Pour l’instant, banques et marchés tiennent bon… mais pour combien de temps ? Les fissures commencent à se multiplier.
Le Shanghai Composite a chuté de 2,5% lundi, pour atteindre son plus bas niveau en 10 semaines.
L’indice Hang Seng China Financials a quant à lui chuté de 4,4%, tandis que l’indice Hang Seng de Hong Kong reculait de 4,8%.
13 novembre – Bloomberg :
« Des fissures commencent à apparaître sur les marchés monétaire et boursier de Hong Kong, les traders spéculant sur la résistance du dollar local à un déluge de manifestations de plus en plus violentes.
Les actions de Hong Kong montraient déjà des signes de stress, perdant plus de 5% au cours de la semaine écoulée. A présent, les conditions de liquidité sur le marché des changes sont les plus tendues depuis la fin des années 90, au lendemain de la crise financière asiatique. Les taux interbancaires augmentent – ce qui rend les coûts de refinancement plus coûteux pour les banques. »
La Chine est confrontée à une crise de confiance vis à vis de ses petites banques, à une augmentation rapide du nombre de défaillances d’entreprises et à une bulle financière de plus en plus fragile en matière de crédit hypothécaire.
Pendant ce temps, la fragilité du dollar de Hong Kong inquiète les autorités. Une crise de confiance à Hong Kong en tant que centre financier international semble se préciser.
La Chine reste une source marginale de liquidité pour la finance mondiale et pour la croissance économique. Malgré la publicité donnée aux cours records des actions américaines, le risque d’instabilité mondiale augmente fortement.
Bulle générale…
La Chine et le monde dans son ensemble n’ont jamais été aussi vulnérables à un ralentissement du crédit. Il ne faut pas oublier que tout est en bulle – et que les dernières vagues d’achats spéculatifs provoquées par la récente reflation sont d’une qualité plus que douteuse.
Nous sommes surexposés, surévalués et sur-complaisants.
Les divergences et les craquements se multiplient dans les zones d’ombre offshore. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, à mon avis, si la Fed a pris très au sérieux les besoins de liquidités manifestés sur le marché des repos. On reparle beaucoup des CLO en ce moment, un peu trop.
Quelquefois, je me prends à me demander s’il n’y aurait pas une grosse baleine échouée quelque part sur une plage offshore, aux Caïmans ou autre. Les besoins semblent trop considérables pour n’être que techniques…
… Et records de dettes
15 novembre – Reuters :
« La dette mondiale est sur le point de terminer l’année 2019 sur un record de plus de 255 000 Mds$, a estimé l’Institute for International Finance (IIF) vendredi. Cela fait près de 32 500 dollars pour chacun des 7,7 milliards d’habitants de la planète.
Ce montant, qui est également plus de trois fois supérieur à la production économique mondiale annuelle, a été alimenté par une augmentation de 7 500 Mds$ au premier semestre de cette année, le rythme de progression ne montre aucun signe de ralentissement.
Environ 60% de cette hausse provenait des Etats-Unis et de la Chine.
La dette publique à elle seule devrait atteindre 70 000 Mds$ cette année, tout comme la dette globale (administrations publiques, secteur privé et secteur financier) des pays émergents.
‘Avec peu de signes de ralentissement du rythme d’accumulation de la dette, nous estimons que la dette mondiale dépassera les 255 000 Mds$ cette année’, a déclaré l’IIF. »
Plus personne ne parle des ratios de dettes. Il est fini, le temps des Reinhardt et Rogoff où l’on disait qu’au-delà de 100% de la production de richesse, la dette était une catastrophe en attente d‘arriver ; on s’habitue à tout, de proche en proche… et c’est ainsi que, de proche en proche, un jour, on sera sur le chemin de l’hyperinflation.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]