Pour l’empire américain, la menace ne vient pas de l’extérieur – mais bien des rangs mêmes de ceux qui sont censés diriger le pays.
Aujourd’hui, loin du tumulte de la procédure d’impeachment à l’encontre de Donald Trump, nous revenons à la calamité financière au ralenti qui rampe vers les Etats-Unis.
D’abord, remettons les choses dans leur contexte. Ce qu’il se passe :
Les deux factions principales du Deep State – républicains et démocrates – se battent pour le contrôle du gouvernement. Dans les médias, les gros titres détaillent chaque bombe envoyée et chaque missile lancé pendant la procédure.
Le gouvernement est principalement une entreprise gagnant-perdant. Ses batailles internes – même déguisées en rituels solennels – visent principalement à déterminer qui se fera arnaquer par qui.
Il y a de bonnes chances que le drame actuel se solde par un match nul. M. Trump sera destitué par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates… mais ne sera pas lâché par le Sénat, aux mains des républicains. Une fois la bataille de l’impeachment terminée, la guerre continuera ; elle passera simplement à un nouveau front – les élections de 2020.
Et si on s’intéressait plutôt aux vraies menaces
En attendant… à mesure que s’intensifie la lutte pour le contrôle d’un empire, les menaces réelles passent inaperçues.
Durant le dernier quart de siècle de l’Empire romain, par exemple, il y avait tant de luttes entre les romains eux-mêmes que l’empire n’a pas pu préparer de défense correcte contre l’ennemi réel.
En 457, Majorien a été proclamé empereur et a fait des efforts pour remettre de l’ordre dans tout cela… mais il a été assassiné par Ricimer. Suite à quoi Sévère III a pris la succession du règne – en nom seulement, puisque c’est Ricimer qui tenait vraiment les rênes.
Anthémius s’est emparé du trône impérial et a épousé la fille de Ricimer. Les deux se sont ensuite brouillés : Ricimer a assiégé Rome, capturé Anthémius et l’a fait exécuter.
Et ainsi de suite – généraux… empereurs… prétendants… tous se battant autour de ce qui serait bientôt un cadavre.
Le pouls des Etats-Unis s’affaiblit aussi – au moins depuis le début du siècle. Qu’est-ce qui les mettra à bas ? Les barbares ? Les immigrants mexicains ? La guerre commerciale chinoise ?
Non : les Etats-Unis seront ruinés à l’ancienne : en dépensant plus qu’ils ne peuvent se le permettre.
Une étape cruciale
L’exercice fiscal du gouvernement fédéral a pris fin il y a quelques jours. Personne ou presque n’y a fait attention – mais il s’est mal terminé. De l’Associated Press :
« Le gouvernement fédéral, qui a terminé l’exercice fiscal 2019 sur son plus profond déficit en sept ans, a commencé le nouvel exercice fiscal avec un déficit qui, en octobre, était 33,8% supérieur à celui de l’an dernier, les dépenses atteignant un record. »
Sous cet aspect, l’élection de Donald J. Trump aura peut-être été une étape cruciale du déclin ; c’était peut-être la dernière chance de faire demi-tour.
L’aile défense/industrie/surveillance du Deep State n’avait pas été vraiment remise en question depuis plus d’un demi-siècle. Aucun président, depuis John F. Kennedy, n’avait osé s’y opposer. L’aile santé/retraite/éducation gagne quant à elle régulièrement en puissance, 10 000 baby-boomers prenant leur retraite tous les jours.
Durant la décennie qui s’annonce, ces boomers videront le Trésor US. Ils voudront plus d’argent pour financer leurs prothèses de hanches et leurs transplantations cardiaques. Ils auront aussi le poids électoral pour s’assurer de l’obtenir.
Mais d’où viendront les dollars ?
La réponse dès demain…