Un extrait inédit du livre de Bill Bonner, Gagner ou Perdre, où l’on se remémore d’où viennent la vraie croissance, la prospérité… et l’argent.
Voici ce que nous trouvons dans la Bible – Genèse 3, 19 :
« A la sueur de ton visage tu mangeras du pain. »
Autrement dit, si vous voulez de l’argent, il vous faudra le gagner. Et le gagner signifie satisfaire un client ou un patron. Cela signifie donner quelque chose pour recevoir quelque chose.
Si vous voulez progresser financièrement, si on devait le formuler sous forme de règles, on pourrait faire la liste suivante :
- Travaillez dur.
- Apprenez autant que vous pouvez.
- Economisez votre argent.
- Investissez de manière raisonnable dans des choses que vous connaissez.
Il y a aussi des moyens malhonnêtes pour obtenir ce que vous voulez. Moins violent que de dérober la caisse d’un magasin, vous pouvez imprimer des faux billets. Et placée devant nous comme une bombe qui n’a pas encore explosé sur une place de jeux se trouve une autre citation de la Bible, tirée cette fois de Proverbes 21, 6 :
« Une fortune acquise grâce à des paroles frauduleuses :
Illusion fugace de gens qui cherchent la mort ! »
Comme le savent les lecteurs de longue date de nos Chroniques quotidiennes, nous sommes connaisseur en matière de désastres financiers. Donnez-nous un deutschmark de 1922 – une excellente cuvée ! Si vous aviez acheté une maison à Berlin en 1921, vous auriez pu finir d’amortir votre hypothèque en 1923 pour le prix d’une tasse de café.
Ou un dollar du Zimbabwe de 2006 ? Une grande année. Plein de liquidités. Nous avions l’habitude de garder un billet de 10 000 milliards de dollars Zim dans notre porte-monnaie et nous possédons aussi un billet de 100 000 deutschmarks encadré sur le mur de notre bureau ; l’un et l’autre nous rappellent de ne pas faire confiance à l’argent papier.
Les alliages de l’Amérique du Sud ne sont pas mal non plus. Tant l’Argentine que le Brésil ont produit quelques belles catastrophes. En Argentine, le taux d’inflation atteignit 5 000% en 1989. En 1985, les Argentins avaient tenté d’éviter la débâcle tant méritée en remplaçant le peso discrédité par une nouvelle devise, l’austral. En 1994, l’austral était discrédité à son tour et on fit retour au peso.
De l’autre côté de la frontière, un de nos collègues se souvient de ce qu’était la vie dans le Brésil des années 1980 :
« Lorsque papa recevait sa paie, nous l’attendions à son bureau. Puis nous allions droit à l’épicerie. Il fallait y arriver le plus vite possible car ils passaient la journée à hausser les prix.
Si vous attendiez, vous en auriez moins pour votre argent. Et il ne resterait peut-être rien à acheter. »
Différentes sortes de désastres
Il y a plusieurs sortes de désastres. Il y a les désastres naturels, telle l’explosion du Vésuve qui anéantit la ville romaine de Pompéi au Ier siècle. Il y a des désastres militaires, telles l’attaque des Japonais sur Pearl Harbor en 1941 ou l’attaque de la Russie par la France en 1812. Il y a des désastres politiques tels que la Révolution française ou le coup d’Etat en Russie en 1917.
Les désastres financiers sont plus amusants. Ils sont plus comiques que tragiques, à moins qu’ils ne mènent aux désastres des autres sortes. Et l’argent frauduleux ou le trop d’argent que vous n’avez pas gagné est presque toujours le coupable.
Aujourd’hui même une catastrophe classique se développe au Venezuela. Le bolivar, la devise vénézuélienne, a perdu 99,99% de sa valeur l’an dernier. En avril 2018, le Financial Times rapportait que 5 000 personnes quittaient le pays chaque jour. A ce rythme-là, il ne resterait plus personne dans le pays en 2038.
Le désastre financier mène d’habitude à des désastres sociaux, politiques, militaires et médicaux. Si tel n’était pas le cas, la crise financière américaine qui s’approche ne serait qu’un motif de divertissement. Après tout, qui se préoccupe que les riches perdent de l’argent ?
Pour les pauvres, toutefois, les enjeux sont plus élevés.
Comme pour le prouver, en juillet 2018, l’inflation au Venezuela avait atteint 82 766%. Autrement dit, si vous aviez acheté un paquet de cigarettes pour 5 $ en juin, vous pouviez vous attendre à le payer 4 138 $ à la fin de juillet. Et à la fin 2018, de nouvelles estimations plaçaient le taux d’inflation à 1 000 000% !
Lorsque la valeur de l’argent s’en va, tout semble s’en aller avec lui. L’économie, le gouvernement, l’ordre, la moralité, le juste et l’injuste – tout cela s’enfonce dans une zone d’ombre où vous ne savez plus ce qui se passe ni à qui faire confiance.
Le cas du Venezuela
La hausse du prix du pétrole en 2017 était censée donner un peu de répit au Venezuela. Le pétrole est la plus grande ressource du pays et son produit d’exportation principal. PDVSA, le géant pétrolier appartenant à l’Etat, était censé sauver la nation. Mais il était trop tard. Le vernaculaire – l’immense réseau de pensées et de marchés qui constitue la vie quotidienne – était si corrompu et si déformé qu’il était devenu incapable de réagir normalement.
Le Venezuela n’était plus en mesure de saisir les occasions et de répondre aux crises. Les salaires ne pouvaient suivre l’inflation. Le New York Times attire l’attention sur le cas typique d’un ouvrier de plate-forme pétrolière qui resta sur place pendant tout le mois de mai mais ne gagna que de quoi acheter un poulet. Incapables de nourrir leurs enfants sur leur salaire, les travailleurs quittaient le travail. Ou prenaient leur voiture. Des camions disparurent. Des clés à molette et des tubes en cuivre également.
Même après la hausse du prix du pétrole, les revenus baissèrent pour la compagnie… l’Etat… et pour les employés qui restaient. Qu’est-ce qu’on pouvait faire ? Partir ! Les journaux rapportèrent que les Vénézuéliens se pressaient aux frontières, n’emportant souvent que leurs habits sur leur dos.
Plus d’un million et demi de réfugiés vénézuéliens vivent en Colombie. Ils fouillent les détritus pour trouver de quoi se nourrir ou de quoi faire quelque chose. Ils travaillent à des petits boulots ou se prostituent et dorment à la dure sous les ponts ou dans les parcs.
« Nous sommes en train de mourir de faim », confie un réfugié au Financial Times. « Trois membres de ma famille sont déjà morts de faim. »
Au Venezuela même, la plupart des hôpitaux n’ont plus de médicaments et peu ou pas d’eau courante. Le manque de nourriture, de médication et de soins sanitaires rend les gens encore plus vulnérables aux maladies, en particulier aux maladies contagieuses.
Après une chute de productivité de 40%, 90% des Vénézuéliens qui vivent encore au pays sont appauvris. « L’extrême pauvreté » a triplé durant les quatre dernières années. La justice et l’ordre public sont aussi en train de s’effondrer tant au Venezuela que dans les pays voisins.
Ceux qui réussissent à passer la frontière de la Colombie ou du Brésil trouvent souvent peu d’hospitalité. Ils sont si nombreux que les services sociaux sont débordés. Les boulots sont rares. Et peu de gens voient d’un bon œil tant de réfugiés désespérés à leur porte.
Comment ces crises arrivent-elles ?…
… Et pourquoi vous en parler ? Vous ne vivez pas au Venezuela. Ou au Zimbabwe. Nous ne sommes pas dans l’Allemagne des années 1920.
Et, non, nous ne sommes pas en train de prédire que les Etats-Unis sont en train de devenir un Venezuela, un Zimbabwe ou une République de Weimar. Mais il existe des causes et des effets dans le monde financier. Et des pièges. Et des désastres. Et ils suivent tous des modèles familiers. Tout le monde veut plus d’argent. Et ils veulent l’avoir le plus rapidement et le plus facilement possible.
Pour un gouvernement, cela signifie taxer, emprunter et faire marcher la planche à billets.
Au début – c’est un processus qui peut durer des décennies –, aucun mal n’est visible. Puis les dépenses continuent à augmenter et la dette s’accroît. Dans un effort pour « stimuler » l’économie et sortir de la dette, le gouvernement dépense plus. Et s’endette davantage. Et fait marcher encore plus la planche à billets, si on le lui permet.
Bientôt, il se trouve piégé par sa propre mauvaise foi, sa propre monnaie dévalorisée, sa propre mauvaise dette et ses propres mauvaises dépenses. Personne ne veut un désastre financier. Mais la manière la plus aisée de sortir de la crise est de faire marcher toujours plus la planche à billets… jusqu’à ce que toute l’économie explose.
Un système économique est un phénomène naturel. Comme tous les phénomènes naturels, il obéit à des lois qu’aucune législature n’a jamais proposées et qu’un vote majoritaire ne peut renverser. Vous pouvez vous dire qu’un dollar est un dollar, mais il y a une grande différence entre le dollar d’avant et le dollar d’après 1971.
L’argent doit être une « juste » mesure de la richesse. C’est-à-dire qu’il doit être relié à des choses réelles et en particulier à la chose réelle qui pardonne le moins, au temps.
L’argent est une manière de revendiquer des choses réelles. Avec lui, vous pouvez acheter le temps des autres. Ou ce qu’ils fabriquent. Il est une revendication de quelque chose de spécifique et de concret.
Lorsque vous laissez votre voiture à un voiturier, par exemple, vous recevez un billet. Ce billet, comme de l’argent, est une information. Il dit au monde que vous avez droit à cette voiture.
Si le voiturier imprimait des billets supplémentaires et les distribuait, le contenu d’information de ces nouveaux billets serait faux. Ces billets diraient que d’autres personnes ont droit à votre voiture. Mais si les fraudeurs peuvent imprimer plus de billets, ils ne peuvent pas créer plus de voitures. De sorte que notre perception de la situation serait déformée et rendu confuse par cette information bidon.
Nous voyons les conséquences de l’argent « injuste » au Venezuela. En août 2018, il fallait presque 200 000 bolivars pour acheter un œuf. Mais à cause du fait que c’était le gouvernement qui fixait les prix, un litre d’essence ne coûtait qu’un bolivar. Le dollar américain s’échangeant contre 3 500 000 bolivars sur le marché noir, il aurait été théoriquement possible d’acheter un million de litres d’essence pour un dollar.
On ne peut pas nier la vérité
La nature ne disparaît pas pour la simple raison que vous agissez comme un idiot. Elle ricane et se marre plutôt. Et la vérité ne cesse pas d’exister parce que vous la niez.
Les marchés – fondés sur des échanges gagnant-gagnant volontaires – disent la vérité. Ils ne fixent pas les prix, mais les découvrent. Ils fournissent une nouvelle information. Ils vous surprennent en vous disant quelque chose que vous ne saviez pas.
Les marchés montent et descendent sans arrêt, parfois de manière brusque. Les gens ne savent jamais à l’avance ce que valent les choses. Une personne demande, une autre offre. Là où elles se rencontrent, elles fixent le prix du marché. Collectivement, à travers les marchés, les prix imposent un ordre et révèlent la vérité.
Bien sûr, les êtres humains tendent à surfaire. Ils deviennent exagérément optimistes ou exagérément pessimistes… poussant les prix trop haut ou trop bas… créant des mini-booms comme des paniques.
Aux Etats-Unis, entre la fin de la guerre civile et la Grande Dépression, il y eut la panique de 1873, la panique de 1884, la panique de 1893, la panique de 1901, la panique de 1907 et la Dépression de 1920-1921. Les souffrances et les dégâts causés par ces revers varièrent. Mais en règle générale, ils allaient et venaient.
Ceux qui demandent et ceux qui offrent ne savent jamais d’avance ce qui est trop haut ou trop bas. Mais les marchés s’adaptent rapidement. Les prix montent et baissent. Les compagnies prospèrent… et font faillite. Entrepreneurs et spéculateurs réussissent et échouent. Lorsqu’ils échouent, d’autres sont prêts à recueillir les restes… et à retourner au travail.
Chacun peut commettre une erreur. Mais si vous voulez une véritable catastrophe, il vous faut de la violence – pour forcer les gens à faire ce qu’ils ne feraient pas sinon et les empêcher de découvrir la vérité ou corriger leurs erreurs. Autrement dit, il vous faut un gouvernement.
Avant le krach de 1929, le gouvernement Coolidge baissa les impôts, obtint un surplus budgétaire et remboursa un quart de la dette nationale. Au moment où le krach survint, Calvin Coolidge avait déjà quitté le pouvoir. Mais Andrew Mellon, son secrétaire au Trésor, avait été choisi par Herbert Hoover et avait amené avec lui l’esprit du gouvernement Coolidge.
De sorte que lorsque le krach arriva, Mellon sut ce qu’il fallait faire – laisser le bois mort se consumer de lui-même. Il savait qu’une limite avait été atteinte… et que la crise consistait pour l’essentiel à se débarrasser des erreurs – des mauvaises dettes et des mauvais investissements – de manière à ce que l’économie puisse redémarrer sur des bases saines.
Durant la Dépression de 1920-1921, l’Etat se garda d’intervenir et l’économie se redressa rapidement. Mais en 1929, au lieu de laisser les marchés corriger les erreurs, il intervint.
Comme l’économiste Murray Rothbard le prouve dans son livre America’s Great Depression, les autorités passèrent à l’offensive avec une série de mesures de contrôle des salaires, des prix, du commerce et de l’industrie (autrement dit de marchés gagnant-perdant imposés par la force) qui empêchèrent les marchés de faire le ménage. Le résultat fut une dépression qui dura plus ou moins jusqu’au début de la Deuxième guerre mondiale.
Nous savons par instinct qu’on ne peut rendre les gens riches en leur donnant des bouts de papier imprimés à l’encre verte. Nous savons que les titres ne sont pas d’une valeur éternelle… que nous ne vivrons pas toujours… et que quelque chose survient toujours pour empêcher que les choses soient trop hors de contrôle.
Ou, pour le formuler autrement, les choses deviennent hors de contrôle… mais, à ce moment-là, elles finissent toujours par rentrer de nouveau sous contrôle. Il y a des boucles de rétroaction… des corrections… et des calculs. Il y a des alarmes qui sonnent, des cloches qui nous disent quand nous restons debout trop longtemps… et des maux de tête qui nous disent que nous avons trop bu.
Il y a des patrons qui sont là pour nous dire quand nous travaillons mal… et des prêtres pour nous dire quand nous sommes maléfiques. Et à quoi d’autre servent les maris et les femmes ? Ils nous rappellent à l’ordre quand nous agissons comme des idiots.
Il y a des limites. La plus grande limite est celle du temps. La Réserve fédérale et le système bancaire sont là pour offrir du crédit. Wall Street se sert de ce crédit pour faire monter le prix des actions. Il est remboursé par l’économie réelle où se concluent tous les marchés gagnant-gagnant. La dette est offerte en dollars, en yuan, en yen ou en euros. Mais elle est remboursée en termes de temps.
Pas le temps !
C’est toujours de temps que nous manquons. Nous voulions épargner pour notre retraite… nous voulions arrêter de manger tellement… nous voulions dire quelque chose à quelqu’un qui nous est cher, mais le temps nous a échappé… nous voulions passer plus de temps avec nos parents de leur vivant… ou plus de temps avec nos enfants en bas âge. Mais nous n’avons pas eu assez de temps. Il nous a manqué.
Nous voulions… nous aurions dû… nous aurions pu… Mais nous avons manqué de temps. Même la personne la plus riche du monde manque de temps, comme nous.
Dans un système financier, les faux-monnayeurs – y compris les banques centrales – peuvent mettre en circulation une quantité presque infinie d’argent… comme ces voituriers leurs billets de stationnement. Une fois qu’une économie se met à accepter de la fausse monnaie, l’Etat peut l’approvisionner presque indéfiniment.
Quelle est donc la limite ? Qu’est-ce qui déraille ? Où est le mur dont nous savons par instinct qu’il existe ?
[…] Bien sûr, c’est le temps.
« Et qui d’entre vous peut, par son inquiétude, prolonger tant soit peu son existence ? » demande Jésus dans son Sermon sur la montagne. Personne, bien sûr.
Tout ce que vous faites prend du temps. Il faut du temps pour construire une voiture. Il faut du temps pour la garer. De sorte que lorsqu’on fabrique de l’argent « à partir de rien », on fait valoir des droits sur le temps.
On peut se servir d’argent pour acheter ou pour garer une voiture. Mais si l’argent est emprunté, il faut plus de temps pour payer les intérêts sur le prêt. Et il faudra du temps – du temps à venir – pour rembourser le capital. De sorte que lorsque vous empruntez de l’argent, vous empruntez essentiellement du temps.
Il y a une manière d’estimer combien de temps vous pouvez emprunter… avant que vous ne fonciez dans le mur. Dans une longue tradition – qui, rappelez-vous, vous garantit une expérience de valeur –, les dettes équivalent en règle générale à 1,5 fois votre revenu… pas beaucoup plus.
Puisque le temps est de l’argent, une manière plus claire de formuler ceci consiste à dire que vous pouvez emprunter une heure et demie sur l’avenir pour chaque heure où vous travaillez maintenant. Ou pour chacune de vos journées de travail, vous pouvez vous permettre une dette d’un jour et demi de salaire.
Mais aux Etats-Unis le rapport actuel est de 1-3,4. Autrement dit, le gars qui travaille une semaine pour soutenir sa famille doit travailler presque trois semaines et demie de plus pour rembourser ses dettes. Voilà pourquoi les taux d’intérêt ont une telle importance.
Si vous gagnez 100 000 $ net d’impôts et que vous avez 150 000 $ de dettes à un taux de 2%, cela veut dire que vous travaillerez sept jours et demi rien que pour payer vos intérêts. Mais si vous gagnez 100 000 $ et que vous devez 150 000 $ à 5%, il vous faudra travailler quatre semaines juste pour payer ces intérêts. Le temps va vous manquer. Sur quoi vous allez emprunter toujours davantage rien que pour payer vos intérêts.
Le temps est ce qui nous rattrape tous. Nous manquons de temps. Tout le monde dans le monde entier manque de temps. Et le temps ne peut être allongé. Il ne peut être imprimé. Il ne peut être épargné, recousu ou emballé.
Selon la BBC, le revenu global est d’environ 70 000 Mds$, avec un revenu par foyer moyen d’environ 10 000 $… ou environ 5 $ par heure. A un taux de 3%, cela représente 7 500 Mds$ de dollars d’intérêts par an… ou 1 500 Mds d’heures de travail… ou environ 300 heures pour chaque travailleur adulte.
Haussez le taux à présent à 5%… Ce qui arrive va de soi : vous manquez de temps… et de chance.
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