Les conditions de marché ne sont pas exactement positives, même si les faiseurs d’opinion tentent de nous convaincre que la situation est « moins pire que prévu » !
Ne vous y trompez pas : rien ne s’est arrangé depuis le 5 juillet dernier et le re-test des plus bas annuels par les indices boursiers.
Cela ne s’est d’ailleurs tellement pas arrangé que même les derniers optimistes ayant reçu leur cinquième injection de sérum super-bisounours commencent à réaliser que ça ne s’est pas arrangé, ça ne s’arrangera pas, et ça va même devenir pire.
Cette formulation vous dit quelque chose, ça vous a comme un air de déjà entendu ?
Eh oui, je l’avoue, je vous sers un meme de la déclaration de Bruno Le Maire face à l’Assemblée concernant les pénuries d’énergie : « Nous entrons dans le dur, nous allons rester dans le dur, ce sera bientôt encore plus dur. »
Un peu surévalué…
Et quand tout le monde, même le Ministre de l’économie qui n’a vu venir ni l’inflation, ni la récession, ni le doublement du rouble face à l’euro, vous annonce que ça va mal, il ne faut pas s’étonner qu’une majorité d’investisseurs prennent des paris sur le fait qu’à 6 200 points, c’est-à-dire 100 points de mieux qu’avant le début de la crise sanitaire et le délire monétaire des banques centrales, le CAC 40 est peut-être un peu surévalué.
Les néophytes se jettent alors à pied joint dans le piège du contrepied systématique que leur tend un « marché », archi-dominé par l’algo-trading qui priorise le virtuel (les positions à terme) par rapport au réel.
Et la règle cardinale qui domine les échanges depuis 10 ans et le « quoi qu’il en coûte » de Mario Draghi, c’est que la mesure du prix risque étant aboli par la banque centrale, tout est permis. Et, surtout, il faut faire l’inverse de ce que la logique commande pour plumer les opérateurs aux mains fragiles, qui prennent du levier sur des instruments où leurs pertes peuvent rapidement devenir insupportables psychologiquement, vu l’absurdité des contrepieds que leur oppose le « marché ».
Je maintiens les guillemets car nous savons tous qui manipule sans vergogne la jauge du risque depuis 10 ans… au nom de la survie de l’euro, ou plus largement de « l’effet de richesse ». Une richesse qui, non, décidément, ne ruisselle toujours pas, mais c’est surement parce qu’on n’a pas imprimé assez d’argent : si ça ne fonctionne pas, c’est qu’il fallait y aller encore plus fort.
Le mirage de l’enrichissement rapide grâce aux torrents de liquidités gratuites se déversant sur les marchés dérivés, fait que la durée d’un investissement dépasse rarement l’intervalle entre deux publications de résultats trimestriels : des chiffres bricolés à l’arrache et que l’on croirait sortis de l’imagination du département marketing de la société.
Quelle crise répéter ?
La référence absolue en ce domaine demeure Tesla, qui vient de vendre pour presque 1 Md$ de Bitcoin. A perte… mais des pertes « moins pires que prévu ».
Et voilà ce que nous entendons depuis une semaine et les premières publications des banques : les résultats sont atroces, avec par exemple entre 27% de chute des bénéfices pour Citigroup et 48% pour Wells Fargo, mais, comme les prévisions allaient de 30 à 50%, tout n’est que bonheur et félicité !
Même Netflix, qui a simplement réussi à geler le rythme des désabonnements (la courbe reste malgré tout alarmante) a rebondi de 7% car ses pertes continuent de se creuser… mais « moins que prévu ».
Il n’en fallait pas moins pour quelques « faiseurs d’opinion » pour annoncer que le marché baissier est terminé, rappelant au passage que dans 50% des cas depuis un siècle écoulé, le rebond des Bourses du second semestre efface les pertes du premier.
Le problème, c’est que ce n’était pas le cas durant l’année 2001… ce qu’ils évitent soigneusement de vous dire car, justement, tous les indicateurs techniques et chartistes coïncident avec 2001, et pas avec les autres phases correctives.
Les valorisations boursières sont encore très tendues, la croissance va s’enfoncer dans les abimes, les banques centrales referment le robinet, mais trop tard ; l’inflation flambe et il va falloir économiser 15% de consommation de gaz pour ne pas plonger dans le « black-out ».
Emmanuel Macron nous plonge dans une « économie de guerre » et Ursula von der Leyen réclame des « pouvoirs spéciaux » (comme un certain chancelier dans les années 1930) pour nous dicter des restrictions de notre consommation et quelles libertés fondamentales doivent nous être retirées (le pass énergétique serait-il dans les cartons ?).
Avez-vous déjà vu des marchés progresser durablement dans de telles conditions ? Moi, non !
1 commentaire
Bonjour.
Et tout cela en chantant : Heili heilo…….