** En temps normal, nous sommes ravis de publier des lettres critiques. Mais l’une de celles que nous avons reçues la semaine dernière était tellement grossière et injurieuse que nous n’avons pas pu la publier. Si nous avions enlevé tous les jurons, il ne serait plus rien resté du texte. Mais l’idée principale de la lettre, c’est que nous avons deux points de vue sur le pétrole… et que nous sommes des crétins qui se contredisent et se déguisent sans doute en femmes à leurs heures perdues.
– Revenons sur les faits : d’un côté, nous annonçons que la production mondiale de pétrole a atteint un pic, qu’elle ne dépassera probablement jamais les 94 millions de barils par jour et qu’à long terme, les prix vont augmenter. D’un autre côté, nous affirmons que nous pensons que les prix ont atteint un plafond pour l’année, autour des 145 $. Est-ce contradictoire ? Indécis ? Idiot ? Qui rédige la Chronique Agora, Hamlet ?
– Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit concernant le pétrole. Ce qui est formidable avec les marchés financiers, c’est qu’il n’y a pas de place pour la subjectivité dans la performance. Soit vous avez raison, soit vous avez tort. Vos actions montent ou elles ne montent pas. Impossible de se cacher.
– En ce qui concerne l’or noir, c’est toute la planète qui est en train de repenser sa relation au pétrole — et qui décide de payer plus. Il le faut. Mais vous avez aussi des pertes économiques importantes dues au prix du pétrole. Il est clair que l’augmentation des prix de l’énergie attaque déjà la demande. Puisque tout s’équilibre, les prix élevés vont peu à peu réduire la demande.
– Le gros défaut dans notre théorie, c’est la valeur du dollar américain par rapport aux biens concrets. Un dollar plus faible signifie des prix plus élevés pour le pétrole et l’or — sans compter les dégâts que le prix du pétrole peut faire dans l’économie réelle. Nous allons arriver à un stade où les producteurs et les consommateurs de pétrole vont devoir décider d’échanger leurs marchandises dans une devise plus stable. Mais ça aussi, c’est un grand changement pour les marchés, et cela n’arrivera pas si vite, ni sans heurts.
** L’autre possibilité, ce serait de penser que nous vivons les prémices d’un effondrement hyper-inflationniste mondial. Les banques centrales ont perdu tout contrôle sur les prix. Guidés par une offre serrée, une demande en pleine explosion, des taux d’intérêts réels négatifs, et un système de devise mondiale liée au dollar, les prix des biens concrets vont devenir incontrôlables tandis que les prix des capitaux financiers s’effondrent. Si c’est le cas, alors les perspectives de notre position pétrolière semblent compromises. Mais dans de telles circonstances, le pétrole ne sera plus le principal sujet d’inquiétude.
– Quoi qu’il en soit, il existe des cycles dans les cycles, même dans un marché haussier. Pour l’instant, nous pensons que le pétrole va baisser et non pas monter dans les six prochains mois. Mais nous évoquons encore plein d’actions sur l’énergie dans nos lettres d’informations… et ce pour de très bonnes raisons.
[NDLR. : Pour profiter de telles recommandations sans plus attendre, suivez le guide…]