L’Occident a acquis sa position dominante grâce à la technologie. Il disposait de plus de machines et d’une plus grande puissance de feu que ses rivaux. Mais cet avantage est peut-être en train de disparaître.
Alors que les Etats-Unis ont les yeux rivés sur une lutte de pouvoir interne, un nouvel ordre mondial se dessine.
Sonar21 rapporte :
« POUTINE remodèle le monde sous nos yeux
Il est fascinant d’observer le déni de l’Occident quant à l’importance de cette réunion de 36 nations, à laquelle participent 20 chefs d’Etat, et au défi qu’elle représente pour l’ordre international fondé sur des règles et dominé par les Etats-Unis.
Poutine explique :
Au cours des 75 dernières années, les relations russo-chinoises ont atteint le niveau d’un partenariat global et d’une interaction stratégique. Et nous pouvons affirmer avec confiance qu’elles sont devenues un modèle de la manière dont, dans le monde moderne, les relations entre les États devraient être construites. Notre coopération multiforme est égale, mutuellement bénéfique et de nature absolument non opportuniste. »
Les nations des BRICS se sont réunies la semaine dernière. Accueillie par la Russie, la réunion a rassemblé des représentants des BRICS eux-mêmes – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – mais aussi ceux des nouveaux membres, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran et les Emirats arabes unis.
Ces nations représentent déjà près de la moitié de la population mondiale et, à parité de pouvoir d’achat, plus d’un tiers de son PIB.
Poutine a déclaré lors de la réunion que 34 autres pays, dont la Turquie, avaient demandé à adhérer à l’Union. EIRNews rapporte :
« La majorité mondiale s’exprime : Un milliard de personnes supplémentaires viennent de rejoindre les BRICS ! »
Lors du sommet, le statut de « partenaire » a été accordé à la Turquie, au Vietnam, à l’Ouganda, au Kazakhstan, à l’Ouzbékistan, à l’Algérie, à la Biélorussie, à la Bolivie, à Cuba, au Nigeria, à la Malaisie, à l’Indonésie, au Nigeria et à la Thaïlande. EIRNews poursuit :
« Ce jour et ce sommet marquent un moment historique. Au sujet des BRICS, ‘Nous avons assumé la responsabilité de l’avenir du monde, non seulement via la parole, mais aussi via des actes’, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans son discours d’ouverture, prononcé en tant que chef d’Etat, outre son rôle de modérateur de la table ronde. Poutine a ajouté : ‘Les Etats des BRICS possèdent un potentiel vraiment immense en termes de pouvoir politique, d’économie, de science, de technologie, ainsi que de développement humain. De plus, nous sommes unis par des valeurs partagées et une vision commune du monde.’ »
Pour les suprémacistes et les dominateurs américains, les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises.
Les BRICS ne partagent pas autant de valeurs que l’espère Poutine, et les BRICS ne sont pas en train d’établir un substitut au dollar garanti par l’or. Du moins pas encore. Ils n’ont pas non plus créé d’alliance militaire, à l’instar de l’OTAN. Et ils n’ont pas non plus de plan économique cohérent. Les impérialistes occidentaux peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles pendant un certain temps… continuer à apprécier leur chance et compter leurs profits.
Mais les hégémonistes occidentaux pourraient se demander où tout cela nous mène. Sur la base de ce que nous avons vu jusqu’à présent, voici quelques conseils que nous pourrions leur adresser.
Tout d’abord, ils devraient abandonner leurs fantasmes du bien contre le mal. Les Etats-Unis et l’Occident se comportent comme une puissance dominatrice, et non comme une puissance angélique. Leurs guerres ne sont pas vraiment dirigées contre des « méchants », pas plus qu’elles ne sont menées par des « bons » ; il s’agit simplement de batailles types, propres aux empires vieillissants.
Deuxièmement, il faut considérer que le génie technologique est sorti de la lampe. L’Occident a acquis sa position dominante grâce à la technologie. Il disposait de plus de machines et d’une plus grande puissance de feu que ses rivaux. Mais cet avantage est peut-être en train de disparaître. Voici ce qu’en dit l’Asia Times :
« Xiaomi aurait conçu sa propre puce à 3 nm
Xiaomi Inc, un fabricant de smartphones basé à Pékin, aurait conçu son premier processeur système sur puce (SoC) de 3 nanomètres, qui devrait être produit en masse au cours du premier semestre 2025.
Dans l’industrie des semi-conducteurs, le terme ‘tapeout’, hérité de l’époque des bandes magnétiques à bobines, désigne le moment tant attendu du processus de développement où les données de conception finales sont stockées et envoyées à la fabrication.
Les médias chinois ont déclaré que, si la nouvelle s’avérait exacte, l’exploit de Xiaomi en matière de conception de puces représenterait un jalon historique pour la Chine, car il s’agirait de la première puce de 3 nm conçue par une entreprise chinoise. »
Presque quotidiennement, un titre de journal nous en apprend davantage sur la montée en puissance de la Chine dans le domaine de la technologie. Newsweek rapporte :
« La Chine élargit ses forces nucléaires en visant l’Amérique : US Intel »
Salon :
« La Chine possède désormais la plus grande marine du monde »
Troisièmement – et c’est le point le plus important – nous attirerions leur attention sur le fait que la grande réunion des BRICS a eu lieu. La Russie était censée être « isolée » du monde civilisé. Poutine a été soumis à des sanctions de grande ampleur qui devaient paralyser son économie et faire de lui un paria. Au lieu de cela, il est la vedette du bal. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui sont de plus en plus isolés. The Cradle rapporte :
« Les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont les seuls à exprimer leur soutien à l’attaque israélienne contre l’Iran
La France a publié une déclaration neutre appelant à la désescalade, et les Etats arabes et islamiques ont sévèrement condamné l’agression israélienne… tandis que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé leur soutien à l’assaut d’Israël, affirmant qu’il s’agissait d’un acte de légitime défense. »
Où cela va-t-il nous mener ?
1 commentaire
Totalement d’accord. Les dirigeants occidentaux actuels n’ont pas compris que le monde sous tutelle de l’Occident, c’est-à-dire des USA, était une ambition dépassée par les réalités.
La Mondialisation est un phénomène historique, scientifique, technique, développant nécessairement des conséquences politiques et sociales à l’échelle de l’humanité.
Le Mondialisme est une idéologie occidentale, une politique de domination universelle, spécifiquement US, fille directe du Colonialisme européen.
La mondialisation va se poursuive. Le mondialisme est mourant.
Le Colonialisme-Mondialisme a ses racines dans la dominations scientifique et technique de l’Occident (Europe-Amérique du Nord) qui s’est imposée, vers 1800, à toute la Terre.
Cette domination scientifique et technique n’existe plus au début du 21è siècle.
La domination économique, politique et idéologique suit tardivement, mais inéluctablement, le même chemin.
La guerre contre la Russie à propos de l’Ukraine, subtilement préparée et suscitée depuis plus de dix ans par les USA (l’OTAN) a été un révélateur détonnant : Les Peuples Non-Occidentaux ont pris conscience du danger et utilisé à bon escient cette opportunité de se rassembler.
Les BRICS s’affichent, paisiblement mais fermement, comme une alternative contraire au Mondialisme.
Ils veulent une mondialisation sans mondialisme.
Le rapprochement de la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, l’Éthiopie etc etc …n’est pas un totalitarisme. Ces sociétés extrêmement différentes, souvent même totalement opposées dans leurs idéologies et leur vie quotidienne, n’entendent pas imposer leurs modèles politique-idéologique et social aux autres. Ces société refusent seulement d’accepter comme modèle universel l’archétype Occidental véhiculé par les USA et une Europe assujettie, celle de Macron ou d’Ursula van der Layen, qui n’a plus aucune identité ni volonté distinctive.
Le Mondialisme est une Idéologie de mort, impérialiste, uniformisante, immigrationniste et destructrice.
La Mondialisation pourrait être, à condition de le vouloir, un réalisme pluraliste préservateur de la multiplicité des vies contingentes et enracinées.