La vraie richesse ne provient pas des marchés financiers ou de la monnaie mais de l’économie.
Ça y est, vous êtes riche ?
Nous l’espérons bien. Tous les autres semblent l’être.
Le marché américain a gagné plus de 20% cette année.
Notre portefeuille de « chiens galeux » a gagné 30%, environ.
Comme nous l’expliquions, il s’agit d’une sélection de marchés qui affichent les pires performances, dans le monde.
Voici comment cela fonctionne : nous achetons des actions sur les places boursières les moins chères du monde… et nous attendons.
C’est tout.
Cela s’inscrit dans notre stratégie d’investissement dite « SOS », pour « schémas outrageusement simples ».
Or le retour à la moyenne représente l’un des schémas les plus fiables. Lorsque les choses sont extraordinaires, on peut parier assurément qu’elles seront plus normales à l’avenir.
L’adjectif « normal » qualifie ce que les choses sont habituellement… et elles ne seraient pas ainsi si elles étaient anormales en permanence… Alors lorsqu’un marché boursier a subi un extraordinaire revers, on peut parier sereinement qu’il finira par se remettre sur pied un jour prochain.
Vous me suivez ?
Ce qui est extraordinaire, en ce moment, c’est que tout augmente.
Même le pétrole brut américain est proche des 60 $ le baril, soit plus du double qu’il y a deux ans.
Et nous avons placé de l’argent dans le portefeuille de notre confrère Chris Mayer, en avril 2016. En moyenne, la sélection de Chris enregistre déjà un gain de 21%.
C’est révélateur, rien ne grimpe plus que le néant lui-même… J’ai nommé le bitcoin : ni animal, ni végétal, ni minéral. La première cryptomonnaie du monde s’approchait des 12 000 $ hier matin, soit un gain de 2 500 $ par rapport au moment où notre famille en a acheté, en juin dernier.
« Vous n’êtes pas le seul », nous a dit notre avocat, quelqu’un de prudent et sensé. « J’ai investi un peu d’argent dans le bitcoin, il y a trois mois. Je voulais juste voir comment cela fonctionnait. Et à présent, j’ai multiplié mon investissement par trois. C’est fou. »
« Même les grands-mères s’y mettent », clamait un autre gros titre du Wall Street Journal, la semaine dernière.
Eh bien, qui ne s’y est pas encore mis ? On se le demande.
C’est dingue. Mais nous vivons une époque tumultueuse et folle. Et, bien sûr, ce n’est que le début de la folie.
John McAfee, le gourou de la sécurité sur internet (par ailleurs suspecté de meurtre) déclare que le bitcoin atteindra le million de dollars d’ici 2020.
Wow ! Alors nous serons tous riches.
Indigente, animale et brève
La semaine dernière, dans La Chronique, nous nous sommes demandé si c’était une si bonne idée, de devenir riche.
Nous avons évoqué le critique d’art, Clive Bell, qui n’est plus de ce monde. Selon lui, c’était génial d’avoir de l’argent, mais pas s’il fallait le gagner. Le fait de gagner de l’argent détourne votre attention d’activités plus civilisées.
Hier, en réaction, Elizabeth a dit que ce n’était pas ainsi. L’argent que l’on n’a pas gagné fait plus de mal que de bien, a-t-elle suggéré… en montrant le centre-ville de Baltimore. A Baltimore, un demi-siècle de combat contre la pauvreté – avec de l’argent gratuit – n’a pas vraiment créé une civilisation paradisiaque.
C’est tout le contraire : on dirait que l’on a créé une vie infernale, comme celle que menaient les hommes préhistoriques, selon Thomas Hobbes : « […] indigente, dégoutante, animale et brève ».
Si l’on en juge l’expérience de ces dernières années, si les adeptes de la construction d’un monde meilleur voulaient vraiment combattre la pauvreté à Baltimore, ils distribueraient des bitcoins.
Cela n’améliorerait pas vraiment l’existence des gens du coin… mais ce serait amusant à regarder.
Mais ici, à La Chronique, nous n’essayons pas de construire un monde meilleur… nous tentons simplement de relier les données entre elles.
Qu’est-ce qui peut bien rendre autant de gens aussi riches ? D’où vient l’argent ? Est-il réel ? Et où va-t-il ensuite ?
Bien évidemment, nous l’ignorons. Nous sommes dépassé, comme tous les autres. Mais ce serait peut-être une bonne idée d’essayer de nager vers la rive… là où nos pieds pourront toucher la terre ferme.
Stimulation et retour à la normale
Voici ce que nous pensons savoir :
Ce sont les économies, et non les marchés, qui produisent de la richesse. La richesse doit être gagnée. Et vous ne pouvez forcer une économie à produire davantage de richesse en y injectant de l’argent falsifié. Si c’était possible, alors le Zimbabwe et le Venezuela seraient les endroits les plus opulents de la planète. Ils ont des tonnes d’argent falsifié.
L’économie américaine progresse – au mieux – de 2% ou 3% par an en tenant compte de l’inflation.
Mais lorsque vous injectez de l’argent et du crédit – falsifié ou autre – dans une économie, les prix augmentent. Si l’argent va chez les gens ordinaires, les prix à la consommation et les salaires augmentent. S’il va à Wall Street, les prix des actifs augmentent.
Au cours de ces 20 dernières années, les banques centrales, partout dans le monde, ont injecté 20 000 Mds$ dans la masse monétaire mondiale, pour alimenter essentiellement Wall Street et le Deep State en achetant des obligations d’état.
Stimuler, stimuler, stimuler… La « loi sur la fiscalité » passée récemment, pourrait compléter de 2 000 autres milliards de dollars cette stimulation. Voilà qui est très extraordinaire.
Et à présent, avec un bitcoin qui affiche un gain de 1 000% cette année, se pourrait-il que les autres marchés du monde soient surstimulés… qu’ils suent à profusion et frissonnent, comme si les médicaments cessaient de faire effet.
Et attention. C’est peut-être bien le cas. Un schéma extrêmement simple est également à l’oeuvre, là aussi. C’est le suivant : « ça va et ça vient ».