L’inflation n’est plus une nouveauté, mais continue de faire perdre de la valeur à notre cash. En parallèle, les sanctions occidentales visant la Russie ont illustré une autre manière de faire disparaître la valeur de la monnaie.
L’ours russe a des griffes… et des crocs.
Voici les dernières nouvelles venues de Fortunes :
« Sur le marché des changes, le rouble a enregistré son gain le plus important de la semaine [le 23 mars], en bondissant de près de 7% face au dollar, en partie sous l’impulsion de la déclaration surprise du président russe, Vladimir Poutine, mercredi, exigeant que les ‘Etats hostiles’ – vraisemblablement l’Union européenne – règlent leurs importations d’énergie russe en roubles.
Cette déclaration déroutante a fait dégringoler les actions au niveau mondial et fait flamber les prix du pétrole et du gaz naturel, dans l’après-midi, alors que la confusion entourant ce que voulait dire Poutine s’emparait des marchés. »
Devinons un peu.
D’une bourde à l’autre
« L’alliance démocratique », menée par les Etats-Unis, a « sanctionné » les dollars de la Russie. Les Russes qui ne jouent aucun rôle dans la guerre de Poutine ont soudain découvert que leur monnaie n’était plus bonne. Ils n’ont pas pu accéder à leurs comptes à l’étranger. Ils ne pouvaient plus poursuivre leurs activités quotidiennes, même s’ils offraient de précieux biens et services à leurs acheteurs étrangers.
Quel est l’intérêt d’une monnaie que quelqu’un peut annuler en appuyant sur un bouton… parce qu’il le dit ? Plutôt faible. Il était donc inévitable que les Russes cherchent une esquive.
Voici un commentaire de Michael Hudson :
« Si vous sanctionnez un pays, vous le forcez à devenir indépendant, or dans tous les domaines, de l’agriculture aux produits laitiers en passant par les technologies, on force la Russie à devenir plus indépendante et, dans le même temps, à trop dépendre de ses échanges commerciaux avec la Chine pour les choses sur lesquelles elle n’est pas encore indépendante.
Par conséquent, les Etats-Unis génèrent exactement le contraire de ce qu’ils voulaient… Les sanctions américaines poussent la Russie et la Chine l’une vers l’autre, et l’administration Biden a demandé à la Chine de ne pas aider la Russie. Tout récemment, lundi 14 mars, Jake Sullivan [NDLR : conseiller à la sécurité nationale] a indiqué à la Chine que nous sanctionnerions les pays qui ne respectaient pas nos sanctions contre la Russie. Et, en gros, la Chine a dit ‘fort bien’. »
Oui, le déclin de l’empire américain se poursuit… d’une bourde à l’autre.
Une solution de remplacement
L’Etat américain mine le dollar avec l’inflation… et en réduit encore la fiabilité avec les sanctions. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une solution de remplacement ne soit trouvée. Les cryptomonnaies ? Un rouble adossé à l’or ? Le yuan ?
On verra.
En attendant, les investissements à rendement fixe – en dollars – se font matraquer.
Selon Bloomberg :
« Les marchés obligataires mondiaux subissent des pertes inédites depuis leur pic de l’an dernier, dans un contexte où les banques centrales – y compris la Réserve fédérale – envisagent de resserrer leurs politiques [monétaires] afin de lutter contre la flambée de l’inflation.
Le Bloomberg Global Aggregate index, indice de référence des rendements totaux des emprunts d’état et des obligations d’entreprises a chuté de 11% par rapport à ses plus hauts de janvier 2021. Il s’agit de la baisse la plus importante, par rapport à un pic, jamais constatée sur les données remontant à 1990, et elle dépasse une chute de 10,8% enregistrée pendant la crise financière de 2008.
Dans les années 1970, les investisseurs pensaient qu’ils pourraient se protéger de l’inflation en achetant des actions. Les cours des actions sont restés plus ou moins stables tout au long d’une décennie. Mais l’inflation a régulièrement diminué leur valeur réelle. A la fin de la décennie, et en tenant compte de l’inflation, les investisseurs avaient perdu 60%, environ.
Mais en période inflationniste, les obligations se font encore plus massacrer que les actions. Dans les années 1970, on les surnommait « certificat de garantie de confiscation ».
Des milliers de milliards de perdus
Et à présent, sur les 14 derniers mois, 2 600 Mds$ ont été confisqués… Mais à qui ? Eh bien, aux épargnants… aux retraités… aux gens détenant des investissements à rendement fixe.
Et aux consommateurs. Il parait que les dépenses de consommation représentent 70% du PIB… donc 15 000 Mds$, environ. Au rythme actuel de l’inflation, les consommateurs vont ainsi se faire confisquer 1 185 Mds (15 000 Mds$ x 0,079) cette année. C’est ce qu’ils vont devoir payer pour obtenir exactement les mêmes biens et services qu’avant.
Et donc… l’arnaque continue. Et nous nous demandons toujours : mais qu’est-ce cela cache vraiment ? Pourquoi l’élite américaine serait-elle si prête à sacrifier le dollar… et à punir les classes moyennes et défavorisées ?
La réponse parait évidente. La perte de l’un constitue le gain d’un autre. L’un est un confiscateur, l’autre est celui à qui l’on confisque. Tout cet argent qui est siphonné en ce moment aux consommateurs, investisseurs et épargnants va dans la poche de quelqu’un d’autre.
Qui ?
Oh ! Cher lecteur… Ce n’est pas sorcier !
L’élite contrôle le gouvernement américain et s’en sert pour détourner l’argent des citoyens à son profit. Mais le gouvernement fédéral doit environ 30 000 Mds$. Au taux d’inflation actuel de 7,9%, le fardeau de la dette de l’Etat va diminuer de 2 370 Mds$ en valeur réelle, cette année, soit une économie colossale.
Cet argent a peut-être été dépensé il y a des années, distribué aux compères, aux clients, à Wall Street, aux bureaucrates, aux lobbyistes, ou à qui que ce soit d’autre. L’Etat n’avait pas cet argent, à l’époque. Alors il a payé à crédit. Et à présent, il règle l’addition. En fait, l’inflation n’est qu’une taxe de plus… et une façon de plus de détourner encore de l’argent venu de l’économie du quotidien au profit des 10% de la population qui sont réellement aux manettes.
Mais creusons un peu plus.
Quel projet financer ?
Voici ce que nous voulons dire : le plus grand crime, en matière de politique américaine, n’est pas commis par les démocrates contre les républicains, ni par les « conservateurs » contre les adeptes du « social-libéralisme ».
Non, les coupables sont les « influenceurs » corrompus qui utilisent leur pouvoir pour se remplir les poches et faire passer leurs propres projets.
On pourrait penser qu’une démocratie s’engagerait dans des programmes destinés à aider la majorité de la population. Mais la vaste majorité des gens déteste l’inflation, et n’en profite pas. Et ses causes ne font également aucun mystère. La Fed a imprimé dix fois plus d’argent frais, ces 13 dernières années, qu’elle ne l’a fait entre 1913, date de sa création, et 2008. De plus, elle a maintenu les taux d’intérêt au-dessous de zéro, si l’on tient compte de l’inflation, pendant presque toute cette période.
Bien entendu, vous pourriez examiner tout le budget fédéral. Ligne par ligne, vous verriez les gigantesques programmes de dépenses conçus pour récompenser la minorité au détriment du plus grand nombre. Les décideurs… leurs amis… leurs collègues et clients… tous en bénéficient. D’une façon ou d’une autre… tous les autres payent.
Mais à présent, Vladimir Poutine donne un coup de poing à « l’alliance démocratique » et à son argent. Les Chinois surveillent attentivement. Que se passera-t-il, ensuite ?
A suivre…