** Les nouvelles, ce matin, sont aussi tristes que la météo.
* La Banque de France déclare que le PIB du pays est en chute. Il devrait reculer de 1% environ cette année.
* Le gouvernement Sarkozy a annoncé un programme de 12 milliards de dollars pour soutenir le secteur automobile français. Nous vous donnerons l’argent, a-t-il déclaré en substance, mais vous devez promettre de ne pas baisser les salaires ou fermer vos usines".
* Nissan, où Renault a une participation de 40%, a annoncé la suppression de 20 000 emplois dans le monde — soit 9% de sa main-d’oeuvre.
* Le Japon est confronté à une contraction "inimaginable", selon l’économiste en chef de sa banque centrale. Les commandes s’assèchent… la production chute… et les consommateurs ne semblent pas trouver de choses qu’ils veulent acheter. La production industrielle au Japon a chuté au rythme record de 9,6% en décembre. Le pays risque un déclin annuel de 1,7% de son PIB.
* La croissance s’effondre dans toute l’Asie. Singapour, par exemple, est passée d’une croissance saine de 5,3% l’an dernier à moins 2,4% cette année. L’Inde et la Chine projettent encore des taux de croissance raisonnables — quoique considérablement plus bas que leurs sommets. Nous verrons combien de temps cette croissance durera…
* Et pauvre Lettonie… son économie ne fait pas que marcher à reculons… elle court. Le Financial Times nous annonce que là aussi, la production chute à un taux de plus de 10% par an.
** Mais la grande nouvelle, cette semaine, était la vente massive sur le marché obligataire.
* "Tous les regards sont sur le pic soudain des rendements du Trésor américain", titrait le Financial Times lundi.
* Le rendement sur les bons du Trésor américain à 10 ans sont passés au-dessus des 3% pour la première fois en trois mois. Le deux ans, pendant ce temps, est passé au-dessus de 1% de rendement. Qu’est-ce que cela signifie ?
* Nous sommes baissier sur le papier gouvernemental américain — sous toutes ses formes. Voilà pourquoi. La dernière estimation de Goldman Sachs met l’emprunt gouvernemental américain de cette année fiscale à 2,5 milliers de milliards de dollars. Pendant ce temps, les étrangers montrent de moins en moins d’intérêt pour la dette américaine. Ils passent au papier de court terme — les bons et les notes, qui sont moins vulnérables à l’inflation et aux déclins des devises. Et ils se retirent du marché des bons du Trésor américain d’une manière générale. Le pourcentage total de dette américaine détenue par les étrangers est passé de 60% environ à environ 40%… une chute énorme.
* Il se produira une de ces deux possibilités. Si le gouvernement américain finance ses déficits honnêtement — en empruntant à des prêteurs volontaires — cette gigantesque demande supplémentaire de crédit forcera les rendements à la hausse… faisant ainsi baisser les prix obligataires. Ou, si le gouvernement a recours à "la monétarisation de la dette" — c’est-à-dire à son financement par de l’argent de la planche à billets –, les investisseurs fuiront les obligations, craignant la hausse de l’inflation.
* D’une manière ou d’une autre, ce seront de mauvaises nouvelles pour les prix de l’obligataire.
* Rappelez-vous que nous ne sommes que dans la Phase Escroquerie de la crise. En utilisant l’effondrement économique comme excuse pour gâcher de l’argent, les politiques s’amusent comme des petits fous. Votre communauté a besoin d’un pont ? D’un nouveau système de drainage ? D’un pas de tir pour aveugles ? D’une étude sur la parade nuptiale des fourmis rouges (comment font-elles pour s’accoupler sans se brûler) ? Même lorsque les choses vont bien, les politiciens ont du mal à dire non. A présent, "oui" est la réponse à toutes les requêtes.
* Quelle étrange folie est-ce là ? Pourquoi quiconque penserait que l’économie ira mieux en gaspillant de l’argent aujourd’hui sur des projets dont on estimait qu’ils ne valaient pas la peine ou qu’ils étaient trop chers il y a seulement quelques mois ? Les Etats-Unis sont dans le pétrin parce que les gens ont trop dépensé ; à présent, ils pensent qu’ils s’en sortiront en laissant le gouvernement jeter l’argent par les fenêtres. Mais nous devrons réfléchir à cela plus tard. Pour l’instant, nous essayons de suivre le rythme des escroqueries, renflouages et sottises.
* Voyons voir : Bloomberg rapporte qu’environ 3 000 milliards de dollars ont été dépensés par les Etats-Unis d’Amérique ces deux dernières années pour lutter contre le ralentissement. Nous ne nous attarderons pas sur la question de savoir si cela a servi à quelque chose ; tenons-nous en aux chiffres… 5 700 milliards supplémentaires ont été engagés. Et le dernier Renflouement Obama coûtera environ 1 000 milliards de plus.
* Hmmm… 1 000 milliards par ici… 1 000 milliards par là… et on ne tarde pas à avoir de coquettes sommes.
* "Les contribuables américains risquent 9 700 milliards de dollars sur les programmes de renflouement", calcule Bloomberg, soit environ deux tiers du PIB national tout entier.
* Hmmm… cela représente environ la totalité du fardeau des prêts hypothécaires des ménages. En d’autres termes, au lieu de toutes ces escroqueries, ces renflouages et ces sottises, le Congrès aurait simplement pu rembourser les prêts de tout le monde.