▪ La biotechnologie ne se soucie pas de la crise de dette européenne… de la rapidité de la reprise américaine… ou du départ d’Hosni Moubarak. La biotechnologie recouvre les traitements médicaux innovants… quel que soit l’état de l’économie ou les vicissitudes de la géopolitique.
En bref, l’innovation biotechnologique est assurée de progresser pendant les bonnes périodes comme les mauvaises, les booms comme les krachs.
Chaque jour, on fait des avancées spectaculaires dans la compréhension et l’ingéniérie des processus biologiques. Par exemple, deux des entreprises que j’ai recommandées à mes lecteurs sont des pionnières dans l’utilisation des anticorps monoclonaux pour cibler les mécanismes des agents de chimiothérapie, également connus sous le nom de conjugués anticorps-médicaments (CAM).
▪ Les anticorps sont très spécifiques par nature. Sans eux, notre propre corps n’aurait pas les moyens de se défendre contre les organismes infectieux et les cancers. Une fois que le système immunitaire reconnaît un pathogène, il commence à produire les anticorps nécessaires pour que les globules blancs passent à l’attaque. Des décennies de recherches nous ont donné la connaissance de la manière dont ces tueurs-nés fonctionnent. A présent, nous avons la technologie pour les construire sur commande.
Il y a, bien entendu, des thérapies contre le cancer basées sur les anticorps qui sont déjà des best-sellers sur le marché, comme l’Herceptine et le Rituxan. Cependant, ce sont là des anticorps "nus". Ils aident effectivement à tuer les cellules cancéreuses, mais doivent être utilisés en conjonction avec la chimiothérapie. Ils représentent la "Phase I" de la technologie thérapeutique des anticorps. Ils s’attaquent assez au cancer pour être utiles, mais ne peuvent le mettre K.O. à eux tout seuls.
Toutefois, les deux entreprises que j’ai recommandées vont un peu plus loin avec ce concept. Elles créent des anticorps adaptés à des cancers spécifiques. En ajoutant un lien chimique bien précis à l’anticorps, on peut y fixer une chimiotoxine.
L’anticorps peut entrer une fois qu’il est fixé à la cellule cancéreuse. Là, la machinerie biologique de la cellule elle-même brise le lien qui relie la toxine et l’anticorps, libérant la chimio-molécule qui peut alors perturber la cellule et la tuer.
Ces anticorps ne se jettent pas nus dans la bataille ; ils sont armés et dangereux.
Les deux entreprises que j’ai recommandées ont de nombreux candidats CAM en chemin vers une approbation potentielle de la part des autorités sanitaires américaines. En fait, l’une de ces deux entreprises pourrait se révéler avoir le premier CAM sur le marché.
Même si la première indication pour ce composé serait de combattre les cas de résistance ou de rechute de lymphomes de Hodgkin ou de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC), on a découvert que d’autres cancers expriment la même cible moléculaire que le Hodgkin ou les LAGC. Ainsi, ce traitement pourrait inclure d’autres maladies potentielles comme le lymphome cutané à cellules T, le lymphome T périphérique et les lymphomes à cellules B.
Je suis une autre entreprise qui a également développé un complexe ADC très prometteur dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules, du carcinome à cellules de Merkel, du cancer des ovaires, des tumeurs carcinoïdes et autres tumeurs neuroendocriniennes.
De plus, cette entreprise avance dans le domaine des anticorps armés en partenariat avec d’autres pharmaceutiques pour le lymphome, les tumeurs solides, les myélomes multiples et les tumeurs liquides. Il est vrai que ces complexes en sont encore à quelques années de l’approbation finale.
Mais la technologie est très solide… et très excitante. La biotech, d’une manière générale, offre certaines des meilleures opportunités d’investissement aujourd’hui.
[Ray Blanco était le genre d’enfant qui reste des heures dans sa chambre tous les soirs, programmant des codes dans son ordinateur Timex Sinclair 1000. Aujourd’hui, il combine sa passion de la technologie avec ses connaissances et son savoir-faire dans les domaines de la finance et des marchés boursiers au sein de la lettre NewTech Insider, dont il est co-rédacteur.]
