divertissent, comme les passions changeantes des personnages de séries à l’eau de rose.
Nous sommes diverti… mais pas fasciné : ce sont les perspectives à plus long terme, la situation globale qui attirent notre attention… la vue du ciel.
Aujourd’hui, les perspectives deviennent plus claires. Oui, nous avons l’avenir en ligne de mire.
Comment la Bourse va-t-elle évoluer ces 20 prochaines années ? Nous avons aujourd’hui prévu un petit tour d’horizon.
Les saisons de la Bourse
Le climat a ses saisons. La Bourse aussi… Eté, hiver, marché haussier, marché baissier. Nous l’avons déjà dit : le climat est ce à quoi l’on peut s’attendre, la météo, ce que l’on obtient en réalité.
Parfois, les températures estivales se prolongent jusqu’à l’été indien avant de lâcher prise… avant que la nature ne quitte sa robe verte… et ne revête ses pastels d’automne.
Parfois, l’hiver tient dans son gant de fer les premiers mois du printemps calendaire. L’hiver de 1929, par exemple, a été si féroce que la glace a mis 25 ans à fondre.
Ce n’est qu’en 1954 que le dégel a permis aux cours d’atteindre des niveaux pré-glaciation. Pour les investisseurs qui avaient tout perdu en 1929, l’ère glaciaire a duré 25 ans avant qu’ils ne puissent récupérer leurs pertes.
Les années 1982 – 2000, en revanche, ont été marquées par un été prolongé pour le marché boursier.
Entre août 1982 et décembre 1999, les intérêts composés réels sur le Dow Jones ont atteint 15% par an. Quelques froides rafales venues du nord se sont parfois fait sentir… comme en 1987… et en 1990. Mais elles se sont vite essoufflées.
Les investisseurs pensaient vivre un été sans fin.
Le retour des saisons
L’arrivée d’une tornade arctique, en 2001-02, les a forcés à se remettre en question… mais la chaleur des jours d’été leur a vite permis de reprendre le chemin de la plage – jusqu’au rude hiver de 2008-09.
Suivirent 11 douces années d’été, sous l’influence chaleureuse de la Réserve fédérale.
Puis, en 2020, le vent a tourné radicalement. L’été a cédé la place à l’hiver en un temps record… et le gel profond de 2020 a mis la planète entière en état de siège.
La Bourse, totalement surprise, en T-shirt et en short, a perdu plus de 30% de sa valeur en quelques semaines.
Une chaleur sans précédent émise par la Réserve fédérale a cependant vite brisé la glace. Le marché des actions a repris près de 30% depuis mars. Nous nous rapprochons à nouveau des hauteurs atteintes en février.
L’été ou un simple dégel ?
L’été est-il revenu en Bourse ? Allons-nous plutôt devoir à nouveau affronter vingt années d’hiver… comme entre 1929 et 1954 ?
Rappelez-vous : au printemps 1930, la Bourse avait récupéré une bonne partie des pertes d’octobre 29. Elle fut agitée par la fièvre jusqu’en 1931. Comme le note Jim Rickards :
« Les actions ont grimpé de 28,6% entre le 17 novembre 1929 et le 20 avril 1930. Elles ont pris 13,2% entre le 22 juin et le 7 septembre 1930. Elles ont ensuite connu une nouvelle reprise de 17,5% entre le 18 janvier et le 22 février 1931, avant une dernière hausse de 22,2% entre le 31 mai et le 28 juin 1931. »
Ces suées n’étaient pourtant que temporaires. De simples dégels, qui ne signaient pas la fin de l’hiver. Malgré ces périodes de réchauffement… le Dow Jones a connu un plongeon polaire de 89,2% entre 1929 et 1932.
L’âge de glace n’a pas pris fin avant 1954.
Nous posons donc à nouveau la question : l’été est-il revenu – ou n’est-ce qu’un dégel initial avant un hiver long et rigoureux ?
Nous essaierons de répondre à cette question demain.