Nous assistons à une Guerre des Mondes — entre l’inflation et la déflation. Nous ne savons pas quel côté gagnera, mais nous parions que si l’inflation privilégie l’or, la déflation, elle, ne veut pas de bien aux actions. Mais que voyons-nous ? Cette semaine, la Fed a promis de l’inflation — à pleines poignées. Elle a dit qu’elle injecterait 200 milliards de dollars supplémentaires pour lutter contre la déflation. L’Europe et le Canada suivent sa trace — avec 45 milliards de dollars supplémentaires. D’où provient toute cette oseille… de l’épargne ?
récession
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L’inflation fait grimper les matières premières, l’or et le pétrole… tandis que la déflation fait des ravages sur les actions. Le prix du pétrole a atteint de nouveaux records… tandis que les marchés boursiers dégringolaient. Il est surprenant de voir qu’ils n’ont pas chuté plus encore
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Epargne
Le Capitole américain tout proche de la roche Spitzerienne ?
par Philippe Béchade 15 février 2008Eliot Spitzer s’est construit une célébrité en pourchassant cinq ans auparavant les auteurs d’études financières complaisantes ou carrément bidons du temps de la bulle des dot.com et de la toute puissance d’Enron, et autres Worldcom. Il accuse maintenant la SEC et les autorités de régulation d’avoir délibérément laissé les banques d’affaires orchestrer le gonflement de la bulle des dérivés de crédit en refusant de mettre en place des outils de contrôle
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Les marchés US ont légèrement grimpé, les matières premières ont légèrement chuté, et l’or a reculé. Ce sont de très bonnes nouvelles pour Ben Bernanke et sa joyeuse bande de manipulateurs de marché. M. Bernanke a fait il y a quatre ans de cela une remarque restée célèbre, affirmant que le monde était meilleur grâce à "une politique monétaire améliorée"
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Qu’il est réconfortant de découvrir à quel point nos sherpas de la finance peuvent se montrer lucides dès qu’il devient absolument impossible de nier les évidences ! Certains ministres des finances, ou fonction assimilée, ont bien tenté un dernier petit mensonge pour la route — "une croissance à 2% en 2008, j’y crois encore" — ou se sont fendus d’une leçon de logique à deux dollars. Mais Henry Paulson n’a convaincu personne en déclarant que "tant qu’une économie progresse — même faiblement — il n’y a pas récession
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Le Dow a un peu grimpé la semaine dernière. Le dollar aussi. Les matières premières ont touché un nouveau sommet historique. On pense que les stocks de blé de printemps, aux Etats-Unis, seront en baisse de 25% par rapport à l’an dernier. L’or a grimpé. D’un point de vue inflationniste, ce sont des signes positifs. Les autorités ont terriblement peur de voir les prix chuter. Elles font tout ce qu’elles peuvent pour que la fête continue. C’est soit "’l’inflation… soit la paix des cimetières", remarquait autrefois un officiel argentin. L’inflation ou la mort ! Le boom… ou le krach ! Eh bien… euh… oui, c’est ça
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Nous avons noté que les Américains avaient mal compris ce qu’est le capitalisme. Ce n’est pas un système qui rend les gens riches. C’est seulement un contexte où les gens PEUVENT devenir riches s’ils font ce qu’il faut. C’est un contexte moral, où les vertus sont récompensées tandis que les erreurs sont punies. Alors que leurs autorités financières leur donnaient de mauvais signaux, les Américains ont commis une grosse erreur — ils ont trop dépensé, et trop peu épargné. A présent, les voilà punis, alors même que leur classe politique affirme qu’ils ont bien fait… et qu’ils vont recevoir plus d’argent et plus de crédit pour pouvoir continuer sur cette voie
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Lorsque nous vous avons laissé hier, nous vous avons promis une théorie. Comment était-il possible, nous demandions-nous, que les meneurs du capitalisme soient les laissés-pour-compte de la plus vaste création de richesse que la planète ait jamais connu ? En plus, voilà que ces gens se retrouvent confrontés à une crise… voire une récession… sans épargne et sans marge d’erreur. Leur gouvernement n’est guère plus en forme et ne peut pas les aider
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Epargne
Un pétrin aussi impénétrable que la défense des "Giants" !
par Philippe Béchade 5 février 2008Pourquoi les beaux esprits qui raillaient les fidèles de la relique barbare se fendraient-ils d’un aussi précieux conseil aujourd’hui ? La FED a abaissé de 225 points ses taux directeurs depuis le 16 août dernier, faisant bondir l’once d’or de 40% dans l’intervalle. L’or est donc passé d’un plancher de 640 $ de fin mai à la mi-août jusque vers un zénith de 935 $ le 1er février. Oh, nous sommes bien convaincus qu’en achetant des ETF (ou trackers) adossés au métal jaune, vous gagnerez bel et bien de l’argent d’ici fin 2008. Mais pour engranger des profits estampillés 24 carats, il vaudrait mieux ne pas vous précipiter sur le compartiment aurifère
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Les journaux américains parlent des "premières pertes d’emploi en quatre ans" et de la venue d’un ralentissement économique… ou d’une récession. Les sondages effectués auprès d’économistes mettent les probabilités de récession à 40% ou 50% — pour ce que ça vaut. Mais les choses les plus importantes sont toujours celles dont on ne parle pas. On n’en parle pas parce qu’elles sont trop difficiles à comprendre ou trop laides pour être regardées en face
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Officiellement, l’inflation US dépasse un peu les 4%. Le gouvernement intervient ensuite gentiment en soustrayant les choses les plus importantes — la nourriture et le carburant — ce qui lui permet d’obtenir un "taux central" d’inflation bien plus bas. De combien les prix à la consommation augmentent-ils vraiment ? Personne ne le sait. A l’occasion, un économiste ou un journaliste sort faire quelques courses et tente de calculer la hausse des prix. En général, leurs chiffres de "l’inflation" frôlent plutôt les 10%. Bien entendu, les résultats varient selon l’endroit où vous êtes et ce que vous achetez
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Les actions US ont perdu environ 1 500 milliards de dollars depuis leur sommet en octobre 2007. Dans le monde entier, ce sont 5 000 milliards de dollars environ qui ont disparu des marchés. Les financières… les constructeurs… les sociétés de logistique… les détaillants… l’un après l’autre, les secteurs tombent. Et les nouvelles sont quasiment toutes mauvaises : saisies, ventes de maisons, chômage, confiance des consommateurs, inflation… pertes… déclins…
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Le problème ne vient pas du fait que les consommateurs ne dépensent pas assez ; le problème, c’est qu’ils dépensent trop de ce qu’ils n’ont pas. Ce n’est pas non plus qu’ils épargnent trop, mais bien qu’ils n’épargnent pas assez. Et si les autorités réussiront peut-être à ralentir la campagne déflationniste de M. le Marché avec encore plus de cash et de crédit… elles ne réussiront pas à l’arrêter
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Durant les huit premières années du 21eme siècle, notre Transaction de la Décennie nous a rapporté de l’argent uniquement parce que l’or a grimpé. A présent, nous pourrions gagner de l’argent parce que les actions chutent. Oui, cher lecteur, le sommet du cycle du crédit a été atteint — il y a probablement neuf mois de ça environ. A présent, nous sommes sur la pente descendante. Le but n’est plus de gagner de l’argent… mais d’éviter les accidents. Attention aux arbres et aux rochers… vérifiez vos freins… attachez votre ceinture… et essayez d’arriver en bas en un seul morceau. Vous pourrez ensuite recommencer à gagner de l’argent. Telle est du moins la formule traditionnelle
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Le président américain est à côté de la plaque. Tout comme les aspirants à la Maison-Blanche, il veut maintenir le boom bidon de la pire des manières possibles : en fournissant plus de "stimulants" aux consommateurs… c’est-à-dire en les aidant à dépenser encore plus d’argent qu’ils n’ont pas pour des choses dont ils n’ont pas vraiment besoin. Ce dont cette économie perverse a besoin, ce n’est pas d’une piqûre dans le bras — c’est d’une balle dans la tête
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Le terme le plus souvent employé trois mois auparavant — en pleine euphorie boursière — était Goldilocks (équilibre supposé des risques entre croissance et inflation). Le jeudi 17 janvier, l’expression la plus fréquente dans la bouche des opérateurs et des commentateurs était… capitulation
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M. le Marché veut corriger. Il veut faire baisser les prix des actions… mettre les Etats-Unis en récession… et réduire le niveau de dette. M. Bernanke, par contre, veut l’en empêcher, craignant qu’avec tant de dettes en cours et des ménages aux finances si fragiles, toute correction se termine par une Crise du Sushi — ou pire !
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Pour commencer, nous dirions que l’économie semble se diriger tout droit vers la terrible synthèse de l’inflation et de la déflation, connue sous le nom de "stagflation". Les prix des matières premières grimpent. L’or grimpe. Le pétrole a déjà grimpé. Encore et toujours plus haut… et pourtant, c’est à peine si l’économie arrive à sortir du lit le matin. Les consommateurs vont se trouver à court d’argent à dépenser. Et les actifs financiers — le genre d’actifs que les gens aiment à voir grimper — baissent