▪ Avec la hausse du franc suisse ces derniers mois, mes rêves de passer quelques vacances dans les prairies suisses semblent définitivement reportés aux calendes grecques — à moins que l’un de vous ne m’y invite bien sûr…
La Suisse devient de plus en plus hors de portée pour les classes moyennes françaises ou européennes : l’euro est passé de 1,68 à 1,18 CHF en moins de quatre ans. Malgré les interventions de la Banque nationale suisse (BNS), le franc a atteint de nouveaux records fin juin, contre l’euro comme le dollar. Cela pèse évidemment sur la compétitivité des entreprises suisses et sur l’indice de la Bourse de Zurich, le SMI. Le benchmark helvète est ainsi paradoxalement plus faible que celui de ses homologues européens depuis début 2010, alors même que la situation économique du pays est bien meilleure que celle de ses voisins — en termes de chômage comme de croissance.
Quand même… Face à l’océan de dettes qui entoure cet îlot de prospérité, j’ai bien l’impression que le marché fait payer chèrement aux entreprises suisses leur franc fort, alors que de récentes études montrent leur pricing power. Les choses pourraient donc se rééquilibrer, et le SMI faire mieux que nos places européennes dans les prochains mois.
▪ Des leaders mondiaux qui peuvent imposer leurs prix
La Suisse, en plus d’être le pays du chocolat, est aussi un pays de leaders : les banques, les biotechnologiques, les pharmaceutiques, l’agro-alimentaire ou les technologiques… les entreprises suisses sont présentes sur les podiums.
Les derniers chiffres ont montré que ces entreprises résistaient d’ailleurs bien à l’envolée du franc suisse. Pourquoi ? Ces géants mondiaux comme Nestlé ou Swatch peuvent, dans une certaine mesure, imposer leur prix sans qu’il y ait une forte baisse de la demande : les consommateurs recherchent ces produits pour leur qualité. C’est ce que l’on appelle le pricing power.
Alors que le franc suisse commence à montrer les premiers signes de faiblesse, on pourrait bien assister à un rebond (de court terme) du dollar et de l’euro, dont les sociétés suisses devraient profiter pour renforcer leurs exports.
▪ La Banque nationale suisse en soutien
En outre, la BNS veille au grain. La Banque centrale du pays est ainsi intervenue à plusieurs reprises pour enrayer la hausse de sa devise en 2010, à coups de milliards de dollars. Elle a également réduit ses taux d’intérêt proche de zéro pour éviter le carry trade. Certes, il faut avouer que cette politique interventionniste n’a pas été un franc succès l’année dernière. Mais à terme, cela pourrait bien porter ses fruits et accompagner ce mouvement de correction.
Passons sans plus attendre au graphique de l’indice helvète, le SMI, en données hebdomadaires, ci-dessous.
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▪ Sous et surperformance…
Déjà pénalisé par le franc suisse, le SMI a moins rebondi que la plupart des indices européens entre 2009 et 2010. Il a retracé 50% de la baisse de 2007 à 2009, pour culminer à un peu moins de 7 000 points. On notera d’ailleurs que, contrairement à la plupart des indices, le SMI n’a pas fait de plus haut en février ou en mai de cette année. Là encore, c’est en grande partie le franc fort qui explique la sous-performance suisse.
La bonne résistance des entreprises suisses à ce mouvement ainsi qu’un rebond du dollar pourrait donc favoriser une surperformance des valeurs suisses au cours des prochains mois.
▪ Soyez attentif à un retour sur le support
A court terme, l’indice helvète est revenu tester la zone des 5 900 points, proche de ses plus bas de 2010. Ce niveau est également proche d’un ancien plus haut de janvier 2009, à 5 860 points : cela constitue donc une zone de support intéressante à court terme. Juste au-dessous, il y a encore un autre support sur les 5 550 points.
On pourrait donc profiter d’une consolidation de l’indice sur les 5 860/5 900 points pour vous positionner, avec un niveau d’invalidation de cette stratégie à 5 550 points. Tant que nous sommes au-dessus de ce niveau, nous devrions ainsi avoir un rebond significatif sur le SMI à moyen terme. Il devrait à présent surperformer ses homologues européens, avec en ligne de mire la résistance des 6 700 points. Ensuite, nous pourrions venir tester les plus hauts de l’année dernière, à 6 990 points, en cas d’accélération.
Vous le voyez, comme souvent pour le marché suisse, les objectifs sont ici relativement modérés. Le potentiel n’est certes pas exceptionnel (quelque 13% jusqu’aux 6 700 points) mais le risque est tout aussi modéré si vous respectez mes niveaux. Désormais, vous savez où vous diversifier sur un pays qui n’est pas exposé aux dettes de la Zone euro. Un risque en moins !
Première parution dans le Billet du Trader du 11/07/2011.
1 commentaire
OK POUR LE CHF MAIS N OUBLIEZ PAS QUE LES GROSSES BANQUES SUISSES SONT EGALEMENT ENGAGEES AUX ETATS UNIS COMME LES CHINOIS LES JAPONAIS ETC SI CRISE DE DETTES ILY A EN EUROPE ET AUX USA C E SERA LE FOUTOIR MONDIAL ( pire qu en septembre 2008)!!!