Neuf sur dix gouvernements sont toujours des escroqueries, qui prétendent améliorer le sort des citoyens tout en les contrôlant et en les exploitant.
« Si vous allez dans l’ouest du Maryland, ou en Virginie-Occidentale, ou bien dans une petite ville des anciennes régions sidérurgiques de l’Ohio, des gens voient leur mode de vie s’effondrer et disparaître. Aucun politicien n’a l’intention de faire quoi que ce soit à ce sujet, ni n’a de plan pour y remédier. » – Thomas Frank.
Selon Milton Friedman, les dépenses publiques représentent le « véritable impôt ».
Mais nous pensons qu’il avait tort. Le véritable impôt est bien plus que le montant des dépenses de l’Etat fédéral. Il inclut les montants qu’ils vous obligent à dépenser. Les droits de douane proposés par Donald Trump, par exemple, vont coûter au ménage moyen 1 700 dollars par an (selon les estimations de la Fondation Peterson).
Et puis, il y a tout le temps qu’ils vous obligent à gaspiller – réglementation, administration, paperasserie et autres dossiers – qui, selon une étude, a réduit le PIB des Etats-Unis de 60 000 milliards de dollars.
Les chiffres sont flous. Mais l’idée derrière tout cela est solide. C’est pourquoi Harris et Trump disent tous les deux n’importe quoi. Ils prétendent pouvoir améliorer la situation des Américains. L’un d’eux le ferait en proposant davantage de cadeaux, de remises de dettes et de contrôles des prix. Lors de la dernière convention nationale du parti démocrate, Kamala Harris a révélé comment elle financerait ces mesures.
CNN rapporte :
« La vice-présidente Kamala Harris va tout faire pour faire passer le taux d’imposition des sociétés de 21% à 28%… L’augmentation du taux d’imposition des sociétés réduirait le déficit de 1 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, selon le Comité pour un budget fédéral responsable. Mais un groupe de surveillance estime que le coût du programme économique de Mme Harris s’élèverait à 1 700 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. »
Voyons, Mme Harris propose de dépenser 1 700 milliards de dollars pour diverses escroqueries. Elle obligerait également les entreprises à collecter 1 000 milliards de dollars auprès de leurs clients, de leurs employés et de leurs actionnaires pour payer une partie de la facture. En quoi cela améliore-t-il la situation des électeurs ?
Donald Trump, quant à lui, propose de faire payer plus cher les produits importés. En quoi le fait de forcer les gens à acheter des produits de qualité inférieure à des prix plus élevés les aide-t-il ?
Il s’est également engagé à prolonger ses réductions d’impôts de 2017, avec un coût prévu pour le Trésor de 5 200 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Ce montant devra être compensé plus tard, probablement par des prix plus élevés.
Mais il s’agit de politique. Et la politique, c’est comme le fromage français. Si leurs slogans sont séduisants de prime abord – « Réductions d’impôts ! »… « Faites payer les riches ! »… Ou « Faites payer les étrangers ! »… Plus tard, ils deviennent rances et nauséabonds.
Il y a quelques jours, nous avons examiné l’idée de Joseph Tainter selon laquelle les sociétés résolvent des problèmes, puis étouffent sous le poids des solutions qui s’accumulent.
Dans notre vie privée, nous résolvons des problèmes en permanence. Un robinet fuit. Nous le réparons. Le problème est résolu. Dans les affaires publiques, un robinet fuit. Les autorités fédérales créent une commission pour enquêter. Puis, ils créent une agence pour le contrôler. Puis ils vous interdisent de prendre une douche.
Un demi-siècle plus tard, après que de coûteuses études ont été réalisées, que des appels d’offres ont été lancés et qu’un programme extrêmement onéreux a entièrement refait la plomberie, l’Agence du robinet qui fuit est toujours à l’oeuvre. Car tous les acteurs concernés ont un intérêt pervers à ce que les robinets continuent de fuir.
Les robinets qui fuient sont maintenant une grande source d’emplois, de revenus, de contrats ; l’Agence des robinets qui fuient (LFA) a maintenant un poste ministériel… et son chef, dont la coûteuse « montée en puissance » dans la lutte contre les robinets qui fuient n’a jamais fonctionné, est désormais largement soutenu comme candidat à l’élection présidentielle.
« Avoir un mauvais gouvernement est le coût normal du gouvernement », déclare Tainter. Neuf sur dix gouvernements sont toujours des escroqueries, qui prétendent améliorer le sort des gens tout en les contrôlant et en les exploitant.
Pas de pyramides
Les Égyptiens utilisaient leurs ressources et leur temps pour construire de grandes pyramides. Au lieu de produire plus de nourriture, d’améliorer leurs maisons ou simplement de profiter de plus de temps libre, d’énormes blocs de pierre ont été transportés à travers le désert brûlant pour créer des monuments à la gloire de dirigeants défunts.
C’était tout ce que la société avait à montrer, pour des centaines ou des milliers d’années d’investissement.
Au moins, ils étaient payés. Le grand monument des Etats-Unis, c’est leur dette, à hauteur de 35 000 milliards de dollars, qui atteindra bientôt 50 000 milliards de dollars. Et contrairement aux pyramides, il ne s’agit pas d’un Rushmore inerte, destiné à glorifier les vanités du passé… mais d’une charge permanente qui pèse sur le travail de 330 millions de résidents américains. A eux seuls, les intérêts de la dette nationale coûtent aujourd’hui à chaque ménage de quatre personnes environ 7 500 dollars par an… et devraient plus que doubler d’ici à 2034.
Mais le système de la monnaie de crédit permet à Washington de gaspiller non seulement les ressources d’aujourd’hui, mais aussi celles de demain.
C’est comme si les contrats avaient été signés et que toutes les personnes impliquées dans la construction d’une pyramide avaient été payées : les tailleurs de pierre, les chefs d’équipe, les architectes, les maçons, les cadres supérieurs, les intermédiaires et les travailleurs journaliers. Mais ils n’ont rien construit. Ils ont laissé à la génération suivante le soin de construire la pyramide – sans argent pour la payer !
2 commentaires
Dans la même veine, Nous avons eu la Guerre franco-allemande en 1870, puis une autre en 1914 qui a produit des tomberaux de « gueules cassées », désormais nous avons un monument au mort dans chaque village, et chaque année la patrie reconaissante à ses héros* nous gratifie d’un petit speech municipal agrémenté de chrisanthèmes tout en finançant d’autres guerres aussi absurdes et destructrices au nom de l’intégration franco-allemande dans un grand machin eurolandais ; et la loterie nationale s’est transformée en française des jeux.
* il serait plus réaliste de parler de victimes.
Les fromages français ne deviennent pas rances et nauséabonds, mais gouteux et parfumés. Bien sur, comme toute chose vivante, ils finissent par mourir.
Ce n’est pas le cas des fromages en plastique produits par les firmes agroalimentaires internationales et notamment d’origine américaines. Comme ils sont tout a fait morts à la base et imprégnés de substances mortifères pour le rester, leur durée de mort est exceptionnellement stable. Ils restent donc insipides et difficile à différencier de leur emballage plastique ou cireux.