Ca va mal sur le front de la Chine — ce qui est très dangereux pour la croissance mondiale aujourd’hui essentiellement tirée par les pays émergents. Ceci tombe à un très mauvais moment puisque l’Europe et les Etats-Unis sont simultanément dans de sales draps.
Une du Figaro du jeudi 9 juin : « alerte sur la dette aux Etats-Unis. Le blocage politique à Washington inquiète les marchés. La note AAA est menacée ». Après une rafale de mauvais chiffres économiques qui prouvent qu’un retour en récession est déjà dans les statistiques, la question du surendettement des Etats-Unis refait surface. L’Agefi rapporte de son côté que « Fitch évoque un possible défaut limité des Etats-Unis ».
Du côté de l’Europe, pas beaucoup de nouvelles dans la presse, car finalement c’est la plus grande confusion qui règne. A la une des Echos du 8 juin, on pouvait lire une déclaration de Guillaume Maujean, chef du service Marchés du quotidien : « pour les économistes, c’est devenu une évidence : l’Etat grec n’est pas solvable ».
La politique autruchienne devrait donc toucher à sa fin, difficile pour les autorités de faire comme si la Grèce avait juste un problème de fin de mois difficile.
Dans l’ombre, se joue aussi la bataille sur les CDS, ces produits dérivés censés assurer la dette souveraine. D’un côté, l’ISDA (International swaps and derivatives association) qui régit le monde opaque des CDS ; de l’autre, les agences de notations. Affrontement : ce qui déclencherait ou non le règlement des CDS et donc d’autres pertes pour les organismes émetteurs de ces bouts de papier.
Confusion aussi sur les montants en jeu, puisque selon le Financial Times Deutschland, l’exposition des banques allemandes à la Grèce serait de 10,3 milliards d’euros — mais ce chiffre contredit celui de la Banque des règlements internationaux.
Les catastrophes des uns ne seront pas les miracles des autres. Préparez-vous au pire, vous ne serez jamais déçu.
J’ai rarement une telle avalanche de titres sinistres, même au bon vieux temps de Lehman Brothers.
Que faire ? Vous couvrir évidemment. En tant qu’investisseur particulier, il est difficile de déserter totalement les marchés actions. Les obligations n’ont jamais été aussi incertaines, les rendements de l’argent sont négatifs puisque les taux courts sont inférieurs à l’inflation et l’immobilier n’a jamais été aussi cher.
C’est le moment de placer et vérifier vos ordres de vente stop, de prendre partiellement vos plus-values, de renforcer votre couverture universelle l’or, de choisir quelques fonds bear adaptés à votre situation.
L’or est actuellement la seule devise sans risque de contrepartie. Il n’est pas cher !