Les politiques économiques actuelles – entièrement basées sur des dettes toujours plus colossales – nourrissent une inflation croissante… et pour l’instant, aucune solution ne permettrait de s’en sortir sans douleur.
Jetons un œil à ce que Powell & co. nous ont mijoté. Nous verrons alors ce que signifierait une sortie de leurs politiques ultra-souples.
Actuellement, les acheteurs immobiliers peuvent obtenir un prêt à des taux d’intérêt réels négatifs. Une rapide recherche Google révèle des taux sous les 4%, tandis que les prix à la consommation augmentent d’au moins 100 points de base plus rapidement.
A de tels taux, pas étonnant que les prix des maisons augmentent aussi rapidement.
De leur côté, les spéculateurs de l’industrie financière peuvent eux aussi obtenir de l’argent très bon marché : ils peuvent désormais emprunter à un coût réel de… zéro.
Dans une économie honnête, les spéculateurs doivent payer pour jouer. Les taux d’intérêt servent en quelque sorte de ticket d’entrée pour que les parieurs puissent entrer dans le casino.
Aujourd’hui, en revanche, les portes sont grandes ouvertes. Le « coût de portage » — les frais que les spéculateurs doivent payer pour parier avec l’argent des autres – est sous le zéro. En d’autres termes, c’est comme s’ils étaient payés à faire des paris imprudents.
Un choc majeur
Revenir à la normale serait un choc majeur pour les marchés.
Voyons voir… Si le « coût de portage » passait soudain à 5%… ou 8%… la spéculation éhontée prendrait rapidement fin.
Les investisseurs se débarrasseraient des actions les plus risquées comme on jette un masque usagé. Les entreprises zombies, qui ne peuvent payer les intérêts de leur dette qu’en empruntant plus, s’effondreraient.
Les prix des actifs d’une manière générale chuteraient – et ne s’arrêteraient qu’à la moitié de leurs niveaux actuels environ.
Les taux immobiliers sont généralement 2,5% à 3% supérieurs à l’inflation. Les prix actuels devraient doubler pour y parvenir. Quel serait l’effet sur les prix des logements ?
Quant au taux directeur de la Fed, il devrait grimper de plus de 500 points de base simplement pour égaler les augmentations des prix à la consommation.
Pertes d’emploi, faillites d’entreprises, ruine de ménages, investissements partis en fumée… Bienvenue dans la fin des politiques monétaires ultra-souples.
Le problème, avec les problèmes…
Là, nous voyons clairement comment fonctionne le piège « l’inflation ou la mort » :
Plus les taux d’inflation grimpent, plus il faut un choc important dans l’économie pour les ramener à des niveaux contrôlables.
Ce choc ne serait d’ailleurs pas limité aux acheteurs immobiliers et aux actionnaires.
Le plus grand emprunteur de la planète, c’est le gouvernement fédéral américain. Le plus gros prêteur, c’est la Fed.
Grâce aux achats de la Fed, le bon du Trésor à 10 ans – le composant de base de toute la dette fédérale – présente désormais un rendement de 1,4% environ. Si l’on se base sur les chiffres de l’IPC du mois dernier (5,4% sur un an glissant), ce rendement est négatif de 400 points de base (4%).
« Le problème, avec les problèmes, c’est qu’ils sont d’abord bien agréables », nous rappelle un lecteur.
Si les acheteurs obligataires exigeaient un vrai rendement (supérieur à l’inflation)… les intérêts facturés sur les nouvelles émissions monétaires quadrupleraient. Ce ne serait plus du tout agréable.
Tout à coup, de nouvelles mesures de relance seraient hors de question. La toute nouvelle loi géante sur les infrastructures (et ses 3 500 Mds$) aussi.
Et ces « suppléments chômage », qui font que certains gagnent plus en ne travaillant pas que ce qu’ils obtenaient en salaire à leur poste ? Disparus !
Une sortie ordonnée ?
Pas vraiment, non… Préparez-vous au déluge.