En dépit de toutes les mauvaises nouvelles, la Semaine Infernale n’a pas été si terrible. C’est plutôt comme le Purgatoire… les limbes… ou un foyer de réinsertion au sortir de prison. Les journaux parlent d’une crise financière mondiale — mais jusqu’à présent, les effets de cette crise sont extrêmement limités. L’OCDE rapporte qu’au niveau mondial, le chômage n’est que 0,3% plus élevé qu’il y a un an — le même chiffre que pour le chômage américain durant la même période
pétrole
-
-
Epargne
Tokyo vient de capituler, l’Asie craque, l’Europe à genoux
par Philippe Béchade 17 mars 2008Au lendemain de la faillite de Carlyle Capital Corp., l’avis de détresse de Bear Stearns — qui reconnaît que les conditions se sont fortement dégradées au cours des dernières 24 heures, en contradiction totale avec son communiqué officiel de mercredi dernier qui affirmait l’inverse — constitue l’incident de trop ; la chute de 45% du titre a plombé toutes les financières américaines
-
Arrêtons-nous un peu pour réfléchir au dollar. Cela fait des années que nous disons qu’il va baisser. Il baisse. Il est déjà très bas comparé aux capitaux concrets et à certaines devises (l’euro, la livre sterling, les monnaies matières). Mais nous devons nous demander, en toute candeur : que va-t-il se passer maintenant ? Pour nous, il existe trois possibilités (peut-être quatre)
-
Les statistiques sont une chose, les dommages collatéraux de la crise des subprime en sont une autre. Les investisseurs ont, en effet, été sonnés par un crochet au menton dès le début de la matinée de mercredi par l’annonce de la faillite d’une filiale du Carlyle Group, Carlyle Capital Corp, cotée à Amsterdam et qui perd 92% depuis début mars, dont 75% hier. Cette faillite jette sous le feu des projecteurs les difficultés de sociétés de fonds d’investissement qui ont misé sur les dérivés de crédit immobilier et les créances notés "2A"
-
La Fed aura beau alterner les shoots d’héroïne et de méthadone — c’est-à-dire des baisses de taux et de prêts d’argent à très court terme — l’état du malade, le système bancaire, ne cesse d’empirer ; il maigrit à vue d’oeil, victime du credit crunch, et il ne parvient plus à trouver le sommeil, alternant phases maniaco-dépressives et bouffées délirantes
-
Le pétrole augmente plus rapidement que l’or. Les deux laissent le dollar loin derrière. Le pétrole a atteint son neuvième record sur les dix dernières séances boursières. Pourquoi le pétrole dépasse-t-il l’or à une telle vitesse ? Les deux peuvent servir de couverture contre l’inflation et la faiblesse du dollar US. En termes plus simples, il est plus facile pour les grands joueurs d’être à l’achat sur le pétrole que sur l’or. Les futures sur le brut sont en ce moment les contrats les plus actifs sur les marchés des matières premières. Si vous voulez faire une opération rapide, c’est de ce côté-là qu’il faut vous tourner
-
L’année dernière, Hugo Chavez a entamé une nouvelle phase dans sa fonction de président du Venezuela en annonçant que tous les grands groupes pétroliers opérant dans la région de l’Orénoque — particulièrement productive — seraient obligés de s’associer à PDVSA, l’entreprise pétrolière nationale de Chavez. Cela n’a surpris personne. Les grands groupes pétroliers avaient déjà vu la plupart de leurs parts au Venezuela nationalisées ; l’annonce concernant l’Orénoque a seulement été le coup de grâce d’une longue série de vols légalisés
-
Les Etats-Unis sont-ils déjà en récession ? Oui, déclare Warren Buffett [et l’indice ISM manufacturier]. S’agit-il techniquement d’une récession, nous n’en savons rien. Mais ça n’a pas vraiment d’importance. Partout, les indicateurs signalent une économie qui ralentit. Nous attendons simplement les détails — elle ralentit comment ? Et pour combien de temps
-
Rien ne va plus dans le monde de la finance, décidément ! Imaginez un peu : Berkshire Hathaway, en baisse de 2,50% sur une seule séance ! Avec des bénéfices en baisse ! Où va le monde, franchement… Le Sage d’Omaha lui-même estime que la belle époque est terminée, pour Berkshire Hathaway. Une page se tourne-t-elle dans le monde de l’investissement ? Mais même si les résultats du prestigieux fonds avaient été positifs, cela n’aurait pas suffi à sauver les marchés
-
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la production de gaz naturel de Gazprom déclinera rapidement jusqu’en 2020 — et ses prévisions sont généralement optimistes. Les dirigeants de Gazprom savent que leur production est trop dépendante de quelques grands gisements, si bien qu’ils ont beaucoup accéléré leur activité de forage entre 2001 et 2006
-
Quel que soit l’opinion de l’Ouest sur votre président, Poutine est un héros là où ça compte — dans son propre pays. Il est si populaire et si puissant que le magazine TIME l’a nommé "Homme de l’Année". La devise est forte, la bourse est en hausse et Poutine veut que le boom continue
-
Epargne
La hausse des prix de l'énergie change la structure économique mondiale
par Dan Denning 27 février 2008Souvent, on se rend compte que les choses ne vont pas aussi mal que la presse le prétend. Partout où vous allez, les gens essayent tous plus ou moins de faire la même chose… nourrir leur famille… conserver leur emploi… regarder leurs enfants grandir et se marier… et profiter d’un ou deux couchers de soleil s’ils ont de la chance
-
Aux Etats-Unis, l’inflation a été prescrite par le médecin. Les charlatans qui gèrent la politique monétaire américaine ont ordonné de l’inflation comme antidote à la déflation. Mieux vaut laisser la température grimper que le patient mourir, disent-ils. La mort qui les effraie tant, c’est celle dont l’économie japonaise a souffert après 1989. C’était comme si on avait mis la tête de l’économie nipponne sous l’eau… et oublié de l’en retirer. L’économie s’est noyée. Même maintenant, 18 ans après que le Nikkei a chuté, le pauvre recrache de l’écume. Cela nous met d’humeur utile. Voici une suggestion : achetez le Japon
-
Une certaine lassitude commence à gagner de nombreux opérateurs qui voient les indices boursiers battre comme les portes d’un saloon depuis un bon mois. Le mouvement d’alternance — deux jours de hausse, un jour de baisse… ou l’inverse — ne s’est pas démenti ces derniers jours. Les acheteurs auraient pu, en effet, profiter de l’échéance "mars" (vendredi 15 février à 16h) pour reprendre le marché en main et arracher le CAC 40 à l’attraction du seuil pivot des 4 835 points. Ce n’est pas un hasard si ce seuil a été le plancher testé en début de matinée hier
-
Il nous apparaît effectivement très audacieux de s’obstiner à miser sans retenue sur un rebond du CAC 40 à contre tendance macroéconomique simplement parce que nous parions que le consensus négatif devient trop univoque pour que les baissiers puissent en tirer profit ; sans effet de surprise, aucun gain significatif ne saurait se matérialiser
-
Hier, nous proposions une modeste hypothèse. Prises entre les feux croisés de l’inflation et de la déflation, les actions ont été immobilisées. Elles "devraient" baisser, mais elles reçoivent des signaux contradictoires. La déflation les force à baisser la tête — mais l’inflation les empêche de battre en retraite. Elles sont coincées
-
Depuis jeudi dernier, nous ne cessons de mettre en avant cette remontée des cours du pétrole entamée il y a 10 jours à partir du fameux plancher moyen terme de 86,5 $. Vous en connaissez tous la cause : l’arrêt des livraisons de brut par Caracas au groupe Exxon-Mobil, coupable d’avoir obtenu le gel de 12 milliards d’euros d’actifs vénézuéliens déposés aux Etats-Unis pour obtenir une série d’indemnisations. Cependant, le franchissement des 96 $ survenu ce mardi implique la concordance de facteurs haussiers que nous n’avions que partiellement expliqués dans notre Chronique d’hier avec l’allusion au rôle grandissant de la Russie dans la géopolitique du pétrole
-
Les chats, comme l’a un jour écrit l’humoriste P.G. Wodehouse, sont prétentieux parce qu’ils ne se sont jamais remis d’avoir été adulés comme des dieux dans l’Egypte ancienne. Les Américains, tout comme les chats, vont devoir eux aussi s’habituer au changement. L’économie mondiale ne s’agenouille plus exclusivement devant l’autel de l’entreprise américaine. La solide machine économique de la Chine attire elle aussi une ou deux génuflexions. Les investisseurs prospères seront ceux qui s’adapteront à cette nouvelle réalité