Avez-vous pris la pleine mesure du gigantesque pump sur le bitcoin par la société MicroStrategy ?
Avez-vous pris la pleine mesure du gigantesque pump sur le bitcoin par la société MicroStrategy ?
Il y certes des éléments « objectifs » pour expliquer la hausse du BTC de 73 000 $ (le 5/11) vers 99 00 $ (le 22/11), mais ils étaient déjà connus avant les élections :
- Donald Trump évoque la constitution d’une réserve en bitcoin ;
- le patron de la SEC, très vigilant sur les transactions en crypto-actifs et hostile à sa banalisation comme valeur mobilière accessible à tous, devrait quitter son poste début 2025.
Mais cela peut-il justifier +35% en mode « funiculaire » ?
Le bitcoin a bénéficié d’un gigantesque pump par la société MicroStrategy qui a littéralement arraché la crypto à la hausse ces trois dernières semaines.
La firme vient de ramasser 75 000 unités – à plus de 90 000 $ de prix moyen – en s’endettant auprès d’investisseurs privés (le croirez-vous, à 0,00% !) et de banques (à hauteur de 4,2 Mds$) pour payer les « plus hauts » jour après jour et lui permettre de pulvériser des records, ce qui revalorise son stock de 331 200 bitcoins, lequel constitue leur principal actif (pour une valeur « mark to market » de 31,2 Mds$).
Mais devinez quelle est la capitalisation boursière de MicroStrategy ? 86 Mds$, soit près de trois fois la valeur de son stock de Bitcoins… Les actionnaires semblent donc pricer une hausse imminente du BTC vers 260 000 $.
C’est ce qu’on appelle une « hausse momentum » : les gains de la veille attirent les acheteurs de demain, qui comptent sur ceux encore plus frénétiques, espérés après-demain… et cela fonctionne d’autant mieux quand tout le monde sait qu’une méga-baleine est à la manœuvre, et le fait savoir (Michael Saylor, le P-DG de MicroStrategy, étant omniprésent dans les médias pour faire le buzz).
Les escrocs dépeints dans Le Loup de Wall Street ne procédaient pas autrement pour doper les cours d’entreprises fantômes qu’ils souhaitaient refourguer à leurs clients : « Regardez cette hausse, c’est de la folie ! Les plus grands banquiers de Wall Street se l’arrachent, il ne m’en reste plus que 500 contre 10 000 ce matin, est-ce que vous les voulez, ou je les place dans la minute qui suit auprès d’un autre client qui attend déjà sur une autre ligne ? »
Michael Saylor dément ce genre d’objections : il explique qu’en achetant une action MicroStrategy, vous payez effectivement une prime pour acheter du bitcoin (ce qui reste interdit pour de nombreux institutionnels : ils ne peuvent pas inclure de bitcoin dans des plans de retraite 401K).
MicroStrategy, à l’image d’une compagnie pétrolière, ne saurait être valorisée que sur la seule base de ses réserves de pétrole.
Tout comme le pétrole doit être raffiné en essence, un produit à valeur ajoutée, MicroStrategy fait de même pour le bitcoin.
En réalité, le modèle de MicroStrategy repose sur des émissions de dette bon marché (et il se trouve des créanciers pour souscrire à des convertibles offrant 0% de rémunération et convertibles presque à 2 fois le prix du titre sous-jacent) pour acheter du bitcoin et amplifier sa hausse.
Puis, MicroStrategy émettra de nouvelles actions – avec une forte « prime » – et s’en servira pour acheter plus de bitcoins.
Et quand il n’y aura plus de liquidités, on revient à l’étape « émission de dette », et c’est reparti pour un tour !
Combien de temps ce cycle peut-il durer ?
Nous n’avons pas la réponse, mais tout s’accélère spectaculairement depuis le 13 novembre, avec un emballement des échanges sur MicroStrategy le 22 novembre (avec 50 Mds$ de titres négociés, tandis qu’il ne se négociait que 5 Mds$ en 24h sur le bitcoin, soit une échelle de 1 à 10) qui ressemble beaucoup à la phase terminale d’une bulle de type « dot-com/mars 2000 » dans le cadre d’une véritable frénésie – voire hystérie – acheteuse.
5 commentaires
Bonjour,
Je n’ai jamais eu confiance dans le Bitcoin. Au départ on m’a bien expliqué qu’il s’agissait d’une formule mathématique pour bloquer
chaque investissement dans une blochchain avec la possibilité d’effectuer des paiements sans passer par les banques et donc d’éviter
les frais bancaires et le dévoilement de ses activités.
Toutefois il fallait s’armer d’une wallet pour conserver ses codes qui en cas de perte faisait perdre tout le bénéfice de cet échafaudage .
Le Bitcoin en cas de vogue peut fluctuer fortement à la hausse mais malheur en cas de retournement de tendance car comme
dans toute spéculation les premiers entrants ou sortants partent avec la crème .En cas de forte chute d’un or bien planqué l’investisseur
détient toujours son stock, pour le bitcoin récupérer ses avoirs peut s’avérer problématique surtout si la plateforme est sensible au
délestage.
Il est amusant que, pour reprendre votre expression, un « or bien planqué » soit perçu dans l’inconscient collectif comme quelque chose de parfaitement légitime alors que détenir du bitcoin sur un wallet privé dégage encore pour beaucoup de personnes un relent nauséabond d’activité illégale.
Ceci est paradoxal dans la mesure ou les transactions sur le BTC sont parfaitement transparentes (même si cryptées).
Il n’y a pas « d’échafaudage », comme vous le dites : la création d’un wallet privé est une opération parfaitement simple et qui prend moins de temps que l’ouverture d’un compte en banque.
Vous avez cependant raison de dire qu’il faut avoir une discipline suffisante pour ne pas perdre ses codes, de la même façon que si vous enterrez votre or quelque part au fond du jardin, il est toujours préférable de matérialiser l’emplacement du magot par quelque chose de relativement pérenne, par exemple un arbre planté juste à côté.
Il en va de même avec le BTC : tout comme votre or ne serait pas perdu si vous êtes frappé d’Alzheimer, le BTC n’est pas perdu si vous perdez vos clés privées. Le seul problème est que plus personne ne sait comment y accéder.
Enfin, oui, le BTC est souvent l’objet de retournements de tendance, c’est le cas depuis 15 ans. Tant pis pour ceux qui n’y voient qu’un moyen de spéculer à court terme (et qui, ce faisant, accentuent la volatilité). La vrai question est : où était-il au moment de sa création, et où en est-il maintenant ? Je crois que cela se passe de commentaire.
BTC = du vent. Pur produit spéculatif, évanescent comme l’éther(eum)… Gare à la chute !
Bonjour,
Combien de temps la hausse peut durer ? Probablement entre 6 et 12 mois si l’on se fie aux cycles de 4 ans du Bitcoin ! Ensuite on va assister à nouveau à l’effondrement de sa valeur et des autres cryptomonnaies (phase de Bear Market).
Evidemment personne ne peut prédire jusqu’où ira le Bitcoin dans ce cycle mais une chose est certaine : les investisseurs avertis feront beaucoup d’argent. Et dans les 5 à 10 ans le Bitcoin pourrait tutoyer les 1 million de dollars. N’oublions pas que sa quantité est limitée à 21 millions, contrairement à la monnaie Fiat qui est inflationniste et en perdition.
Je crois que beaucoup vont se mordre les doigts de ne pas avoir pris le train en marche, par idéologie ou pour d’autres raisons obscures.
Je parlerai des plateformes de bitcoins (FTX) dont les dirigeants sont partis avec la caisse (les économies de leurs clients)! Alors investir dans le bitcoin est très risqué, un actif non tangible à l’inverse de l’or.