Un demi-siècle de déficits et d’argent factice ont permis de siphonner quelque 30 000 Mds$ des classes moyennes vers les élites.
Nous sommes en route pour l’avenir. Nous ne savons pas ce qui va se passer, bien entendu,
mais nous examinons les grands schémas historiques. Il y a toutes les chances qu’ils se répètent… et surprennent tout le monde.
Ces derniers jours, nous en avons vu trois.
D’abord, les actions grimpent et baissent lors d’un cycle qui semble durer entre 30 et 40 ans, d’un sommet à un autre. Les actions chutent depuis octobre.
Les brasseurs d’argent peuvent brasser les marchés. La plupart des investisseurs espèrent qu’ils pourront faire en sorte que les prix grimpent éternellement. Mais cela ne s’est jamais produit. Chaque boom est suivi d’un krach.
[NDLR : Comment transformer le krach américain en boom pour vous ? La réponse est par ici… et elle est réservée aux investisseurs français !]
Seriez-vous surpris de voir les cours boursiers divisés par deux ? Vous ne devriez pas. Cela s’est produit il y a 10 ans… il y a 19 ans… et il y a 53 ans ; lors de ce dernier tour, les actions ont perdu 80% de leur valeur lors d’un ralentissement de 14 ans.
Les obligations grimpent et baissent en suivant un cycle similaire — mais cela leur prend deux fois plus de temps.
Les taux d’intérêt ont touché un plancher à la fin des années 1940. Le plancher suivant n’est pas arrivé avant 2016 — une vie plus tard. Depuis, les obligations chutent elles aussi. Là encore, les autorités peuvent bidouiller le marché obligataire, mais elles ne peuvent pas mettre fin au cycle du crédit.
Seriez-vous surpris de voir les Américains refinancer leurs maisons à 10% d’intérêt ? Vous ne devriez pas. Lors du dernier sommet des rendements, en 1980, les propriétaires avaient de la chance s’ils pouvaient obtenir un prêt sous les 18%.
Il y a également un schéma politique. Il est bien moins évident. Les politiciens eux-mêmes le nient ; ils affirment qu’ils peuvent obtenir n’importe quel résultat souhaité par le peuple.
La plupart des citoyens les croient. Si les choses tournent mal, ils pensent que le « mauvais » parti est arrivé au pouvoir… ou qu’il a fait des « erreurs ». Ils pensent que les politiciens finiront par y arriver… après avoir épuisé toutes les autres possibilités.
Sereinement cynique
A La Chronique, cependant, nous sommes sereinement cyniques.
Nous comptons sur le soleil pour se lever le matin. Nous partons du principe que nos hamburgers seront comestibles. Et nous attendons des marchés et des autorités qu’ils fassent des choses prévisibles. Dans le contexte présent, par exemple, il n’y a quasiment aucune chance que la Fed normalise les taux d’intérêt.
Il n’y a également aucune chance ou presque que le Congrès et la Maison Blanche réduisent les dépenses ou augmentent les impôts — même pour empêcher une spirale mortelle de dette et d’inflation. Une fois entamés, les empires, les histoires d’amour et les calamités financières doivent se poursuivre jusqu’au bout.
Dans les Etats-Unis actuels, il est presque impossible — politiquement — de réduire les dépenses gouvernementales ou d’augmenter les impôts. Cela laisse la dette comme seul moyen d’avancer.
Ces deux dernières années, la dette fédérale américaine a augmenté près de deux fois plus rapidement que le PIB. C’était censé être des années d’expansion. Le Parlement, le Sénat et la Maison Blanche étaient sous le contrôle des républicains, supposément soucieux de rigueur budgétaire.
Cette année, le déficit américain devrait atteindre les 1 000 Mds$. A présent, l’économie se dirige vers une récession, les marchés sont prêts à s’effondrer et le Parlement a une majorité démocrate, tenez-vous bien ; on est parti pour des déficits à 1 000 Mds$… et plus… jusqu’à la fin des temps.
Déjà un demi-siècle de fausse monnaie
Comme vous le savez, le système monétaire est corrompu, injuste et trompeur. Oh, cher lecteur, vous n’aviez pas remarqué ?
Nous avons vu comment ce système gonfle les prix des actifs financiers mais laisse les salaires stagner. En injectant de la nouvelle monnaie dans les marchés d’actifs, avons-nous expliqué, les autorités ont augmenté la richesse des plus fortunés de 30 000 Mds$ environ depuis 1980.
Les classes moyennes et inférieures, qui ne possédaient pas d’actifs financiers, n’ont pas reçu un centime. Aujourd’hui, le travailleur moyen doit trimer deux fois plus de temps pour payer la maison ou l’automobile moyenne.
« Eh bien, si le système est aussi injuste », objecterez-vous, « comment se fait-il qu’il ait duré près d’un demi-siècle ? »
Ah mais c’est bien ça l’idée, cher lecteur. Le système a perduré parce qu’il était injuste, non pas en dépit de cela. Il a accompli la tâche qu’attendaient de lui les gens qui le géraient.
Il y a toujours des gens qui prennent le contrôle du gouvernement et voient comment l’utiliser à leur propre avantage.
C’était vrai du grand homme dans les tribus préhistoriques. C’était vrai des chefs, rois et empereurs qui ont dominé les gouvernements au début de l’Histoire.
Et c’est vrai des élites qui dominent le gouvernement aujourd’hui. Aujourd’hui, l’accent est mis sur la fraude plutôt que sur la force. Mais l’objectif est le même : dépouiller les non-initiés de leur pouvoir, leur argent et leur statut.
Dans ce but, aucune escroquerie plus rusée, plus élégante ou plus efficace n’a jamais été conçue que le système de fausse monnaie américain. Il a permis de siphonner quelque 30 000 Mds$ des classes moyennes vers les élites. Et pas une personne sur 10 000 ne sait qu’elle a été arnaquée.
Mais que se passe-t-il ensuite ?