Quand plus personne ne veut changer le cap, c’est l’Histoire qui finit par imposer la correction.
« Ne faites pas n’importe quoi avec Medicaid… » – Donald Trump aux républicains de la Chambre des représentants
Nous rappelons à nos lecteurs que nous ne prenons pas parti et que nous ne prétendons pas non plus connaître l’avenir. Notre objectif est simplement d’essayer de comprendre la tendance de fond, afin d’éviter la Grande Perte.
Etre du bon côté de la tendance primaire, voilà la véritable clé pour accroître sa richesse à long terme.
Jusqu’à présent, au cours de ce siècle, les investisseurs ont battu le marché boursier (le Dow) à trois reprises, simplement en misant sur la meilleure et la plus sûre des classes d’actifs : l’or. Cela peut-il durer encore 25 ans ? Nous n’en savons rien… C’est bien pour cela que nous prêtons attention à la farce qui se joue actuellement au Capitole.
Nous n’oublions pas non plus que la tendance de fond n’est pas déterminée par ce que les gens veulent ou attendent. Ils obtiennent ce qu’ils méritent – des résultats façonnés par les lois de l’Histoire, bien plus que par les efforts conscients de ceux qui la traversent.
Voici les dernières actualités rapportées par Barron’s :
« La chute du marché obligataire en mai s’est accentuée.
Les titres du Trésor à long terme ont été lourdement vendus mercredi, propulsant leurs rendements au-dessus de 5 %. (Rappel : rendements et prix obligataires évoluent en sens inverse.) Cette hausse des rendements a été accentuée par une adjudication décevante d’obligations du Trésor américain à 20 ans.
Le seuil des 5 % représente un plafond historique pour les obligations à 30 ans — un niveau que le marché n’avait pas franchi depuis octobre 2023. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans, quant à lui, s’est établi à 4,539 % mercredi, dépassant ainsi le seuil psychologique des 4,5 %. »
Pourquoi les investisseurs lâchent-ils les obligations ?
Le député Thomas Massie résume parfaitement la situation. Les acheteurs ont des yeux et des oreilles. Ils voient le Congrès voter sans retenue un nouveau budget de dépenses et de dettes… et ils comprennent que le pays n’est « pas fiscalement responsable ».
Bloomberg rapporte :
« ‘Le Congrès vote une réduction d’impôts lors d’une nuit blanche, le désaccord sur la déduction SALT reste entier’
Une fois le projet de loi adopté par la Chambre, il faudra des semaines, voire des mois, au Sénat pour le modifier et le valider. »
Le projet républicain – déjà un monstre de plus de 1 000 pages d’exceptions, de réserves, de « si » et de « peut-être » – devient de plus en plus incompréhensible.
Mais on peut simplifier tout cela. L’idée du projet est d’adopter une « grande et belle loi », qui change tout… mais ne modifie rien.
Certaines dépenses seront réduites, d’autres augmentées. Certains recevront une belle prune bien juteuse (poursuivez votre lecture) – d’autres, des morceaux de charbon.
Ces nuits blanches sont déterminantes : elles révèlent qui dispose de l’endurance, de l’insomnie ou des meilleurs lobbyistes pour obtenir ce qu’il veut.
USA Today titrait :
« Le Sénat approuve à l’unanimité un projet de loi visant à créer une déduction fiscale pour les pourboires en espèces
La déduction ne s’appliquerait qu’aux pourboires en espèces et pourrait être demandée par les personnes gagnant jusqu’à 160 000 dollars, montant qui augmenterait en fonction de l’inflation. »
Etonnant. Pas un seul sénateur ne semble considérer que les pourboires devraient être traités comme n’importe quel autre revenu. Et pas un seul ne s’inquiète des déficits que cette énième réduction d’impôts viendra pourtant creuser.
C’est le signe d’un pays qui n’est pas prêt à changer radicalement de direction, d’un pays qui n’a pas désespérément besoin de réformes.
Et que dire de ceci ? Donald Trump s’est rendu au Capitole. Sa mission : Empêcher les républicains de réduire les dépenses.
Non content de leur dire de ne pas « faire n’importe quoi avec Medicaid », il leur a aussi expliqué qu’il ne voulait pas voir de coupes dans « quoi que ce soit de significatif », préférant cibler le « gaspillage, la fraude et les abus ».
C’est exactement ce à quoi on peut s’attendre, de la part d’un dirigeant qui ne cherche pas à provoquer de bouleversements profonds.
Pas besoin de sacrifice. Pas besoin de rupture. Pas besoin de réduire quoi que ce soit de significatif. Tout va bien… il suffit de s’attaquer au « gaspillage, à la fraude et aux abus ».
Le pays ne se dirige-t-il pas déjà vers une dette nationale de 60 000 milliards de dollars avec des paiements d’intérêts qui absorberont la moitié de toutes ses recettes fiscales ? Pourquoi s’inquiéter ? Trump va réduire les impôts sur les pourboires et creuser encore plus les déficits.
Les bénéficiaires de Medicare ont doublé pour atteindre 80 millions de personnes (Trump lui-même en a ajouté 10 millions au cours de son premier mandat) depuis qu’Obama a élargi le programme. Ne coûtent-ils pas 11 600 dollars par personne ? Ne pourraient-ils pas économiser 4 000 milliards de dollars en ramenant les normes d’éligibilité à l’ère pré-Obama ?
Les Etats-Unis ne pourraient-ils pas redevenir une grande nation si des changements fondamentaux étaient apportés ?
Non.
Ce n’est pas la peine d’y penser.
Ne vous en occupez pas.
1 commentaire
Très bien vu : Il n’est pas dans les intentions de Trump de bouleverser l’économie ou la société américaine. Ni même mondiale. Mais ce n’étaient aucunement non plus les intentions de BIden ! Pourquoi donc sous Biden les médias occidentaux étaient-ils complaisants? Pourquoi sous Trump ils ne cessent de vitupérer ? Pourquoi donc les USA de Trump risqueraient de « tout perdre », alors que ceux de Biden ne risquaient rien ? Et alors que cela fait plus de trente ans que les classes moyennes des USA s’appauvrissent un peu plus chaque année ? Et qu’il en est de même, en plus lissé, des populations de l’Europe et notamment de la CEE ?