▪ Quels sont les plus gros risques de 2012 ? Plusieurs nous viennent en tête. Mais le Forum économique mondial n’en voit que deux valant la peine d’être mentionnés — trop de déficits et une trop grande différence entre les riches et les pauvres. Le New York Times nous en dit plus :
« Plusieurs déséquilibres budgétaires chroniques ainsi que les disparités des revenus sont les deux principaux risques auxquels sont confrontés les chefs d’entreprise et les décideurs politiques cette année et au cours de la prochaine décennie, déclarait mercredi le Forum économique mondial. Si on ne s’attaque pas à ces problèmes, il pourrait en résulter ‘un avenir dystopique pour une bonne partie de l’humanité’, selon le rapport, qui a été publié en préparation de la réunion annuelle du groupe avec des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques et des universitaires à Davos, en Suisse, du 25 au 29 janvier ».
« Les signes de mécontentement — avec un fossé qui se creuse au niveau des revenus et des problèmes économiques nés de la crise de dette mondiale — étaient déjà croissants en 2011, comme le démontre le mouvement Occupy commencé à Wall Street et qui s’est rapidement propagé à d’autres villes aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Mais ce ne pourrait être qu’un début ».
Bien entendu, on trouve d’autres personnes qui ont eux aussi des soucis. Le New York Times continue :
« Si les scientifiques peuvent prédire la probabilité — à défaut du timing exact ou de l’ampleur — de certains désastres naturels, la capacité à lire une boule de cristal pourrait être plus utile que des calculs complexes pour déterminer les risques provenant d’événements humains ».
« Parmi les principales inquiétudes de nombreux observateurs, on trouve une escalade des tensions entre les Etats-Unis et l’Iran. En plus des troubles politiques, l’action militaire entre les Etats-Unis — ou Israël — et l’Iran pourrait causer une forte augmentation des prix du pétrole, surtout si le Détroit d’Ormuz était bloqué. Ed Yardeni, économiste indépendant à New York, compte cela parmi ses « quatre cavaliers de l’Apocalypse » pour 2012. Les autres, cités dans une note à ses clients, sont : un grave credit squeeze mondial suite à la crise dans la Zone euro ; des soulèvements sociaux en Chine et en Inde ; et une profonde récession planétaire provenant d’Europe ».
« Graham Hutchings, directeur des analyses chez Oxford Analytica, rajoute à cela l’incertitude causée par les élections dans un certain nombre de pays, dont la France, la Russie et les Etats-Unis, ainsi qu’une transition politique en Chine ».
Vous voyez, cher lecteur, beaucoup de choses pourraient mal tourner en 2012.
Comment vous protéger ?
« Trouvez le principe d’investissement erroné et pariez contre lui », telle était la formule de George Soros. Pour l’instant, le principe majeur du monde financier, c’est que la dette du Trésor libellée en dollar US… et, dans une moindre mesure, les actions américaines… représentent les investissements les plus sûrs qu’on puisse faire. Cette idée est si populaire qu’elle pourrait faire grimper les dettes et les valeurs US en 2012. Les gens fuient l’Europe et les marchés émergents pour la sécurité des actifs américains.
Mais le principe qui sous-tend ces investissements est faux. Ni la dette américaine ni les actions américaines ne prennent de valeur ; au contraire, elles en perdent. Les Américains deviennent plus pauvres. Ils n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis 1974. C’est uniquement en travaillant plus d’heures par foyer… et en s’endettant plus lourdement… qu’ils ont pu améliorer leur niveau de vie. A présent, avec un chômage qui dépasse les 8% et un processus de désendettement en cours (même s’il se fait par intermittence), ils vont devoir dépenser moins. Tôt ou tard, les investisseurs devront le reconnaître.
« La seule manière pour que les économies européennes [et américaine] aillent mieux, c’est d’admettre qu’elles sont pauvres, désormais, et de vivre selon leurs moyens », écrit Mahathir Mohamad, ancien Premier ministre de la Malaisie, dans le Financial Times. « Elles doivent ensuite revenir à de véritables activités, c’est-à-dire produire des biens et vendre des services. Les salaires, les primes et autres avantages doivent être baissés pour devenir compétitifs… Il ne peut y avoir de retour au status quo précédent ».
Non, cher lecteur, on ne peut pas reculer. Et à chaque pas en avant, vous risquez de tomber sur une mine anti-personnel ou dans un piège. Mais une chose est quasiment certaine : lorsque nous arriverons enfin à destination, les actions et obligations américaines seront plus basses.
▪ Petit manuel de voyage en avion
Comment aller en Afrique du Sud ? Voici comment simuler le voyage dans votre cave ou votre garage… et économiser le prix du billet.
Commencez par rester debout pendant environ deux heures. Déshabillez-vous, comme on vous le demanderait si vous passiez la sécurité. Ensuite, installez-vous dans un siège inclinable relativement confortable. Allumez un aspirateur très bruyant. A vos côtés se trouvent deux étrangers. Le premier est immensément gros. Le second a une mauvaise toux.
Organisez-vous pour qu’on vous serve un repas indigeste pendant que vous êtes assis. Gardez une bouteille de vin bon marché à portée de main pour vous désaltérer. Lorsque vous avez terminé votre repas, éteignez la lumière. Restez assis pendant huit heures. Il est désormais environ trois heures du matin. Réglez votre réveil pour qu’il sonne à cette heure. Allumez la lumière. Restez éveillé pendant environ une heure (le temps que l’avion fasse le plein à Dakar). Vous pouvez alors remettre votre siège en position allongée. Restez-y pendant encore huit heures.
Et voilà ! Vous êtes arrivé.
1 commentaire
Les voyages forment la jeunesse Bill !
Bon courage pour le retour