Alors que les conflits au Proche-Orient ne semblent pas sur la voie de l’apaisement, l’implication des Etats-Unis risque de tout faire basculer… jusqu’aux pires violences.
« Stephen Kinzer : Mark Twain était un anti-impérialiste féroce… Il écrivait que les Américains qui faisaient la guerre à l’étranger portaient un mousquet pollué sous un drapeau de bandits.
Amy Goodman : Je me demande si ses livres ne vont pas bientôt être retirés des bibliothèques à travers le pays… »
Hier, les journalistes avaient du mal à suivre le tourbillon d’illégalités, de paperasse et de mauvais jugements qu’est désormais le président américain.
Les écrans ont tout d’abord affiché cette alerte :
« Trump retourne à Washington pour gérer la situation en Iran »
Emmanuel Macron a cru qu’il allait négocier un cessez-le-feu, mais Trump l’a corrigé et insulté presque immédiatement, en déclarant :
« Le président en quête de publicité Emmanuel Macron, de France, a affirmé à tort que j’avais quitté le sommet du G7 au Canada, pour retourner à Washington travailler sur un ‘cessez-le-feu’ entre Israël et l’Iran. Faux ! Il n’a aucune idée de la raison pour laquelle je rentre à Washington. Mais ce n’est certainement pas pour un cessez-le-feu. C’est bien plus important que ça. Volontairement ou non, Emmanuel se trompe toujours. »
Plus important qu’un cessez-le-feu ? Oups !
Il a ensuite déclaré que « toute la population de Téhéran devait évacuer immédiatement ».
Oui, le chef de l’exécutif américain a demandé à dix millions de personnes vivant à 6 000 km de Washington – dans un pays avec lequel les Etats-Unis ne sont pas en guerre, qui ne présente aucun danger économique ou militaire, dont il ne parle pas la langue et dont il ignore l’histoire – de quitter la ville sur-le-champ.
Et il ne s’est pas arrêté là. Le New York Times rapporte :
« Le président Trump a déclaré mardi que ‘nous avons désormais un contrôle total et absolu du ciel iranien’ et a exigé la ‘reddition inconditionnelle’ de l’Iran, alors que les preuves s’accumulent sur une possible entrée des Etats-Unis aux côtés d’Israël dans la campagne de bombardements. »
« Nous » ? Par sa seule parole, Trump vient d’entraîner 330 millions d’Américains dans une nouvelle guerre grotesque. Pourquoi ? se demanderont-ils. Des armes de destruction massive iraniennes ? Apparemment pas.
Tulsi Gabbard, directrice du renseignement américain, affirme que l’Iran ne possède pas de nucléaire et n’en développe pas. Trump répond : « Je me fiche de ce qu’elle pense. »
Alors pourquoi maintenir 17 agences de renseignement, dirigées par Gabbard, si le génie présidentiel les rend inutiles ?
En cette année 2025, ni l’intelligence réelle, ni la Constitution américaine, ni l’économie budgétaire ne comptent.
Inhabituel ? Oui. Sans précédent ? Peut-être pas.
Ce n’est peut-être que la dernière tentative parmi plus de 100 interventions américaines pour renverser ou déstabiliser des gouvernements étrangers depuis 1949.
Et l’Iran n’en est pas à sa première fois.
La manie du « changement de régime » a des racines bien plus anciennes. Ce qui se joue aujourd’hui rappelle ce que les anciens Hébreux ont fait aux Cananéens vers 1300 av. J.-C., sur ordre de Dieu Lui-même :
« Tu ne laisseras rien de vivant. Tu les extermineras tous. »
Puis Josué s’attela à sa tâche sanglante :
« Ainsi Josué frappa tout le pays, la montagne, le Néguev, le pays plat, les pentes et tous leurs rois. Il ne laissa aucun survivant ; il extermina tout ce qui respirait, comme le Seigneur, Dieu d’Israël, l’avait ordonné… Il n’omit rien de ce que Dieu avait commandé à Moïse. » (Josué 10:40, 11:15)
Quand ce fut terminé, le paysage devait ressembler à Gaza aujourd’hui. Et Téhéran pourrait être la prochaine cible.
Certes, l’Iran a le droit de se défendre. Mais il n’en a pas les moyens. Ses avions, drones et missiles ne sont pas à la hauteur de la puissance américano-israélienne.
Et désormais, toute illusion d’Etat de droit a disparu.
C’est la “loi de la jungle” : la force américano-israélienne – appuyée par des milliards de dollars en dons de campagne, lobbying, médias biaisés, et l’avion de chantage de Jeffrey Epstein – suffit à définir ce qui est « juste ».
« Nous contrôlons le ciel au-dessus de Téhéran », dit le président.
L’Iran doit se soumettre ou être détruit.
Après tout, nous combattons pour « sauver la civilisation occidentale » des « musulmans maléfiques » et de leurs armes nucléaires. Jusqu’ici, le choc des civilisations se passe bien.
D’après Grok 3, environ 125 000 chrétiens, 4 000 juifs (défenseurs de la civilisation occidentale) et quelques martyrs non affiliés ont été tués depuis le début du siècle. Le nombre de morts musulmans dépasse les 4 millions, majoritairement des civils. L’Europe accueille aujourd’hui 12,4 millions de réfugiés, beaucoup étant des victimes supplémentaires du choc des civilisations.
Nous n’émettons aucun jugement moral sur les acteurs de ces guerres de changement de régime. Mais l’implication des Etats-Unis – qu’elle soit péché ou pas – est probablement une erreur.
Plus les Etats-Unis attaquent de nations étrangères, plus ces nations ressentent le besoin de se doter de l’arme nucléaire. Bruce Fein :
« Une chose est certaine. L’exemple d’Israël va réveiller tous les pays du monde sur l’impératif d’acquérir l’arme nucléaire pour préserver leur souveraineté. L’Horloge de l’Apocalypse sonnera bientôt minuit. »
La grande tendance politique va vers toujours plus de pouvoir… jusqu’à la violence.
Et plus les défenseurs de la civilisation occidentale abattent de musulmans, moins l’Occident paraît civilisé.