** L’or semble avoir atteint son plus bas niveau à 784 $. C’est peut-être la meilleure opportunité d’achat que nous aurons pendant de nombreuses années. L’avenir nous le dira.
* Nous n’allons pas nous donner la peine de jouer aux devinettes. De notre point de vue, l’or est une bonne chose à avoir lorsque les choses tournent mal. Et les choses sont allées si bien, pendant si longtemps, que nous soupçonnons que l’heure est venue pour elles de mal tourner — considérablement mal.
* Mal tourner, en termes économiques, signifie l’inflation ou la déflation — ou les deux. Et c’est bien les deux que nous constatons actuellement.
* "C’est le premier cycle économique de l’histoire où la classe moyenne se retrouve avec moins de revenus à la fin qu’au début", déclare CNN. L’article fait allusion à des chiffres publiés par le Census Bureau américain, montrant que les revenus médians réels des familles américaines ont chuté durant la période 2000-2007, passant de 58 500 $ environ, à 56 000 $.
* "Réels", tel est le mot important. La plupart des familles possèdent davantage de dollars. Le problème, c’est que l’inflation des prix à la consommation a réduit la valeur de ces dollars.
* Et une nuance intéressante est apparue — largement commentée par le parti démocrate. Alors que la famille médiane s’est appauvrie, les gens au sommet de l’échelle se sont enrichis. Les 1% les plus riches de la population possèdent désormais le pourcentage du revenu national le plus élevé de ces 80 dernières années.
** Que faut-il penser des derniers chiffres du PIB américain ? Les statistiques nous mentent depuis des années ; quelle histoire nous racontent-elles à présent ?
* Les lecteurs se rappelleront qu’à l’exception d’une période de six mois en 2001-2002, l’économie US s’est développée durant sept ans — généralement à une vitesse impressionnante. Les économistes américains avaient même pris l’habitude de s’en vanter. Ils pensaient avoir découvert une sorte de formule magique et se moquaient des Européens qui ne suivaient pas leur modèle.
* Ce qu’ils avaient découvert, en fait, n’était pas le miracle de la croissance éternelle, mais le mirage de l’expansion de crédit épisodique. Et il s’agissait d’une sorte spéciale de crédit super-puissant, gracieusement offert par le système monétaire basé sur le dollar. Dans les faits, les Américains pouvaient emprunter sans jamais avoir à rembourser l’argent. Ils ont envoyé des reconnaissances de dette — des dollars — partout dans le monde. Depuis 1971, ils ne pouvaient plus échanger leurs dollars contre de l’or. Par ailleurs, les étrangers reconnaissants étaient si heureux du dollar fort qu’ils ne voyaient aucun inconvénient à conserver leurs billets verts. Ils les utilisaient pour rembourrer leurs matelas, construire les réserves de leurs banques centrales et capitaliser des fonds souverains.
* Bien entendu, on ne peut pas vraiment s’enrichir en dépensant de l’argent qu’on n’a pas pour acheter des choses dont on n’a pas besoin. Nous avons donc souligné — nous attirant moqueries et dédain — que les chiffres du PIB américain étaient frauduleux. Dans une économie de consommation ayant atteint les dernières étapes d’une bulle du crédit, la croissance du PIB mesure le rythme auquel les gens s’appauvrissent — non le rythme auquel ils accumulent de la richesse.
* Peu de gens nous ont cru (ce qui est plus prudent, en général…). Mais à présent, nous avons les chiffres prouvant que nous avons raison. Le PIB a connu une croissance substantielle ces huit dernières années. Mais les Américains sont en fait plus pauvres.
* Aujourd’hui, nous avons de nouveaux chiffres du PIB ; une fois encore, ils affirment que l’économie se développe. Au second trimestre, le PIB des Etats-Unis a grimpé au taux annuel de 3,3%. C’est surprenant. Les économistes ont applaudi. Les investisseurs ont fait la fête. Les politiciens et les banquiers centraux se sont donné des tapes dans le dos. Et bon nombre d’analystes pensent que ces chiffres montrent que la crise est terminée ; l’économie US se développe à nouveau — sainement.
* Pas du tout. La majeure partie de la croissance du PIB au deuxième trimestre provenait des exportations – or, la plupart d’entre elles étaient des produits agricoles dont les prix ont grimpé. Les cours des céréales ont augmenté. Et les agriculteurs américains en ont beaucoup vendus sur les marchés mondiaux.
* Rien de mal à ça. Mais peu de gens s’en trouveront mieux. Les consommateurs sont toujours sous pression… et dépensent moins d’argent. Officiellement, les dépenses de consommation ont grimpé de 1,7% au second trimestre. Si l’on tient compte de l’augmentation démographique, c’est tout juste si on peut appeler ça une hausse, per capita. Et les ventes au détail ont en fait chuté en juillet.
* Alors avant de donner un verdict sur l’économie, nous aimerions pouvoir mener un contre-interrogatoire sur les chiffres du PIB… pour avoir la vérité. Et nous leur ferions également passer le supplice de la baignoire… juste pour s’amuser un peu.