Sous Trump comme sous ses prédécesseurs, illusions et contradictions s’empilent tandis que Washington prépare une nouvelle intervention.
« Où étiez-vous quand ils ont assassiné ces hommes ? »
Nos petits-enfants nous poseront-ils cette question ? Que leur répondrons-nous ? Que nous avons voté pour Kamala ? Que nous n’avons pas voté du tout ? Ou que nous n’avons pas voté pour ça ?
Alors que la société se tord et se retourne, entraînée par de l’argent fictif, elle semble suivre une trajectoire prévisible et sinistre. La démocratie tend vers le Grand Chef ; et le Grand Chef, lui, tend vers la violence…
Mais attendez. Voici les dernières nouvelles du Washington Post :
« Le ‘Donald J. Trump Institute of Peace’, nouvellement rebaptisé, accueille son premier événement
Le président Donald Trump souhaite ardemment être reconnu comme un artisan de la paix. Son administration a accédé à sa demande mercredi en rebaptisant le bâtiment qui abrite l’Institut américain pour la paix, en plein centre-ville de Washington. »
M. Trump est-il une exception à la règle ? Est-il un président pacifique ?
Les empires sont naturellement enclins à la violence. C’est ainsi qu’ils deviennent des empires : en conquérant d’autres nations. Et c’est pourquoi les Etats-Unis se préparent presque constamment à la guerre, y goûtent, ou y sont réellement engagés depuis la Seconde Guerre mondiale. Hégémon suprême, successeur de l’Empire britannique, ils règnent sur une grande partie du monde.
Et maintenant, sous les yeux du monde entier, les mêmes scélérats qui nous ont entraînés en Afghanistan et en Irak visent le Venezuela et l’Iran, réarrangeant les faits au besoin. Elliot Abrams, par exemple, a laissé sa trace sur presque tous les désastres de politique étrangère, les guerres inutiles et les massacres gratuits du dernier demi-siècle. Aujourd’hui, il en prépare un autre. Substack rapporte :
« Elliot Abrams, ancien membre des administrations Reagan, Bush et Trump, qui a été impliqué dans certains des pires crimes commis par les États-Unis en Amérique du Sud sous l’administration Reagan, ainsi que dans les tentatives de changement de régime au Venezuela sous Bush et Trump, a récemment écrit un article pour Foreign Affairs appelant à une guerre visant à changer le régime au Venezuela.
Il a écrit que Trump devrait ‘éliminer’ la possibilité de nouvelles négociations avec Maduro’. ‘L’Iran prévoit de transférer des missiles au Venezuela… [il] utilise le Venezuela comme base pour les activités du Hezbollah.’ »
Et voici ce qu’a dit peut-être le membre le plus stupide et/ou le plus corrompu du Sénat, Lindsey Graham (qui a reçu plus d’un million de dollars de l’industrie de la défense) :
« J’apprécie et je respecte beaucoup la détermination du président Trump à s’attaquer aux pays du califat de la drogue qui occupent notre arrière-cour, au premier rang desquels le Venezuela. »
Les Etats-Unis comptent au moins dix fois plus de consommateurs de drogues illégales que le Venezuela, proportionnellement. Mais c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre.
Et ce que nous a appris la grande expérience américaine de la Prohibition, c’est qu’on peut rendre quelque chose illégal… mais pas inattrayant. La prohibition gonfle les marges, attire les convoitises et augmente l’offre – pas l’inverse.
Pourtant, Trump semble déterminé à entraîner les Etats-Unis dans un nouveau conflit brûlant. Associated Press rapporte :
« Trump affirme que les Etats-Unis lanceront bientôt des frappes terrestres contre les cartels de la drogue. »
Et le New York Times ajoute :
« Trump déclare l’espace aérien vénézuélien fermé. Le président a affirmé quelques jours plus tôt que les États-Unis pourraient ‘très bientôt’ étendre leur campagne d’élimination en mer contre les personnes soupçonnées de trafic de drogue à des attaques sur le territoire vénézuélien. »
Et si Maduro était capturé… serait-il gracié ? USA Today :
« Le président Donald Trump gracie un ancien dirigeant hondurien condamné pour trafic de cocaïne, une décision qui, selon la Maison-Blanche, ne compromet pas sa campagne anti-drogue – laquelle inclut des frappes militaires contre des bateaux soupçonnés de transporter de la drogue près du Venezuela. »
Souvenez-vous du Maine… du golfe du Tonkin… des armes de destruction massive… du Cartel de los Soles… tout y est.
Illusions. Mensonges. Brouillard.
Et encore une guerre factice… financée par de l’argent factice.
